Rétrospective 2014


Par CP Rédigé le 31/12/2014 (dernière modification le 31/12/2014)

Les conflits, les maladies, les violations des droits de l'homme et l'insécurité alimentaire combinés ont fait de 2014 une année marquée par une misère humaine indicible. De la montée de l'extrémisme violent à la propagation du virus Ebola, de la guerre à Gaza aux troubles en Ukraine, le maintien de la paix des Nations Unies, la diplomatie et les capacités humanitaires ont été poussés à leurs limites.


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Des millions de personnes dans le besoin

Des jeunes filles irakiennes déplacées font la queue pour recevoir de la nourriture dans une cuisine communautaire dans le gouvernorat de Dohuk, dans le Kurdistan irakien. Photo (c) UNHCR
Des millions de personnes ont été déplacées de leurs foyers, et plus de 100 millions ont besoin d’une aide d'urgente - le chiffre le plus élevé depuis la Seconde guerre mondiale, selon l'ONU. "Jamais auparavant les Nations Unies n’avaient été sollicitées pour aider autant de personnes avec une aide alimentaire d'urgence et d'autres formes d’assistance", a déclaré le Secrétaire général Ban Ki-moon à l'ouverture du débat annuel de l'Assemblée générale en septembre.


Ebola: une catastrophe pour l'Afrique de l'Ouest

Un patient atteint d'Ebola en Sierra Leone. Photo (c) UNDP
Un seul cas du virus mortel Ebola en Guinée, à la fin de 2013, a conduit à une épidémie record en 2014, avec la propagation de la maladie vers d'autres pays d’Afrique de l'Ouest. À la fin de l'année, le virus, pour lequel il n’existe aucun vaccin et aucun remède connu, avait touché plus de 18.000 personnes et tué 7.000 d’entre elles, laissant dans son sillage des vies brisées et des économies paralysées.

Avec les systèmes de santé des pays touchés qui n’étaient pas préparés à l'épidémie d’Ebola, l'ONU a travaillé en étroite collaboration avec les partenaires et les ministères de la santé pour renforcer la capacité des pays affectés à faire face à l'épidémie. Cette épidémie d’une ampleur sans précédent a incité l'ONU à mobiliser sa mission de santé d'urgence - la MINUAUCE.

La paix au Moyen-Orient: un avenir incertain

La fumée et des flammes s’élèvent de la seule usine de distribution d'électricité de Gaza après qu’elle a été touchée par des tirs de missiles israéliens. Photo (c) UN Photo / Shareef Sarhan
L'enlèvement et le meurtre de trois adolescents israéliens et l'enlèvement ultérieur et le meurtre d'un adolescent palestinien, ont déclenché une guerre entre Israéliens et Palestiniens pour la troisième fois en six ans. Quand un cessez-le-feu a été négocié par l’Égypte à la fin du mois d’août, près de 2.200 Palestiniens et 70 Israéliens sont morts pendant le conflit de 50 jours.
Le conflit a ravagé l'économie de Gaza, qui avait déjà été affaiblie par des années de blocus, et a exacerbé une pénurie de nourriture, d'emplois, d'éducation et de soins de santé. A Genève, l'ONU a lancé un appel d'urgence pour des services "vitaux" destinés aux Palestiniens touchés par le conflit.

L'ONU continue de soutenir un règlement politique négocié du conflit israélo-palestinien. Mais, malgré un désir de paix au Moyen Orient par beaucoup en dehors de la région, la recherche d'une solution durable est "plus incertaine que jamais" et la situation sur le terrain demeure "explosive", a mis en garde l’émissaire de l'ONU, Robert Serry, devant le Conseil de sécurité en décembre.

Ukraine: l’effondrement de la loi et de l’ordre

Un homme passe devant un immeuble près de Slavyansk, fortement endommagé lors des affrontements. Photo (c) UNHCR / Iva Zimova
En Ukraine, ce qui était initialement considéré comme une crise politique interne a ensuite dégénéré en conflit à part entière dans la partie orientale du pays. À la mi-décembre, des centaines de milliers de personnes avaient été déplacées, avec plus de 4.700 morts et 10.322 blessés. Malgré un accord de cessez-le-feu, les combats en cours ont fait fuir les gens de leurs maisons, indique l'ONU, qui a lancé un plan d’aide aux personnes dans le besoin.

