Quand la religion sape la France
Terre de la République laïque, le vêtement, est désacralisée dans l’hexagone. A l'heure où la planète supporte de nouvelles formes d'extrémisme religieux, les débats sur la foi sont houleux. L’un des sujets les plus sensibles est le port du voile intégral dans l'enceinte de l'Europe. Un thème orageux au vu du contexte marqué par l'extrémisme et le terrorisme depuis quelques années. Cela ne date pas d’hier l’affaire du foulard à Creil, en 1989, fait polémique. Des élèves d’un collège sont exclues parce qu’elles refusaient d’enlever leur foulard en classe. Derrière ces simples bouts de tissu, des interrogations sur la laïcité surgissent. Les voix s’élèvent dans la société française découvrant, circonspectes, la population musulmane qui la compose.
En pleine querelle sur le burkini, huit communes dont la Corse, Cannes et Le Touquet, ont interdit depuis 2013 le maillot de bain oriental sur leurs plages. Retour de flamme d’un débat brulant sur la laïcité, les polémiques se cristallisent surtout sur l’Islam. En mars 2016, Laurence Rossignol, la ministre des Droits des Femmes s’est indignée sur le plateau de BFM TV face au développement des griffes vendant des vêtements adaptés aux confessions musulmanes. Selon la ministre, les burkinis et autres pièces de l’habit musulman font "d’un certain point de vue la promotion de l’enfermement du corps des femmes". Le Premier ministre Manuel Valls quant à lui entretien le débat rappelant que: "le voile pour les femmes,(…) n’est pas une couleur que l'on porte, non, c’est un asservissement de la femme". La philosophe Elisabeth Badinter épaule le gouvernement en appelant au boycott des enseignes de la nouvelle mode musulmane.
En pleine querelle sur le burkini, huit communes dont la Corse, Cannes et Le Touquet, ont interdit depuis 2013 le maillot de bain oriental sur leurs plages. Retour de flamme d’un débat brulant sur la laïcité, les polémiques se cristallisent surtout sur l’Islam. En mars 2016, Laurence Rossignol, la ministre des Droits des Femmes s’est indignée sur le plateau de BFM TV face au développement des griffes vendant des vêtements adaptés aux confessions musulmanes. Selon la ministre, les burkinis et autres pièces de l’habit musulman font "d’un certain point de vue la promotion de l’enfermement du corps des femmes". Le Premier ministre Manuel Valls quant à lui entretien le débat rappelant que: "le voile pour les femmes,(…) n’est pas une couleur que l'on porte, non, c’est un asservissement de la femme". La philosophe Elisabeth Badinter épaule le gouvernement en appelant au boycott des enseignes de la nouvelle mode musulmane.
Secousse française
Le tollé monte dans la fashion sphère, les voix des personnalités du monde de la mode s’élèvent. Lors d’une rencontre avec le journal, le Parisien, la styliste agnès.b s’offusque: "On ne doit pas banaliser un vêtement qui, quoi qu’on en pense, n’est pas anodin pour l’image de la femme". Ces marques font elles cela par appât du gain ou pour offrir aux pratiquantes des tenues convenables? Jean-Charles de Castelbajac contrarié se confie à l’AFP : "La mode est laïque et universelle, porteuse de liberté et d’espoir.". Pour la créatrice franco-turque de Dice Kayek, Ece Bege qui s’insurge dans VSD, c’est le discours inverse: "Celles qui portent ce type de vêtement ont envie et ont le droit d’être à la mode. C’est une question d’air du temps. On oublie que, dans les années 1970, la mode en France était au vêtement long, du type djellaba". On oublie aussi qu’avant d’arriver à une pièce puis aux deux pièces devenues basiques, les Françaises portaient lors du XXème siècle des maillots de bain recouvrant presque l’intégralité de leur corps.
Selon la responsable de la filière Université de la Mode à Lyon, Martine Villelongue: "La mode s’inspire de l’actualité, reflète la société, révèle l’air du temps". Miroir du corps social, la mode n’a pas de Dieu ni de croyance. Considérée comme futile et superficielle la fashion est pourtant un symbole de liberté et de choix individuel. Au fort pouvoir fédérateur, s’habiller n’est pas censé être une contrainte mais la représentation des envies de chacun. Le vêtement perd de sa neutralité dès qu’il est porté. Couleurs, imprimés, formes, motifs ont tous une signification. Si certaines femmes acceptent, leur liberté vestimentaire d’autres ont le droit de la refuser si tel est leur choix. La mode reproche à la religion de restreindre les droits et l'indépendance, seulement celles-ci a suivi des principes similaires en imposant de nouveaux symboles, attitudes et habits. Consommatrice ou objet, l’image de la femme a toujours posé problème. La mode a elle seule est une religion. Elle crée et délie les groupes.
En 2013, la journaliste allemande, Martina Neuen use de cette théorie dans son documentaire intitulé "Fashion as a Religion". Ce reportage présente les parallèles entre l’univers de la mode et la religion. Karl Lagerfeld devient lors du tournage l’incarnation du divin, et son équipe celle de la Bible. Prouvant que les deux rivales ont de nombreux points communs, chacune à ses propres guides, ses propres codes, ses commandements ainsi que ses fidèles. D’un côté, il arrive à la religion d’imposer un modèle féminin se cachant derrière des vêtements couvrant avec pour symbole des êtres travestis dépourvus de personnalité. De l’autre, il arrive à la modo sphère d’imposer un modèle féminin s’exposant à outrance avec pour symbole des mannequins travestis aux mensurations discriminantes. Alors la Mode, êtes-vous hypocrite ou jalouse?
Selon la responsable de la filière Université de la Mode à Lyon, Martine Villelongue: "La mode s’inspire de l’actualité, reflète la société, révèle l’air du temps". Miroir du corps social, la mode n’a pas de Dieu ni de croyance. Considérée comme futile et superficielle la fashion est pourtant un symbole de liberté et de choix individuel. Au fort pouvoir fédérateur, s’habiller n’est pas censé être une contrainte mais la représentation des envies de chacun. Le vêtement perd de sa neutralité dès qu’il est porté. Couleurs, imprimés, formes, motifs ont tous une signification. Si certaines femmes acceptent, leur liberté vestimentaire d’autres ont le droit de la refuser si tel est leur choix. La mode reproche à la religion de restreindre les droits et l'indépendance, seulement celles-ci a suivi des principes similaires en imposant de nouveaux symboles, attitudes et habits. Consommatrice ou objet, l’image de la femme a toujours posé problème. La mode a elle seule est une religion. Elle crée et délie les groupes.
En 2013, la journaliste allemande, Martina Neuen use de cette théorie dans son documentaire intitulé "Fashion as a Religion". Ce reportage présente les parallèles entre l’univers de la mode et la religion. Karl Lagerfeld devient lors du tournage l’incarnation du divin, et son équipe celle de la Bible. Prouvant que les deux rivales ont de nombreux points communs, chacune à ses propres guides, ses propres codes, ses commandements ainsi que ses fidèles. D’un côté, il arrive à la religion d’imposer un modèle féminin se cachant derrière des vêtements couvrant avec pour symbole des êtres travestis dépourvus de personnalité. De l’autre, il arrive à la modo sphère d’imposer un modèle féminin s’exposant à outrance avec pour symbole des mannequins travestis aux mensurations discriminantes. Alors la Mode, êtes-vous hypocrite ou jalouse?