Allons-y franco et volons à l’essentiel! Glissons allègrement sur la couronne impériale de William Walton. Une marche de circonstance (mais sur ce terrain-là son compatriote Elgar le bat de cent coudées), de belle tenue, militaire à outrance, clinquante dans ses décorations, hollywoodienne en diable, où on s’attend à tout moment de voir surgir depuis les coulisses Errol Flynn ou Bette Davis! Au garde à vous, dans une rutilance qui frise l’insolence - cuivres et timbales se lâchent, sont déchainés comme jamais - Jeffrey Tate n’en a fait qu’une bouchée, comme pour mieux passer aux choses plus sérieuses avec Mozart et Elgar.
C’est donc comme une bouffée d’air frais que l’on recevait ensuite le "Concerto pour piano n°26 dit du Couronnement" de ce cher Mozart.
Angela Hewitt pourrait bien éclipser les plus célèbres titulaires de ce concerto. Véritable musizieren on reste encore une fois confondu devant son piano élégant, sensible, brillant, tout de réjouissante volubilité, sa verve, sa joie de jouer. Fluidité divine de de la phrase, nudité poignante dans le larghetto...
A l’orchestre dans une belle plasticité sonore, voici une noblesse de ton, un naturel des inflexions simplement euphoriques, qui nous font retrouver un Mozart vaillant, éclatant de jeunesse, limpide comme de l’eau de roche.
Les "Variations Enigma" sont une suite de quatorze pièces qui sont toutes des variations autour d’un même thème musical. Cette œuvre, placée sous le signe de Beethoven, commence avec ledit thème (une mélodie simple) qui sera ensuite réutilisé et transformé quatorze fois. L’auditeur a ainsi l’impression de percevoir une mélodie récurrente sans pour autant jamais avoir la sensation d’écouter deux fois la même chose. C’est là que vous vous demandez pourquoi ce nom de "Variations Enigma". Une énigme derrière des pièces improvisées pour séduire sa propre femme? Étonnant non? Et pourtant, des énigmes, il y en a deux!
Elgar a en réalité composé ces 14 variations de manière à ce qu’elles soient chacune le portrait de l’un de ses proches, en suivant le caractère et ou le style de chacun. Partition audacieuse, on le voit, qui, au-delà de la simple sérénade, est en réalité un hommage à 14 personnalités distinctes: son épouse, ses élèves, musiciens, auteurs, architectes… Élémentaire mon cher Watson…
Et surtout plaisir total avec Sir Jeffrey Tate qui en propose une version dépouillée, un tantinet rapide, d’une nervosité de bon aloi.
Le Philharmonique de Monte-Carlo n’y va pas par quatre chemins et joue encore une fois à fond la carte cinématographique dans une ampleur, une pompe, un pathos, une splendeur sonore que n’aurait pas renié le compositeur. En totale symbiose avec le chef, la phalange est encore une fois un modèle de réflexion et de maturation dans le sens métaphysique, épique, voire grandiose: souplesse des cordes, couleur inimitable des bois, brillance des cuivres, pertinence des percussions, pour une conception parfois automnale qui tient la route.
"Nimrod", sans doute la page la plus connue de la foisonnante partition, hédoniste dans le bon sens du terme car non plus galère de guimauve, se pare ici des accents du lied pour inspirer à tous des tentations voluptueuses presque klingsoriennes.
Pour conclure, la première des marches tirée de la suite "Pomp and Circumstance", la plus célèbre, la plus jouée, qui transforma l’Auditorium Rainier III en annexe du Royal Albert Hall de Londres. Standing ovation sympathique où ne manquait que l’Union Jack descendant des cintres!
C’est donc comme une bouffée d’air frais que l’on recevait ensuite le "Concerto pour piano n°26 dit du Couronnement" de ce cher Mozart.
Angela Hewitt pourrait bien éclipser les plus célèbres titulaires de ce concerto. Véritable musizieren on reste encore une fois confondu devant son piano élégant, sensible, brillant, tout de réjouissante volubilité, sa verve, sa joie de jouer. Fluidité divine de de la phrase, nudité poignante dans le larghetto...
A l’orchestre dans une belle plasticité sonore, voici une noblesse de ton, un naturel des inflexions simplement euphoriques, qui nous font retrouver un Mozart vaillant, éclatant de jeunesse, limpide comme de l’eau de roche.
Les "Variations Enigma" sont une suite de quatorze pièces qui sont toutes des variations autour d’un même thème musical. Cette œuvre, placée sous le signe de Beethoven, commence avec ledit thème (une mélodie simple) qui sera ensuite réutilisé et transformé quatorze fois. L’auditeur a ainsi l’impression de percevoir une mélodie récurrente sans pour autant jamais avoir la sensation d’écouter deux fois la même chose. C’est là que vous vous demandez pourquoi ce nom de "Variations Enigma". Une énigme derrière des pièces improvisées pour séduire sa propre femme? Étonnant non? Et pourtant, des énigmes, il y en a deux!
Elgar a en réalité composé ces 14 variations de manière à ce qu’elles soient chacune le portrait de l’un de ses proches, en suivant le caractère et ou le style de chacun. Partition audacieuse, on le voit, qui, au-delà de la simple sérénade, est en réalité un hommage à 14 personnalités distinctes: son épouse, ses élèves, musiciens, auteurs, architectes… Élémentaire mon cher Watson…
Et surtout plaisir total avec Sir Jeffrey Tate qui en propose une version dépouillée, un tantinet rapide, d’une nervosité de bon aloi.
Le Philharmonique de Monte-Carlo n’y va pas par quatre chemins et joue encore une fois à fond la carte cinématographique dans une ampleur, une pompe, un pathos, une splendeur sonore que n’aurait pas renié le compositeur. En totale symbiose avec le chef, la phalange est encore une fois un modèle de réflexion et de maturation dans le sens métaphysique, épique, voire grandiose: souplesse des cordes, couleur inimitable des bois, brillance des cuivres, pertinence des percussions, pour une conception parfois automnale qui tient la route.
"Nimrod", sans doute la page la plus connue de la foisonnante partition, hédoniste dans le bon sens du terme car non plus galère de guimauve, se pare ici des accents du lied pour inspirer à tous des tentations voluptueuses presque klingsoriennes.
Pour conclure, la première des marches tirée de la suite "Pomp and Circumstance", la plus célèbre, la plus jouée, qui transforma l’Auditorium Rainier III en annexe du Royal Albert Hall de Londres. Standing ovation sympathique où ne manquait que l’Union Jack descendant des cintres!