Remaniement ministériel : beaucoup de bruit pour rien?


Par Christophe Penaguin Rédigé le 13/07/2020 (dernière modification le 13/07/2020)

Le récent changement de gouvernement ne manifeste aucune volonté marquante de modifier la politique de l’exécutif. Le Président de la république pourra-t-il maintenir son cap dans une mer désormais houleuse?


Bruno Le Maire va piloter la relance économique. (c) Foter.com / CC BY-NC

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Emmanuel Macron, comme à son habitude, avait créé une très forte attente en promettant de se "réinventer" et d'imprimer une nouvelle direction à son action après le confinement. Les commentaires allaient bon train, alimentés par les "fuites" émanant de l'Elysée, sur le prochain tournant social et écologique. Au final, le remaniement ministériel, loin de confirmer ces prévisions, semble annoncer une fin de quinquennat placée sous le signe de la continuité.

La droite sort considérablement renforcée du jeu de chaises musicales avec G. Darmanin à l'Intérieur, B. Le Maire à la tête d'un ministère de l'Economie et des Finances au périmètre élargi (la "Relance") et (même si c'est plus anecdotique) R. Bachelot à la Culture, tandis que le nouveau Premier ministre est, comme le précédent, un homme de droite. Barbara Pompili, nommée au ministère de la Transition écologique, est certes une écologiste de longue date mais son ralliement à La République En Marche (le parti présidentiel) dès 2017 l'identifie surtout comme une fidèle d'Emmanuel Macron.

Il est significatif que l'essentiel de la couverture médiatique depuis l'annonce du nouveau gouvernement porte sur la nomination de M. Dupond-Moretti au ministère de la Justice. Considéré comme une personnalité de gauche, l'avocat n'a toutefois aucune position connue sur les questions économiques et sociales et n'aura aucune influence sur la conduite de la politique gouvernementale dans ces deux domaines.

Le "en même temps" (de droite et de gauche) de M. Macron se distingue de plus en plus difficilement d'un très classique positionnement de centre-droit, libéral en économie comme sur les questions dites sociétales. Reste à voir si les circonstances (la crise économique majeure et la possible résurgence en France du Coronavirus) vont contraindre le Président et ses ministres à se faire violence ou s'ils se maintiendront sur la ligne de crête du changement dans la continuité.






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