RDC: Escalade de la violence dans l'est

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Par J.N.B.L. Rédigé le 07/05/2012 (dernière modification le 06/05/2012)

Les violents affrontements qui ont éclaté au cours du week-end dernier entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC, l'armée congolaise) et leurs déserteurs considérés comme fidèles au général Bosco Ntaganda mettent la population civile du Nord-Kivu en danger, poussant des milliers de personnes à fuir.


Les parties au conflit en République démocratique du Congo (RDC) doivent prendre des mesures pour veiller à ce que les civils soient protégés, a souligné Amnesty International au moment où les combats entre l'armée et les groupes armés s'intensifiaient dans la province du Nord-Kivu (est du pays). Au moins trois femmes ont été tuées lors des combats lundi 30 avril dans la ville de Ngungu (territoire de Masisi), mais le nombre de victimes civiles pourrait être bien plus élevé, a appris Amnesty International.
"L'escalade de la violence en RDC est extrêmement préoccupante et toutes les parties au conflit doivent veiller à ce que les civils ne soient pas pris entre deux feux. Toutes les parties doivent respecter le droit international humanitaire, et en particulier l'interdiction des attaques indiscriminées et du recrutement d'enfants soldats", a déclaré Paule Rigaud, directrice adjointe du programme Afrique d'Amnesty International.

Dans le contexte de ces affrontements, certaines informations indiquent que les déserteurs des FARDC tentent de recruter des enfants soldats. Au moins quatre enfants et sept jeunes adultes originaires des villes de Ngungu et Kitchanga ont demandé la protection de la force de maintien de la paix présente sur place, la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), en affirmant avoir été menacés par des soldats qui voulaient les recruter. Ces militaires seraient d'anciens membres du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un important groupe armé qui était actif dans la région avant d'être intégré dans les FARDC en 2009. Les déserteurs des FARDC auraient pris le contrôle de plusieurs zones stratégiques du territoire de Masisi, notamment autour de la ville de Sake, à 25 kilomètres au nord-est de Goma, la capitale du Nord-Kivu.

Plusieurs milliers de civils ont fui ; certains ont traversé la frontière avec le Rwanda et d'autres se sont réfugiés dans les villes de Sake et Goma.
Bosco Ntaganda occupe les fonctions de général au sein de l'armée nationale depuis qu'une partie du CNDP a été intégrée dans celle-ci. Il est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour avoir recruté et enrôlé des enfants de moins de 15 ans et les avoir fait participer activement aux hostilités en 2002-2003 dans le district de l'Ituri (nord-est de la RDC). Ces recrutements présumés se seraient déroulés lorsqu'il était commandant au sein d'un groupe armé, les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC). Des défections ont eu lieu au sein de l'armée congolaise en avril à la suite de rumeurs grandissantes au sujet de l'arrestation de Bosco Ntaganda.

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