"Murmurations-Ephemeral Plastic Sculptures" ou l’art de la métamorphose
"Murmurations Ephemeral Plastic Sculptures #2" 180x127 cm, 2012 - 2014 (c) Alain Delorme
Paysages urbains ou vastes étendues aux allures naturelles, les photographies de la série "Murmurations - Ephemeral Plastic Sculptures" ont toutes pour point commun un esthétisme sans faille. Les ciels aux couleurs chatoyantes, le moment vibrant entre chien et loup, des silhouettes aux contours précis. Un théâtre idéal pour la mise en scène de grandes envolées… plus précisément de volées d’oiseaux, évoluant au rythme d’amples et élégantes arabesques.
Une "murmuration", comme l’incarnation de ces bruissements d’ailes qui s’ébattent dans les grands espaces argentiques de l’artiste. Une capture de l’éphémère, une poésie de l’instant. Mais au fur et à mesure que le regard s’aiguise, l’œuvre se métamorphose: il ne s’agit pas d’oiseaux mais de sacs plastiques. Des nuées de milliers de sacs plastiques, que l’artiste a soigneusement pris sous toutes les coutures, puis agencés sur le paysage préalablement photographié par ses soins.
Une "murmuration", comme l’incarnation de ces bruissements d’ailes qui s’ébattent dans les grands espaces argentiques de l’artiste. Une capture de l’éphémère, une poésie de l’instant. Mais au fur et à mesure que le regard s’aiguise, l’œuvre se métamorphose: il ne s’agit pas d’oiseaux mais de sacs plastiques. Des nuées de milliers de sacs plastiques, que l’artiste a soigneusement pris sous toutes les coutures, puis agencés sur le paysage préalablement photographié par ses soins.
Les trompe-l’œil de l'artiste
Adepte de la double-lecture, Alain Delorme met en scène des dualités, comme par exemple l’éphémère et l’éternel (le bruissement d’une aile et la durée de vie d’un sac plastique), la réalité et la fiction (un paysage photographié sans retouche face à l’accumulation d’éléments photomontés). Il place son œuvre dans une zone grise, qui oscille entre ces dualités, sans jamais franchir la ligne d’un côté ou de l’autre. Une oscillation déstabilisante, et c’est là tout l’enjeu.
Le regard transformé passe d’une certaine contemplation à une prise de conscience. D’un gracieux ballet d’oiseaux qui s’ébattent au crépuscule, naît un agglomérat de sacs plastiques qui asphyxient l’horizon dont les couleurs deviennent soudainement pourpres et inquiétantes. L’angoisse surgit des tourbillons hypnotiques que deviennent ces nuées, un hommage certain à Hitchcock et son célèbre film "Les Oiseaux", tout en dévoilant beauté et délicatesse d’un même geste.
L’œuvre est ici un trompe-l’œil vacillant, qui provoque un certain malaise… et nous confronte d’autant plus à l’œuvre et sa réalité: celle d’un futur menacé.
Le regard transformé passe d’une certaine contemplation à une prise de conscience. D’un gracieux ballet d’oiseaux qui s’ébattent au crépuscule, naît un agglomérat de sacs plastiques qui asphyxient l’horizon dont les couleurs deviennent soudainement pourpres et inquiétantes. L’angoisse surgit des tourbillons hypnotiques que deviennent ces nuées, un hommage certain à Hitchcock et son célèbre film "Les Oiseaux", tout en dévoilant beauté et délicatesse d’un même geste.
L’œuvre est ici un trompe-l’œil vacillant, qui provoque un certain malaise… et nous confronte d’autant plus à l’œuvre et sa réalité: celle d’un futur menacé.
Alain Delorme, un "chirurgien pixeliste"
Né en 1979, l'artiste plasticien vit et travaille à Paris. Diplômé de l'École des Gobelins, il poursuit ensuite une maîtrise en photographie à l'Université de Paris. Son travail explore l'impact de la globalisation et du consumérisme sur l'individu, en mettant l'accent sur les effets de la normalisation et de la standardisation.
Comme un "chirurgien pixeliste", il utilise la photographie et le photomontage pour jouer avec l'imagerie numérique.
Comme un "chirurgien pixeliste", il utilise la photographie et le photomontage pour jouer avec l'imagerie numérique.