Jeudi 3 décembre: l'état d'urgence fait débat en France et le parlement brésilien se rebelle
Trois semaines que l’état d’urgence a été décrété et déjà des voix s’élèvent pour demander sa levée. Dans Libération, une tribune intitulée "Appel des 333 pour la levée de l’état d’urgence" dénonce les mesures prises par le gouvernement. "Avec l’état d’urgence, ce sont, en réalité, les libertés de tous qui se trouvent dangereusement restreintes et menacées" explique la pétition (sur change.org). "Les notions introduites dans la loi - "comportement", "trouble à l’ordre public", "raison de sécurité", "atteintes graves à l’ordre public" - permettent les interprétations les plus extensives et présentent le risque de mettre en cause très largement tout un chacun. Sous couvert de combattre "le terrorisme", l’état d’urgence fait peser un danger sérieux sur nos libertés démocratiques, individuelles, sociales et politiques et sur la démocratie" expliquent les auteurs de la pétition. Parmi les signataires, on trouve une majorité de syndicalistes et d’enseignants, mais aussi des ouvriers, des avocats, des élus, des étudiants, des artistes… Plus de 5000 signatures ont déjà été recueillies à ce jour.
Cet appel intervient au lendemain d’une présentation par Matignon d’un texte prévoyant de modifier la Constitution. "Objectif: permettre au gouvernement de rendre l'état d'urgence juridiquement plus solide et, surtout, de maintenir certains dispositifs répressifs au-delà des trois mois prévus actuellement par la loi" indique Le Parisien. Le gouvernement envisage une prolongation jusqu'à 6 mois, soit fin mai 2016. Un projet qui ne fait pas l’unanimité dans les rangs de la majorité, et qui suscite des interrogations dans l’opposition. "Certaines voix, pas seulement à gauche, mettent déjà en garde contre "la dérive sécuritaire". C'est le cas par exemple de Dominique de Villepin. "Il y a un risque de dérive possible", a ainsi mis en garde l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, estimant que "l’État de droit est aussi notre force". Dans la majorité aussi, les critiques affleurent. "L'état d'urgence conduit toujours à des dérapages", avertit l'ex-député PS Julien Dray", précise le quotidien.
François Hollande métamorphosé en chef de guerre connaîtra-t-il le même sort que Dilma Roussef, la présidente du Brésil, dont la destitution semble imminente? Le président de la chambre basse, Eduardo Cunha, a en effet lancé la procédure de destitution le 2 décembre nous apprennent Le Monde et le Huffington Post. Ce dernier explique que "Dilma Rousseff est éclaboussée dans les grandes largeurs par un scandale de corruption XXL. La compagnie pétrolière nationale Petrobras aurait reçu environ 800 millions de dollars en pots-de-vin pour garantir des contrats à certaines entreprises de BTP." La présidente siégeait au conseil d'administration de ladite société entre 2003 et 2010. Mais au pays du foot et de la samba la corruption semble constituer un sport national, car le même Eduardo Cunha fait l'objet d'une procédure devant la commission d'éthique de la chambre des députés, qui pourrait déboucher sur son éviction...
Pendant ce temps-là, en Californie, une fusillade fait 14 morts et une douzaine de blessés. La piste terroriste n'est pas écartée.
Cet appel intervient au lendemain d’une présentation par Matignon d’un texte prévoyant de modifier la Constitution. "Objectif: permettre au gouvernement de rendre l'état d'urgence juridiquement plus solide et, surtout, de maintenir certains dispositifs répressifs au-delà des trois mois prévus actuellement par la loi" indique Le Parisien. Le gouvernement envisage une prolongation jusqu'à 6 mois, soit fin mai 2016. Un projet qui ne fait pas l’unanimité dans les rangs de la majorité, et qui suscite des interrogations dans l’opposition. "Certaines voix, pas seulement à gauche, mettent déjà en garde contre "la dérive sécuritaire". C'est le cas par exemple de Dominique de Villepin. "Il y a un risque de dérive possible", a ainsi mis en garde l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, estimant que "l’État de droit est aussi notre force". Dans la majorité aussi, les critiques affleurent. "L'état d'urgence conduit toujours à des dérapages", avertit l'ex-député PS Julien Dray", précise le quotidien.
