Modèle d'enveloppe et de bulletin de vote utilisé lors du référendum constitutionnel du 16 avril 2017 en Turquie. "Evet" pour le "oui" et "Hayır" pour le "non". Image du domaine public.
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan recherchait un plébiscite, mais c'est un résultat très serré qui ressort du référendum, organisé le 16 avril 2017, sur le renforcement de ses pouvoirs. Le Haut-Conseil électoral turc (YSK) a confirmé la victoire du "oui" avec 51,4% des suffrages contre 48,6% pour le "non", soit un écart de 1,25 million de voix, alors qu'il reste 600.000 bulletins de vote à dépouiller. Le YSK a précisé que le résultat définitif serait annoncé "d'ici à 11 ou 12 jours".
C'est une victoire pour Erdoğan, mais aussi une défaite. Il l’a emporté grâce au plateau anatolien, traditionnellement conservateur et acquis à son parti, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), mais aussi grâce à la diaspora turque qui a voté nettement en faveur du "oui". Il a perdu Istanbul, là où il a entamé sa carrière politique, et Ankara, là où il l'a continuée. A l’instar des zones côtières proches de la mer Égée, les régions du sud-est de la Turquie ont, elles aussi, massivement voté contre l'accroissement des pouvoirs du chef de l’État. Le camp du "non" l'a emporté dans les trois principales villes, Istanbul, Ankara et Izmir, une première en quatorze ans. C’est un coup dur pour le président turc, dans le sens où Istanbul, ville dont il fût le maire en 1994, et la capitale Ankara, étaient deux bastions électoraux de l'AKP.
C'est une victoire pour Erdoğan, mais aussi une défaite. Il l’a emporté grâce au plateau anatolien, traditionnellement conservateur et acquis à son parti, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), mais aussi grâce à la diaspora turque qui a voté nettement en faveur du "oui". Il a perdu Istanbul, là où il a entamé sa carrière politique, et Ankara, là où il l'a continuée. A l’instar des zones côtières proches de la mer Égée, les régions du sud-est de la Turquie ont, elles aussi, massivement voté contre l'accroissement des pouvoirs du chef de l’État. Le camp du "non" l'a emporté dans les trois principales villes, Istanbul, Ankara et Izmir, une première en quatorze ans. C’est un coup dur pour le président turc, dans le sens où Istanbul, ville dont il fût le maire en 1994, et la capitale Ankara, étaient deux bastions électoraux de l'AKP.
L'opposition ne veut pas en rester là
Dans un discours télévisé, Recep Tayyip Erdoğan a salué une "décision historique" du peuple turc et appelé les pays étrangers à "respecter" le résultat du scrutin. Cependant, les deux principaux partis d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) et le Parti démocratique des peuples (HDP, pro-kurde), ont dénoncé des "manipulations" pendant le scrutin et annoncé qu'ils feraient appel du résultat auprès du Conseil d’État turc, et si nécessaire auprès de la Cour constitutionnelle de Turquie et de la Cour européenne des droits de l'Homme.
L'opposition a réclamé l'annulation du scrutin, mais le recours a été rejeté par le YSK le 19 avril 2017. Elle fustige notamment une mesure annoncée à la dernière minute par le YSK considérant comme valides les bulletins ne comportant pas le tampon officiel du bureau de vote, pourtant obligatoire selon la loi électorale. L'opposition y a vu une manœuvre rendant possibles des fraudes favorisant le camp du "oui". Selon elle, 1,5 million de bulletins de vote n'étaient pas marqués du sceau officiel des autorités électorales et 2,5 millions de bulletins de vote ont pu être manipulés suite à des bourrages d'urnes et d'autres fraudes recensés aux quatre coins du pays pendant le scrutin. Après la courte victoire du "oui", des milliers de personnes sont descendues dans les rues partout dans le pays pour contester le résultat du référendum.
Par ailleurs,une mission commune d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et du Conseil de l'Europe a estimé, le 17 avril 2017, que le scrutin n'avait pas été "à la hauteur des critères" européens et souligné que la campagne s'était déroulée dans des conditions inéquitables favorisant le camp du "oui". Si le président américain Donald Trump a téléphoné a son homologue turc pour le féliciter sans exprimer de réserves, l'Union européenne a appelé le 18 avril 2017 Ankara à une "enquête transparente" sur les irrégularités présumées commises pendant le référendum.
L'opposition a réclamé l'annulation du scrutin, mais le recours a été rejeté par le YSK le 19 avril 2017. Elle fustige notamment une mesure annoncée à la dernière minute par le YSK considérant comme valides les bulletins ne comportant pas le tampon officiel du bureau de vote, pourtant obligatoire selon la loi électorale. L'opposition y a vu une manœuvre rendant possibles des fraudes favorisant le camp du "oui". Selon elle, 1,5 million de bulletins de vote n'étaient pas marqués du sceau officiel des autorités électorales et 2,5 millions de bulletins de vote ont pu être manipulés suite à des bourrages d'urnes et d'autres fraudes recensés aux quatre coins du pays pendant le scrutin. Après la courte victoire du "oui", des milliers de personnes sont descendues dans les rues partout dans le pays pour contester le résultat du référendum.
Par ailleurs,une mission commune d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et du Conseil de l'Europe a estimé, le 17 avril 2017, que le scrutin n'avait pas été "à la hauteur des critères" européens et souligné que la campagne s'était déroulée dans des conditions inéquitables favorisant le camp du "oui". Si le président américain Donald Trump a téléphoné a son homologue turc pour le féliciter sans exprimer de réserves, l'Union européenne a appelé le 18 avril 2017 Ankara à une "enquête transparente" sur les irrégularités présumées commises pendant le référendum.
Erdoğan président jusqu'en 2029?
Le gouvernement présente cette révision constitutionnelle comme indispensable pour assurer la stabilité de la Turquie et lui permettre de faire face aux défis sécuritaires et économiques. Elle prévoit en particulier l'abolition du poste de Premier ministre au profit d'un hyper-président, alors qu'Erdoğan est accusé d'autoritarisme par ses détracteurs. Ce dernier pourrait en théorie rester à la tête de l’État jusqu'en 2029.
Il a également évoqué la possibilité d'organiser deux nouveaux référendums: un sur le rétablissement de la peine capitale et un autre sur le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Par ailleurs, au lendemain du référendum constitutionnel, le Conseil de sécurité nationale dirigé par le président turc a prolongé pour trois mois l'état d'urgence en vigueur depuis la tentative de putsch de juillet 2016.
Il a également évoqué la possibilité d'organiser deux nouveaux référendums: un sur le rétablissement de la peine capitale et un autre sur le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Par ailleurs, au lendemain du référendum constitutionnel, le Conseil de sécurité nationale dirigé par le président turc a prolongé pour trois mois l'état d'urgence en vigueur depuis la tentative de putsch de juillet 2016.