L'exposition reconstitue la fameuse Salle IX. Nantes, 1886: le scandale impressionniste. Photo (c) Musée d'arts de Nantes, C. Clos
Paris, avril 1874. Une exposition indépendante réunit une trentaine de peintres dans l’atelier du photographe Nadar. Parmi eux figure Monet, Sisley, Degas, Pissarro, Cézanne et Renoir. Le public et la presse s’offusquent. Louis Leroy journaliste au quotidien "Le Charivari" ironise: "Je me disais aussi: puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l'impression là-dedans". L’impressionnisme est né.
Nantes, octobre 1886. Les répliques de cette secousse picturale originelle se font sentir douze années plus tard dans la cité des ducs. Un grand salon d’art y réuni près de 1.800 œuvres. Une des salles du parcours, la salle IX, qui rassemble les artistes du groupe impressionniste fait scandale. La presse locale en fait écho. Le journal nantais "L’Espérance du peuple" glose sur une "fumisterie".
L’exposition "Le scandale impressionniste" au musée d’Art de Nantes revient sur l’événement. A travers 70 peintures, sculptures et dessins organisés en sections thématiques, la scénographie permet de replonger dans le contexte artistique vibrionnant de la Belle Époque. Avec pour clou de la mise en scène, la sulfureuse salle IX, en partie reconstituée des artistes impressionnistes et néo-impressionnistes. Les œuvres de Gauguin, Pissarro, Seurat, Signac, Guillaumin, Sisley sont exposées ensemble comme ils l’étaient en 1886.
Nantes, octobre 1886. Les répliques de cette secousse picturale originelle se font sentir douze années plus tard dans la cité des ducs. Un grand salon d’art y réuni près de 1.800 œuvres. Une des salles du parcours, la salle IX, qui rassemble les artistes du groupe impressionniste fait scandale. La presse locale en fait écho. Le journal nantais "L’Espérance du peuple" glose sur une "fumisterie".
L’exposition "Le scandale impressionniste" au musée d’Art de Nantes revient sur l’événement. A travers 70 peintures, sculptures et dessins organisés en sections thématiques, la scénographie permet de replonger dans le contexte artistique vibrionnant de la Belle Époque. Avec pour clou de la mise en scène, la sulfureuse salle IX, en partie reconstituée des artistes impressionnistes et néo-impressionnistes. Les œuvres de Gauguin, Pissarro, Seurat, Signac, Guillaumin, Sisley sont exposées ensemble comme ils l’étaient en 1886.
Tournant vers la modernité
Plus d’un siècle d’avant-gardes et de révolutions picturales nous sépare de l’événement. Il est difficile d’imaginer aujourd'hui le tumulte suscité alors par une telle concentration d’œuvres incarnant le tournant de l’art vers la modernité. En peignant ce qu’ils ressentent, et non une représentation fidèle de la réalité, les impressionnistes abandonnent les conventions esthétiques traditionnelles. Les traces de pinceaux sont apparentes sur la toile, les touches de peintures semblent disposées accidentellement. Au regard des tableaux académiques, les œuvres impressionnistes paraissent inachevées.
A l’époque, le public est loin d’être rompu à voir de telles toiles. Il est ébranlé dans ses certitudes. Le parcours de l’exposition d'aujourd'hui aide à comprendre ce bouleversement. La lente progression allant des œuvres les plus académiques jusqu'aux avant-gardes des grands maîtres permet d’éprouver ce parfum de refus vif et spontané sans doute mêlé d’admiration discrète au contact des toiles modernes.
A l’époque, le public est loin d’être rompu à voir de telles toiles. Il est ébranlé dans ses certitudes. Le parcours de l’exposition d'aujourd'hui aide à comprendre ce bouleversement. La lente progression allant des œuvres les plus académiques jusqu'aux avant-gardes des grands maîtres permet d’éprouver ce parfum de refus vif et spontané sans doute mêlé d’admiration discrète au contact des toiles modernes.
Trouble des visiteurs
Parmi elles, "La fin du déjeuner" d’Auguste Renoir apporte sa touche de gaieté et d’insouciance à l’exposition. Dans "L'hospice et le phare de Honfleur", Georges Serrat, le pionnier du pointillisme, entretient son sens de l’ordre, de l’équilibre et des contrastes d’ombre et de lumière.
Mais la modernité n’est pas seulement affaire de technique et de style, elle se manifeste aussi dans le choix des sujets. "Après le bal" d’Alfred Roll décrit avec sincérité une jeune femme de retour d’une soirée mondaine. Assistée de sa bonne, la protagoniste est montrée de dos, délaçant son corset.
Or en 1886, la représentation de ce geste quotidien et trivial ne s’inscrit nullement dans la tradition des sujets galants, ni même dans l’expression naissante des scènes de la vie moderne. Elle a difficilement sa place dans la peinture. L’observateur s’invite dans l’intimité d’une jeune femme. Il regarde à la dérobée une scène qu’il ne devrait jamais saisir. On ose imaginer le trouble des visiteurs face à cette toile.
Mais la modernité n’est pas seulement affaire de technique et de style, elle se manifeste aussi dans le choix des sujets. "Après le bal" d’Alfred Roll décrit avec sincérité une jeune femme de retour d’une soirée mondaine. Assistée de sa bonne, la protagoniste est montrée de dos, délaçant son corset.
Or en 1886, la représentation de ce geste quotidien et trivial ne s’inscrit nullement dans la tradition des sujets galants, ni même dans l’expression naissante des scènes de la vie moderne. Elle a difficilement sa place dans la peinture. L’observateur s’invite dans l’intimité d’une jeune femme. Il regarde à la dérobée une scène qu’il ne devrait jamais saisir. On ose imaginer le trouble des visiteurs face à cette toile.
Informations pratiques:
"Le Scandale impressionniste" au musée d'Arts de Nantes
10, rue Georges Clemenceau, 44000 Nantes
Jusqu'au 13 janvier 2019. Tous les jours, de 11h à 19h, sauf le mardi
Plein tarif: 8€ – Tarif réduit: 4€
"Le Scandale impressionniste" au musée d'Arts de Nantes
10, rue Georges Clemenceau, 44000 Nantes
Jusqu'au 13 janvier 2019. Tous les jours, de 11h à 19h, sauf le mardi
Plein tarif: 8€ – Tarif réduit: 4€