François Hollande métamorphosé en chef de guerre connaîtra-t-il le même sort que Dilma Roussef, la présidente du Brésil, dont la destitution semble imminente? Le président de la chambre basse, Eduardo Cunha, a en effet lancé la procédure de destitution le 2 décembre nous apprennent Le Monde et le Huffington Post. Ce dernier explique que "Dilma Rousseff est éclaboussée dans les grandes largeurs par un scandale de corruption XXL. La compagnie pétrolière nationale Petrobras aurait reçu environ 800 millions de dollars en pots-de-vin pour garantir des contrats à certaines entreprises de BTP." La présidente siégeait au conseil d'administration de ladite société entre 2003 et 2010. Mais au pays du foot et de la samba la corruption semble constituer un sport national, car le même Eduardo Cunha fait l'objet d'une procédure devant la commission d'éthique de la chambre des députés, qui pourrait déboucher sur son éviction...
Pendant ce temps-là, en Californie, une fusillade fait 14 morts et une douzaine de blessés. La piste terroriste n'est pas écartée.
Vendredi 4 décembre: dissenssions nord-sud à la COP21 et causes de la victoire annoncée du FN
Terraeco.net fait l'état des lieux avant que les négociateurs ne rendent, samedi midi, un texte "propre" à Laurent Fabius, président de la COP21. "Bien loin du protocole de Kyoto, l’accord de Paris ne sera pas une liste d’engagements de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES) des pays développés à atteindre à une date clé" mais "doit dessiner les rouages d’un mécanisme dans lequel les pays reverraient leurs objectifs de réduction des émissions de GES (l’atténuation, pour les négociateurs) tous les cinq ans. Et tout cela, avec un objectif: atteindre le zéro émissions à une date fixée". Seulement "le consensus disparaît dès que l’on discute de la date à laquelle commenceront ces cycles (en 2020? en 2030? Avant?)" et "Pas d’entente non plus sur le format des engagements que devront prendre les pays". Enfin les négociateurs ne parviennent pas à s'entendre sur le montant des financements consentis ni sur la différenciation de participation entre pays riches et pays en voie de développement. Des pays comme l'Arabie saoudite, jusque là silencieux lors des COP précédentes, montent maintenant au créneau "en affichant ces derniers jours une position "contre le seuil de réchauffement à 1,5°C, contre la présence des droits humains dans le texte, contre la réduction des subventions aux énergies fossiles".
Du côté des élections régionales, la dernière ligne droite avant le premier tour a ressemblé à une pagaille. Les sondages n'ont cessé de donner le FN grand gagnant. Médiapart en fait sa une: "Victoire du FN? Ces électeurs qui ne veulent pas y croire". La Voix du Nord présente le portrait de ceux qu'on appelle désormais "la génération Bataclan", dont 72% n'ont pas voter dimanche. Kevin, qui n’a ni emploi ni formation, n’a pas voté: "J’ai l’impression que les politiques dissimulent, qu’ils ne disent pas la vérité. J’attends quelqu’un qui dise des choses vraies, qui soit dans la vraie vie". Prof d’économie en lycée, Akli pensait voter blanc mais a changé d'idée depuis les attentats. Il a voté PS pour contrer le FN. Dylan quant à lui déclare: "Je vais voter pour Marine Le Pen parce que je pense que le retour au franc est une bonne chose. A chaque fois, que je parle avec les anciens, ils me disent que l’arrivée de l’euro a fait flamber les prix. Et puis, il faut fermer les frontières, les migrants n’apportent que des problèmes." Antoine et Sigourney, 24 et 21 ans, voteront également FN: "Marine a raison. Il faut fermer les frontières, sortir de l’euro, restreindre les aides sociales et stopper le flux des migrants à Calais. On ne s’en sortira pas sans ça". Certains n'iront pas voter parmi ces jeunes du Nord, comme Adèle, qui a "la politique en horreur" et opine du chef lorsque sa voisine avoue ne pas toujours comprendre ce que les élus disent: "C’est souvent très technique".
