Restructuration de la compagnie aérienne koweïtienne


Par Bulent Inan Rédigé le 29/04/2017 (dernière modification le 28/04/2017)

Le gouvernement koweïtien a annoncé la restructuration de la compagnie aérienne koweïtienne, provoquant la démission de sa présidente et la colère de plusieurs députés. Ces derniers dénoncent un manque de transparence de la part du gouvernement.


Airbus A340-300 de Kuwait Airways. Photo (c) Adrian Pingstone.

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Hind Sabih Barrak Al Sabih, ministre des Affaires sociales et du Travail, et ministre d’État pour les Affaires économiques a désigné, le 4 avril 2017, un nouveau conseil d'administration de la compagnie aérienne koweïtienne (Kuwait Airways Company - KAC), pour une période de trois ans, sous la présidence de Sami Fahd Al Rasheed. Les affaires liées à l’aviation civile ont été placées, par décret, sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. Le vice-premier ministre, et ministre de l’Intérieur, Cheikh Khaled Al Jarrah Al Sabah, a ainsi été désigné président du Conseil supérieur de l’Aviation civile. Le ministre de l'Information, et ministre d’État pour la jeunesse, Cheikh Salman Sabah Al Salem Al Humud Al Sabah, a également été nommé par décret, président de la Direction générale de l’Aviation civile.

La présidente de la KAC, Racha Al Roumi, a présenté sa démission au vice-premier ministre, et ministre de l’Intérieur et président du Conseil supérieur de l’Aviation civile. Dans sa lettre de démission, Racha Al Roumi a souligné que la KAC était une société par actions et que la décision de changer le conseil d’administration de cette compagnie revenait à l’assemblée générale représentée par le Conseil supérieur de l’Aviation civile. Elle a dévoilé plusieurs causes à sa démission, notamment le fait d’avoir retiré à la compagnie son bâtiment situé à Koweït City, le manque de soutien du gouvernement qui aurait accordé un traitement préférentiel à des compagnies aériennes à bas coûts, ainsi que le non remboursement de la totalité du capital de la KAC estimé à 1,8 milliard d'euros.

Une comparaison effectuée par la ministre des Affaires sociales et du Travail, et ministre d’État pour les Affaires économiques entre le capital de la KAC et les capitaux d’autres compagnies aériennes a révélé que la KAC pourrait ne pas avoir besoin du capital lui ayant été initialement attribué. Selon la ministre, cette compagnie aurait besoin d’un capital de 558 millions d'euros.

Cette restructuration a suscité une vague de mécontentement au sein du Parlement koweïtien. Le député Walid Al Tabtabaï a réitéré son intention de déposer, avec d’autres députés, une demande d’audition contre le Premier ministre koweïtien en abordant notamment la nomination du nouveau conseil d'administration de la KAC. Le député Jamaan Al Harbash a annoncé son intention d’appeler à l'ouverture d'une enquête sur la restructuration de la KAC auprès de la commission parlementaire des finances. Le député Abdullah Al Roumi a déclaré que la démission de la présidente de la KAC prouvait "encore une fois" que le gouvernement soutenait la corruption, n’ayant publié aucune déclaration pour clarifier la situation.

L'éditorialiste Youssef Al Chehab a souligné dans le journal local Al Qabas du 9 avril 2017 que "la KAC (était) victime des crises politiques et de la corruption, ainsi que du favoritisme dans les nominations aux différents postes". Il accuse le gouvernement koweïtien d’avoir contribué à la dégradation de la KAC. Il a ajouté que "ceux qui ont œuvré au développement de la KAC ont été destitués de leurs fonctions par des dirigeants qui ne veulent pas de réforme tant qu’elle ne sert pas leurs intérêts personnels".


Rasha Al Roumi reçue au Palais de l'Emir du Koweït






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