Rencontre: Léah Touitou


Par Rédigé le 03/03/2016 (dernière modification le 02/03/2016)

Léah Touitou est une auteure illustratrice lyonnaise. Dès le CE2 elle savait déjà qu’elle voulait devenir dessinatrice de bandes dessinées. Elle a donc fait l’école d’arts appliqués Émile Cohl à Lyon et est diplômée en illustration, conception et graphisme. Retour sur son parcours artistique et ses projets à venir.


Des ateliers

Léah Touitou, scénariste et illustratrice de bandes dessinées. Photo (c) Léah Touitou

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Depuis deux ans, Léah Touitou peut vivre entièrement de sa carrière artistique. "Ce n’est pas toujours simple. Certains mois j’ai le RSA (Revenu de Solidarité Active) en complément." Environ 60% de son salaire vient des ateliers qu’elle anime. Sur l’année scolaire 2015/2016, elle participe à deux résidences.
La première s’est déroulée d’octobre à décembre à Rillieux-la-Pape. "J’ai travaillé avec les habitants autour de la B.D. et nous avons fait des fresques collectives."
Pour la seconde, avec la communauté de communes de Mur-Es-Allier, elle travaille une semaine par mois jusqu’en juin. Un tiers du temps est consacré aux habitants, pour une médiation artistique sur le thème du voyage et du territoire. "J’interviens dans les maisons de retraite, centres de loisirs, bibliothèques, écoles…" Le reste du temps, un espace est mis à sa disposition pour la création de sa nouvelle B.D. "C’est un album qui devrait retracer mes voyages en Afrique de l’Ouest." La publication est déjà prévue pour 2017 aux éditions Jarjille.
La dessinatrice a de plus sa propre exposition qui tourne dans plusieurs villes françaises, avec photos et croquis de ces voyages: "Caravane d’Images".


Lien avec la jeunesse

Une maquette de Léah Touitou. Photo (c) Léah Touitou
Elle intervient régulièrement dans des ateliers scolaires. "La bande dessinée est un média vraiment chouette pour faire du lien avec la jeunesse. C’est quelque chose de ludique, de moins scolaire que ce qu’ils peuvent avoir l’habitude de faire." Dans un même temps, cela permet aux enfants de bien comprendre le lien entre textes et images, la narration d’une histoire… "Par le dessin ils accrochent bien. Il n’y a pas besoin de savoir bien écrire ou lire: c’est accessible par tous." De plus, tous les thèmes peuvent être abordés. "Avec une classe de CE2 on retrace leur classe de neige. Avec une classe de seconde on se sert de la BD pour traiter des témoignages: un groupe travaille sur des témoignages de la Première Guerre mondiale, le deuxième sur la biographie d’immigrés." C’est une œuvre collective. "Certains sont plus doués en dessin, d’autres en scénario…"

Ses bandes dessinées

Dessin de Léah Touitou. Photo (c) Léah Touitou
Léah Touitou continue parallèlement ses albums. Son projet de diplôme a été édité en 2009 par La Cabane sur le chien. Intitulé "De toits à Moi" il contient des jeux de mots sur le vocabulaire de la maison.
Elle a également participé à de nombreux collectifs en tant que dessinatrice et, ou scénariste. Dernièrement elle a travaillé sur un projet jeunesse avec la dessinatrice Anjale et sur un projet d’écriture poétique avec la street artiste Mehyl’N. Léah aime le travail d’équipe. "Cela permet d’échanger des idées. C’est motivant de voir des gens qui travaillent différemment."
Léah s’associe à nouveau à l’artiste Anjale pour le mensuel "Les rues de Lyon" du mois de décembre 2016. Chaque mois, dans cette revue d’une dizaine de pages, des auteurs lyonnais racontent en B.D. une histoire de leur ville.

Festival

Au printemps, Léah est présente sur de nombreux festivals pour faire connaître ses albums, animer des ateliers, participer à des tables rondes.
Elle s’est exprimée sur le récent scandale du festival d’Angoulême, dans lequel aucune femme n’était originalement présente dans les nominés. "C’est frustrant. C’est un milieu qui se féminise de plus en plus, tant dans le lectorat que dans les auteurs qui comprennent 15 à 25% de femmes." Si c’est un travail difficile et peu reconnu socialement pour tous les auteurs, c’est encore plus difficile pour les femmes. "Quand on est reconnu c’est parce qu’on est des femmes: on est cataloguée pour faire des choses très girly. Il y a de très belles B.D. faites par des femmes." Le collectif des créatrices de bandes dessinées contre le sexisme travaille en ce sens, "pour qu’on en parle en tant qu’auteures et non en tant que femmes."
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