De leur côté, les médias ont pour certains, décidé de ne pas laisser les choses en l’état. C’est ainsi qu’a germé l’idée du "Projet Daphne". Dix-huit médias européens et américains se sont réunis au sein de l'organisation Forbidden Stories (Histoires oubliées) pour poursuivre le travail de Daphne Caruana Galizia. Vous vous souvenez, cette journaliste maltaise morte lors de l’explosion de sa voiture en octobre 2017, alors qu'elle enquêtait sur des affaires de corruption dans son pays.
Cette semaine les premiers résultats du travail des journalistes impliqués dans le "Projet Daphne" ont été dévoilés. En France, ce sont des journalistes de France Télévisions, Radio France et Le Monde qui ont enquêté. Entre les États-Unis et l’Europe, 45 journalistes se sont regroupés dans l'organisation Forbidden Stories et ont repris le travail d’investigation de Daphne Caruana Galizia ainsi que de tous les autres journalistes tués ou emprisonnés.
Car nous en sommes là en Europe et ailleurs. Les journalistes en sont à fonder des associations pour poursuivre l’œuvre de leurs confrères et consœurs tombés au champ d’honneur. Une association pour "préserver et poursuivre les travaux de journalistes assassinés ou emprisonnés". Un message fort à l’attention de ceux qui croient qu’en tuant ou emprisonnant les personnes qu’ils appellent au mieux les curieux au pire les fouille-merde, ils pourront continuer tranquillement leurs petites ou grandes magouilles.
Et pendant ce temps, que fait la police?
Et oui, les journalistes ne poursuivent pas seulement le travail des martyrs de la vérité, ils s’intéressent aussi aux enquêtes menées par les polices nationales. Ainsi toujours dans le cas de l’assassinat de Daphne Caruana Galizia, la police ne s’est encore pas penchée sur une éventuelle implication de commanditaires politiques alors que la journaliste enquêtait justement sur la corruption de certains d’entre eux.
A Malte comme à Bratislava, les policiers préfèrent à n’en pas douter une piste mafieuse ou criminelle plutôt qu’une piste politique, ce qui pourrait avoir des conséquences déstabilisantes pour les pays concernés. Malheureusement pour eux, très souvent, ces deux pistes sont liées.
En Slovaquie, et contrairement au cas maltais, le meurtre de Ján Kuciak et de sa fiancée en février 2018 a entraîné la démission de quelques membres du gouvernement suspectés d'être mêlés à des affaires de corruption. Dont celle de Robert Fico, Premier ministre depuis une dizaine d’années grâce à de nombreuses contorsions politiques. Il aimait qualifier les journalistes de "simples hyènes idiotes" ou de "sales prostituées anti-slovaques". Cela laisse songeur de la part d’un représentant d’un système normalement démocrate.
Dans les deux cas, c’est une histoire de pognon. En creusant un peu, on s’aperçoit que des politiques parfois eurosceptiques - pour ne pas dire europhobes - sont associés à des oligarques et hommes d’affaires, sans parler d’organisations mafieuses et criminelles beaucoup plus sensibles quant à elles, aux attraits de l’Union européenne. A méditer.
Cette semaine les premiers résultats du travail des journalistes impliqués dans le "Projet Daphne" ont été dévoilés. En France, ce sont des journalistes de France Télévisions, Radio France et Le Monde qui ont enquêté. Entre les États-Unis et l’Europe, 45 journalistes se sont regroupés dans l'organisation Forbidden Stories et ont repris le travail d’investigation de Daphne Caruana Galizia ainsi que de tous les autres journalistes tués ou emprisonnés.
Car nous en sommes là en Europe et ailleurs. Les journalistes en sont à fonder des associations pour poursuivre l’œuvre de leurs confrères et consœurs tombés au champ d’honneur. Une association pour "préserver et poursuivre les travaux de journalistes assassinés ou emprisonnés". Un message fort à l’attention de ceux qui croient qu’en tuant ou emprisonnant les personnes qu’ils appellent au mieux les curieux au pire les fouille-merde, ils pourront continuer tranquillement leurs petites ou grandes magouilles.
Et pendant ce temps, que fait la police?
Et oui, les journalistes ne poursuivent pas seulement le travail des martyrs de la vérité, ils s’intéressent aussi aux enquêtes menées par les polices nationales. Ainsi toujours dans le cas de l’assassinat de Daphne Caruana Galizia, la police ne s’est encore pas penchée sur une éventuelle implication de commanditaires politiques alors que la journaliste enquêtait justement sur la corruption de certains d’entre eux.
A Malte comme à Bratislava, les policiers préfèrent à n’en pas douter une piste mafieuse ou criminelle plutôt qu’une piste politique, ce qui pourrait avoir des conséquences déstabilisantes pour les pays concernés. Malheureusement pour eux, très souvent, ces deux pistes sont liées.
En Slovaquie, et contrairement au cas maltais, le meurtre de Ján Kuciak et de sa fiancée en février 2018 a entraîné la démission de quelques membres du gouvernement suspectés d'être mêlés à des affaires de corruption. Dont celle de Robert Fico, Premier ministre depuis une dizaine d’années grâce à de nombreuses contorsions politiques. Il aimait qualifier les journalistes de "simples hyènes idiotes" ou de "sales prostituées anti-slovaques". Cela laisse songeur de la part d’un représentant d’un système normalement démocrate.
Dans les deux cas, c’est une histoire de pognon. En creusant un peu, on s’aperçoit que des politiques parfois eurosceptiques - pour ne pas dire europhobes - sont associés à des oligarques et hommes d’affaires, sans parler d’organisations mafieuses et criminelles beaucoup plus sensibles quant à elles, aux attraits de l’Union européenne. A méditer.