Du côté des élections régionales, la dernière ligne droite avant le premier tour a ressemblé à une pagaille. Les sondages n'ont cessé de donner le FN grand gagnant. Médiapart en fait sa une: "Victoire du FN? Ces électeurs qui ne veulent pas y croire". La Voix du Nord présente le portrait de ceux qu'on appelle désormais "la génération Bataclan", dont 72% n'ont pas voter dimanche. Kevin, qui n’a ni emploi ni formation, n’a pas voté: "J’ai l’impression que les politiques dissimulent, qu’ils ne disent pas la vérité. J’attends quelqu’un qui dise des choses vraies, qui soit dans la vraie vie". Prof d’économie en lycée, Akli pensait voter blanc mais a changé d'idée depuis les attentats. Il a voté PS pour contrer le FN. Dylan quant à lui déclare: "Je vais voter pour Marine Le Pen parce que je pense que le retour au franc est une bonne chose. A chaque fois, que je parle avec les anciens, ils me disent que l’arrivée de l’euro a fait flamber les prix. Et puis, il faut fermer les frontières, les migrants n’apportent que des problèmes." Antoine et Sigourney, 24 et 21 ans, voteront également FN: "Marine a raison. Il faut fermer les frontières, sortir de l’euro, restreindre les aides sociales et stopper le flux des migrants à Calais. On ne s’en sortira pas sans ça". Certains n'iront pas voter parmi ces jeunes du Nord, comme Adèle, qui a "la politique en horreur" et opine du chef lorsque sa voisine avoue ne pas toujours comprendre ce que les élus disent: "C’est souvent très technique".
Samedi 5 décembre: dénonciations, volte-face et dons au Téléthon
En Belgique, dénoncer une fraude fiscale est on ne peut plus simple depuis octobre 2015: un site internet dédié a été mis en ligne par le gouvernement. La France pourrait lui emboiter le pas d'une certaine manière puisque selon Le Parisien Michel Sapin étudie la réintroduction d'une mesure supprimée il y a 10 ans: la rémunération des dénonceurs de fraude. La mesure pourrait entrer en vigueur dès le printemps 2016. La rémunération serait forfaitaire, et recevable uniquement en cas de redressement fiscal de la personne ou institution dénoncée. Deux jours auparavant, L'Express avait consacré un article à la fiscalité française, "La France encore sur le podium des champions du monde des impôts", juste après le Danemark, selon l'étude annuelle de l'OCDE. Bercy a beau taxer plus qu'ailleurs, il n'entends pas laisser ses deniers s'envoler.
Sur le front syrien, France 2 s'amuse dans son JT à mettre en exergue le volte-face de la France quant à Bachar-el-Assad: le 29 mai 2012 Laurent Fabius déclarait "Bachar-el-Assad est un assassin, Il faut qu'il quitte le pouvoir et le plus tôt sera le mieux", "il ne mérite pas d'être sur la terre". Le ton a bien changé puisque désormais le ministre des Affaires étrangères affirme: "Une Syrie unie implique une transition politique. Cela ne veut pas dire que Bachar Al-Assad doit partir avant même la transition" (interview au Courrier de Lyon). Les attentats du 13 novembre ont modifié en profondeur les priorités géopolitiques.
Ce qui ne change pas en revanche, c'est le marathon du Téléthon: depuis 28 ans chaque année on enregistre quasiment un nouveau record, et cette année le programme est diffusé en continu 30 heures durant sur les chaînes publiques. En ce 5 décembre ce sont 37 millions d'euros de promesses de dons qui étaient enregistrées à 19h. Science et avenir détaille la répartition de ces dons. "En plus de 300 programmes de recherche, l'association (AFM-Téléthon) soutient cette année 31 essais thérapeutiques en cours ou en développement (thérapie génique ou cellulaire, etc.) sur une vingtaine de maladies rares du sang, des muscles, du cerveau, du foie et de la vue." Sur 100 euros donnés, 80 iront à la recherche, aux essais thérapeutiques et à l'aide au malade, 12 aux frais de collecte, 8 aux frais de gestion.
