Revue de presse pas pressée


Par Rédigé le 05/11/2015 (dernière modification le 05/11/2015)

En ce début novembre, entre fausses frayeurs, confiance difficile et prudence, la presse est dans tous ses états.


Lundi 2 novembre: fausses frayeurs.

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Lundi 2 novembre 2015, ce ne sont plus les déguisements d’Halloween qui font peur mais ceux arborés par Wolkswagen, qui fait encore parler de ses tricheries. "Les moteurs plus puissants étaient aussi truqués" titre Le Monde. L’agence américaine de protection de l’environnement (Environmental Protection Agency, EPA) révèle en effet que la malversation concernant les tests anti-pollution s’étend également à des moteurs plus puissants de la marque, comme Audi et Porsche. Le groupe Wolkswagen a aussitôt démenti dans un communiqué. Si, au pays d’Halloween, on tremble devant ce type de supercherie, en France il semble bien que la démarche des consommateurs reste rationnelle, comme le souligne Libération. Les ventes de la firme allemande se portent bien en octobre et novembre, malgré le scandale des tests antipollution truqués révélé en septembre. Au pays de Descartes, on ne se fait plus d’illusions sur la qualité de l’air…

Pourtant, les particules fines effrayent bien la ministre française de l’Écologie, Ségolène Royal. Celle-ci cède quelques pouces aux revendications de la maire de Paris: la circulation alternée pourra être mise en place dans la capitale sur la demande conjointe de la mairie de Paris et de la région, rapportent la plupart des quotidiens du pays. Mais Anne Hidalgo monte au créneau dans un tweet: "L'automaticité est nécessaire pour mettre en oeuvre la circulation alternée face aux pics de pollution. Il faut pouvoir aller plus vite". Une mesure qui n’a finalement pas été prise car le pic de pollution prévu lundi et mardi n’a pas eu lieu.

Fausse frayeur encore, ou vrai drame, pour la mère de Lila, une fillette de trois ans que son père aurait enlevée et emmenée en Syrie. La petite fille, partie avec son père en vacances en Tunisie depuis le 19 octobre, n’est pas revenue. Le Parisien livre le message angoissant reçue par la mère, sur skype, depuis la Turquie: "Lila va bien, elle en bonne santé. Je jure par Allah je n'ai pas fait ça pour me venger de toi bien que le résultat soit le même (...) Qu'Allah te donne patience pour cette immense épreuve". Maître Berton, l’avocat de la maman, en appelle aux autorités: "Maintenant il faut que les moyens de l’État se mettent en mouvement, le Quai d’Orsay, les Affaires étrangères, bien évidemment, avec les contacts en Turquie mais aussi peut-être en Syrie, et surtout le président de la République et le Premier ministre" peut-on lire sur 20minutes.fr.

Mardi 3 novembre: faire confiance?

Peut-on encore faire confiance aux autorités? C’est la question qui se pose aujourd’hui dans la presse, avec pour commencer un nouveau scandale au Vatican. Deux journalistes italiens dénoncent en effet des malversations au sein de la cité papale, dans des livres à paraître le 5 novembre. La Nouvelle République rapporte que "les dons reçus par le Saint-Siège à l’intention des plus pauvres ne sont pas tous destinés à des œuvres de bienfaisance". Selon Emiliano Fittipaldi (l’un des deux journalistes), 400 millions d'euros auraient été ainsi détournés de la caisse du "Denier de Saint-Pierre" pour les besoins de la Curie. Dans un communiqué, le Vatican évoque une "grave trahison de confiance" de la part des deux personnes inculpées pour avoir divulgué aux journalistes des documents confidentiels. On ignore si elles se sont confessées…

Crise de confiance également chez les profs français, qui s’insurgent aujourd’hui contre la nouvelle vidéo du ministère de l’Éducation nationale, visant à prévenir le harcèlement scolaire, diffusée jeudi 5 novembre à l’occasion de la première journée nationale contre le harcèlement scolaire. Les syndicats exigent son retrait immédiat. Paul Devin, secrétaire général du syndicat d'inspecteurs SNPI-FSU, s’indigne sur son blog: pour lui il s’agit d’"un acte de mépris pour les enseignants et pour les élèves victimes". Le Figaro évoque une "une enseignante acariâtre et caricaturale qui tourne le dos à ses élèves en écrivant au tableau" tandis que Roselyne Bachelot, invitée dans l’émission Le grand 8 de D8, fustige le "déni" des syndicats de l’Éducation nationale. La réalisatrice du clip, Mélissa Theuriau, a reçu le soutien du ministère dans cette polémique.

Mercredi 4 novembre: prudence!

Alors que le président des Maldives, Abdulla Yameen, vient de décréter l'état d’urgence dans l’archipel pour une durée de trente jours, la tension monte également au Burundi. Libération titre "Au Burundi, c’est un génocide qui a commencé". Il faut savoir que depuis que le Président en exercice, Pierre Nkurunziza, a été réélu en juillet dernier (malgré une forte mobilisation populaire contre son maintien au pouvoir), l’opposition est plus que muselée. Toute personne soupçonnée de non allégeance au pouvoir est arrêtée ou tuée, qu’elle soit Tutsi ou Hutu. Une source non officielle indique que le président du Sénat, Reverien Ndirukiyo, évoque un "travail" prochain, terme utilisé au moment du génocide rwandais pour désigner les massacres de masse. Dans la capitale, les habitants se terrent chez eux.

Prudence de mise également pour Myriam El Khomri, la ministre française du Travail qui présente à Manuel Valls son projet de loi sur la réforme du travail. Le Figaro et RFI annoncent "une réforme a minima", Le Parisien évoque une "timide réforme", tandis que La Dépêche souligne la division entre les syndicats (tels que CGT et FO) et le Medef, qui demande une révision du CDI aussi bien que des 35 heures. Ces acquis ne devraient pas être modifiés, mais Francetvinfo.fr précise comme d’autres médias que les entreprises et les branches professionnelles auront davantage la main. Le gouvernement marche une fois de plus sur des œufs.

Enfin, le gouvernement français semble avoir oublié les règles de la prudence élémentaire en lançant dernièrement de nouveaux appels d’offre pour l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. A quelques semaines de la COP 21, il se met à dos les écologistes. Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV, dénonce "le double discours" du président Hollande dans les colonnes du Monde, et Ouest-France indique que "pour frapper fort, c’est une vraie délégation qui se déplace" en soutien aux opposants rassemblés sur le site. Noël Mamère, Cécile Duflot et bien d’autres veulent faire entendre leur voix pour plus de cohérence écologique.





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