RENCONTRE - « Je regarde ma vie » de György Ferdinandy


Par Christophe Perron Rédigé le 22/10/2008 (dernière modification le 23/10/2008)

Il y a quelques jours, à la librairie-salon de thé Litea, György Ferdinandy, écrivain hongrois au parcours atypique, a présenté son ouvrage «Je regarde ma vie». Cet auteur reconnu en Hongrie comme en France a ainsi pu renouer avec la langue de Molière le temps d’une soirée pour faire partager sa riche existence qui l’a mené de la Hongrie à la Floride en passant par la France, l’Espagne et le Porto Rico.


Né en 1935 à Budapest, György Ferdinandy quitte son pays natal lors de la Révolution de 1956 pour rejoindre la France. Alors qu’il était sur le point «d’embrasser la carrière de chauffeur de bus», il est admis à l’université où il commence des études de français. Mais seulement 6 semaines après le début des cours, la révolution éclate et György Ferdinandy saisit l’opportunité de quitter l’agitation du pays en obtenant une bourse d’étude pour la France. Il arrive à Strasbourg le 13 janvier 1957. Au grand étonnement de ses camarades, il dépense ses économies pour aller au théâtre où il rencontrera sa future épouse entre deux répliques d’une pièce de Victor Hugo. Interloqué par le traitement médiatique français des événements hongrois, il se met à écrire pour des journaux français dans lesquels il essaie de proposer une version plus objective des faits. Ses premiers livres publiés en français rencontrent un important succès auprès de la critique littéraire. « L’ile sous l’eau », son premier ouvrage obtient ainsi plusieurs prix et lui permet d’entrer en contact avec les prestigieuses éditions Denoël. Comme il l’avoue lui-même, ce succès rapide « lui a fait croire qu’il était arrivé » alors que ses publications ne suffisent pas encore à subvenir aux besoins d’une famille qui s’agrandit et l’oblige encore à faire des petits boulots Il n’en demeure pas moins que les ouvrages de György Ferdinandy ont connu une importante reconnaissance dans le milieu de la littérature où il était considéré avec Kundera comme un des plus importants représentants du courant des écrivains venus de l’Est. L’histoire de la nouvelle française l’a ainsi consacré comme « un auteur important dans le développement de la nouvelle ».

Un écrivain globe-trotter

Alors qu’il était sur le point de s’installer durablement dans le paysage littéraire français, il tombe sur une offre pour un poste de professeur à l’université de Porto Rico à laquelle il décide de postuler. Quatre mois plus tard, il apprend son admission et, après un séjour en Espagne pour se familiariser avec le castillan, arrive au Porto Rico où il passera deux ans. En 1966 il revient à Strasbourg pour soutenir sa thèse. C’est seulement en 1988 que György Ferdinandy va devenir un véritable écrivain de langue hongroise. Revenu dans son pays natal, il parvient à se faire une place dans la littérature hongroise ou il s’impose comme l’un des meilleurs prosateurs de sa génération. Avec son dernier ouvrage « Le roi des fous » il raconte l’histoire de son père, personnage au destin non moins exceptionnel qui après avoir subi les tortures nazies pour avoir aidé des familles juives, a finit sa vie dans un asile où il est devenue une véritable figure en apprenant à jouer aux échecs aux malades. Aujourd’hui György Ferdinandy partage sa vie entre la Floride et la Hongrie et prends toujours autant de plaisir à raconter cette vie si riche qui l’a menée aux quatre coins du monde.





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