Deux jours plus tôt, Libération s'inquiétait du projet de l'association de lancer une usine de médicament à Évry, pour un démarrage prévu en 2019. "L’ensemble constituera "le plus grand centre européen de développement et production de thérapies géniques et cellulaires". La nouvelle société sera détenue majoritairement par l’AFM-Téléthon, à hauteur de 54% du capital. Celle-ci va apporter 36 millions d’euros au financement de cette création en partenariat avec la banque BPI-France qui investit, elle, 84 millions d’euros" explique le journal, qui détaille les enjeux de cette nouvelle étape: "Pour les Big Pharma, les maladies rares et les biothérapies innovantes deviennent un marché. Et selon plusieurs observateurs financiers, les géants de l’industrie pharmaceutique et les sociétés de biotechnologies spécialisées en thérapie génique se mettent à investir massivement: près de 20 milliards de dollars (plus de 19 milliards d’euros) dans la prochaine décennie". Si la générosité des Français devait financer des intérêts purement économiques, la grand messe du Téléthon deviendrait une mascarade de plus.
Sur le front syrien, France 2 s'amuse dans son JT à mettre en exergue le volte-face de la France quant à Bachar-el-Assad: le 29 mai 2012 Laurent Fabius déclarait "Bachar-el-Assad est un assassin, Il faut qu'il quitte le pouvoir et le plus tôt sera le mieux", "il ne mérite pas d'être sur la terre". Le ton a bien changé puisque désormais le ministre des Affaires étrangères affirme: "Une Syrie unie implique une transition politique. Cela ne veut pas dire que Bachar Al-Assad doit partir avant même la transition" (interview au Courrier de Lyon). Les attentats du 13 novembre ont modifié en profondeur les priorités géopolitiques.
Ce qui ne change pas en revanche, c'est le marathon du Téléthon: depuis 28 ans chaque année on enregistre quasiment un nouveau record, et cette année le programme est diffusé en continu 30 heures durant sur les chaînes publiques. En ce 5 décembre ce sont 37 millions d'euros de promesses de dons qui étaient enregistrées à 19h. Science et avenir détaille la répartition de ces dons. "En plus de 300 programmes de recherche, l'association (AFM-Téléthon) soutient cette année 31 essais thérapeutiques en cours ou en développement (thérapie génique ou cellulaire, etc.) sur une vingtaine de maladies rares du sang, des muscles, du cerveau, du foie et de la vue." Sur 100 euros donnés, 80 iront à la recherche, aux essais thérapeutiques et à l'aide au malade, 12 aux frais de collecte, 8 aux frais de gestion.
Deux jours plus tôt, Libération s'inquiétait du projet de l'association de lancer une usine de médicament à Évry, pour un démarrage prévu en 2019. "L’ensemble constituera "le plus grand centre européen de développement et production de thérapies géniques et cellulaires". La nouvelle société sera détenue majoritairement par l’AFM-Téléthon, à hauteur de 54% du capital. Celle-ci va apporter 36 millions d’euros au financement de cette création en partenariat avec la banque BPI-France qui investit, elle, 84 millions d’euros" explique le journal, qui détaille les enjeux de cette nouvelle étape: "Pour les Big Pharma, les maladies rares et les biothérapies innovantes deviennent un marché. Et selon plusieurs observateurs financiers, les géants de l’industrie pharmaceutique et les sociétés de biotechnologies spécialisées en thérapie génique se mettent à investir massivement: près de 20 milliards de dollars (plus de 19 milliards d’euros) dans la prochaine décennie". Si la générosité des Français devait financer des intérêts purement économiques, la grand messe du Téléthon deviendrait une mascarade de plus.