Les observateurs de l’ONU en matière de droits de l’homme ont mis en garde contre un "effondrement de la loi et de l'ordre" dans les régions orientales de l'Ukraine, alimenté par un afflux d'armes lourdes et de combattants étrangers, et qui a un "impact direct sur tous les droits fondamentaux, y compris la sécurité, la liberté et le bien-être des individus qui y vivent".

Soudan du Sud: une nation en péril

Les inondations sur le site de Tomping où sont protégés des civils. Elles ont rendu la vie difficile et malsaine pour les personnes déplacées. Photo (c) ONU / Isaac Billy
Au Soudan du Sud, l’affrontement politique à la fin de 2013 entre le Président Salva Kiir et son ancien numéro deux, Riek Machar, a conduit à un conflit en 2014 qui met en péril l’avenir de la nation, selon l’ONU. Les violences inter-communautaires ont déraciné 1,9 million de personnes et la faim et les maladies menacent plus de 7 millions de personnes. Ainsi, 100.000 civils ont cherché refuge dans des sites de l’ONU à travers le pays.

Avec un haut niveau de méfiance élevé entre les communautés au Soudan du Sud en raison du soutien supposé du gouvernement ou de l’opposition, les gens étaient fébriles et la violence a été facile à déclencher. "Le peuple du Soudan du Sud vit dans une poudrière, avec des émotions fortes, un flux abondant d’armes et les deux côtés recrutant des combattants, souvent de force et y compris les enfants", a déclaré le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein. Il y a eu également des informations faisant état de violences sexuelles liées au conflit.

Afghanistan: les civils sont les principales victimes des conflits

En présence d’observateurs internationaux et nationaux, la Commission électorale indépendante de l’Afghanistan vérifie les résultats du second tour de l’élection présidentielle. Photo (c) MANUA / Fardin Waezi
En Afghanistan, les civils ont continué à supporter le poids du conflit tandis que les talibans et autres groupes d’insurgés ont tenté de prendre le contrôle du territoire. L’ONU a indiqué que les pertes civiles ont augmenté de près de 20% en 2014, par rapport à l’année précédente, le nombre de civils blessés ou tués devraient dépasser 10.000 d’ici la fin de l’année, pour la première fois depuis que la mission des Nations Unies dans le pays - la MANUA - a commencé à en faire le décompte en 2008.

Après les élections présidentielles en avril - et un second tour qui a suscité des accusations de fraude et une impasse politique - l’Afghanistan a évité de sombrer lorsque les deux candidats à la présidentielle ont convenu d’un accord conduisant à la formation d’un gouvernement d’unité nationale. Ce fut le premier transfert de pouvoir d’un dirigeant élu à un autre, et une étape dans la transition démocratique historique de l’Afghanistan.

République centrafricaine: fracturée par la violence

Après que deux musulmans ont été tués, apparemment par des chrétiens, la communauté musulmane manifeste devant le siège de la Mission des Nations Unies, MINUSCA, dans la capitale de Bangui. Photo (c) ONU / Nektarios Markogiannis
En République centrafricaine, un nombre croissant de personnes ont fui leurs maisons en raison de nouveaux combats intercommunautaires. En décembre, l’ONU estime que 440.000 personnes avaient été déplacées à l’intérieur du pays, tandis que 190.000 autres ont demandé l’asile aux pays frontaliers. Le chef du maintien de la paix de l’ONU Hervé Ladsous a averti d’une situation potentiellement explosive alors que les affrontements se poursuivent entre l’alliance à majorité musulmane Séléka et les milices anti-Balaka, qui sont en majorité chrétienne.

La République centrafricaine a continué à faire face à une crise humanitaire de grande ampleur alors que les conditions de vie dans les sites pour déplacés surpeuplés se sont détériorés. Fournir une aide humanitaire à travers le pays reste une tâche énorme, et dangereuse, avec une tendance à la hausse des attaques contre les travailleurs humanitaires. Néanmoins, à la fin de l’année, plus de 100 agences de l’ONU et ONG opéraient dans le pays - deux fois plus qu’en 2013.

Syrie: le non-respect des règles de la guerre

Des réfugiés kurdes syriens arrivent en Turquie en provenance des environs de la ville de Kobané, en Syrie. Photo (c) HCR / I. Prickett
Alors que la guerre en Syrie traîne en longueur, des civils continuent de subir la violence. "Nous n’avons plus de mots pour expliquer pleinement la brutalité, la violence et le mépris total pour la vie humaine, qui est une caractéristique de cette crise", a déclaré la chef humanitaire de l’ONU Valérie Amos lors d’une réunion du Conseil de sécurité en décembre. "Une résolution adoptée par le Conseil en février, appelant les belligérants à permettre un accès humanitaire à travers les lignes de conflit et à protéger les civils pris dans les combats, n’a été respectée sur aucun plan, a-t-elle ajouté".

"Le démantèlement du programme d’armes chimiques de la Syrie, par une mission conjointe de l’ONU et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, a été une piètre consolation pour les millions de personnes touchées par la guerre", a dit le Secrétaire général lors de sa conférence de presse de fin d’année. Pour apporter une aide à 12 millions de personnes en Syrie et soutenir les pays de la région qui accueillent des millions de réfugiés syriens, l’ONU et ses partenaires ont lancé un appel de 8,4 milliards de dollars aux bailleurs de fonds en décembre.

Propagation du terrorisme

A Mogadiscio, des militants présumés d’al-Shabaab attendent d’être emmenés pour être interrogés au cours d’une opération conjointe par les services de sécurité somaliens et la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM). Photo (c) ONU / Tobin Jones
Alors que les combattants terroristes étrangers ont continué d’inonder les zones de conflit, choquer le monde avec une brutalité inimaginable, le Conseil de sécurité des Nations Unies a appelé les États membres à travailler ensemble et à renforcer les capacités pour répondre à ces menaces et à collaborer pour mettre fin au transit des extrémistes violents entre pays.

Selon une évaluation de l’ONU, le nombre de combattants terroristes étrangers dans les seuls conflits en Syrie et en Irak a dépassé 15.000 en provenance de plus de 80 pays, tandis que d’autres combattants auraient cherché à rejoindre des groupes militants en Somalie, au Yémen, et dans plusieurs pays de la région du Maghreb et du Sahel.

Changement climatique et développement durable

Dans une école au Laos, en Asie du Sud-Est, les enfants apprennent l’importance du lavage des mains, de boire de l’eau potable, et d’utiliser des ustensiles propres. Photo (c) Banque Mondiale / Bart Verweij
Lors d’un sommet climatique de l’ONU à Lima, au Pérou, les gouvernements mettent en place les éléments en faveur de l’action climatique qui serviront de base aux négociations lorsque les pays se réuniront à Paris l’année prochaine pour forger un nouveau traité universel sur le climat. Les gouvernements, les entreprises et la société civile s’accordent maintenant sur la nécessité de freiner la croissance des émissions, a déclaré le Secrétaire général Ban. Plus tôt, en mars, le chef de l’ONU a visité le Groënland - où la fonte des glaces s’accélère - pour voir de ses propres yeux les effets du changement climatique.

De meilleurs soins de santé à l’eau potable et l’assainissement, de la fin à la discrimination à la protection de la planète, le Secrétaire général Ban a appelé les États membres à être "innovateurs, inclusifs, agiles, déterminés et coordonnés" lors des négociations sur un nouvel ordre du jour en 2015 qui succédera aux Objectifs du Millénaire pour le développement - le programme soutenu par l’ONU pour réduire l’extrême pauvreté et la faim, promouvoir l’éducation, surtout pour les filles, lutter contre les maladies et protéger l’environnement, et qui prend fin l’année prochaine.





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