Le massacre de Charlie Hebdo ne va certainement pas changer grand chose. Nous le savons tous et cela même si évidemment nous sommes touchés. Pourtant, Dieu sait si je n'aime pas les rassemblements, les manifestations et les unanimismes. Dieu sait si je ne me sens pas plus Charlie qu'autres choses, et que les images vues dimanche à la télévision ne m'ont guère bouleversées, voire même assez énervées. Surtout ce défilé d'hommes et de femmes politiques qui font leur show. Autant les rassemblements de mercredi soir avaient presque un caractère sacré autant ceux de dimanche ont laissé un goût de déjà vu, un goût de récupération sans parler de déception. Pouvait-il de toute façon en être autrement?
Pourtant, aujourd'hui, plusieurs jours plus tard, et après des échanges et des lectures, je ne peux nier que le rassemblement de ces hommes et femmes portés par un ou plusieurs sentiments... de quoi d'ailleurs... de fraternité, de tolérance, antiracistes, contre les antisémites, de courage, clamant qu'ils n'avaient pas peur, m'a impressionné. Le contraire n'aurait pu là aussi en être autrement. Le but était atteint.
Mais reprenons-nous et posons-nous les bonnes questions. Si ces gens ont cru nécessaire de crier qu'ils n'avaient pas peur, c'est que justement, ils sont effrayés. Et ils ont raison.
Car bien que le mot soit horrible, bien qu'il soit détestable de l'utiliser parce qu'avec un caractère grandiloquent qui ne semble plus vraiment rien dire aujourd'hui dans nos sociétés occidentales bien confortables, nous sommes en guerre. Voilà c'est dit. C'est écrit. Ce n'est pas que pour les autres, ceux que l'on voit sur les écrans, ceux qui sont loin. Non c'est désormais chez nous.
Nous avons raison d'avoir peur. Idéologie comme idéologie. Pas religion contre religion. Non, la religion là, est manipulée, politisée. Est-ce utile de préciser que c'est exactement où nos ennemis veulent nous conduire, c'est-à-dire, nous faire croire au choc des civilisations, des cultures.
Tout est dans l'interprétation des textes. Dans ceux qui se veulent les porte-paroles des écrits religieux, du dogme. S'ils veulent lire entre autres que les filles ne doivent pas aller à l'école, que les femmes doivent être soumises aux hommes, ils trouveront le bon texte. Quelle que soit la religion.
Plus inquiétant parce que plus sournois est l'état de notre propre société. Une société qui en son sein accueille des enfants qui en partie ne sont pas pris en charge.
Il est impressionnant depuis les événements d'il y a une semaine de voir, de lire, d'entendre l'inquiétude des enseignants. Ils se sentent en partie responsable. Ils sont inquiets. Ils ont raison encore une fois. Qui, à cette occasion, se remet plus en cause que cette profession? Pourtant, ils ne sont certainement pas les seuls responsables, mais ils se sentent particulièrement concernés. C'est tout à leur honneur. Ils savent qu'ils ont en partie failli à leur mission et l'on sent chez certains une réelle volonté de faire autrement. Ils ne savent pas encore comment, mais eux savent qu'au quotidien, ils sont confrontés aux citoyens de demain. Ils font pourtant déjà beaucoup. Qu'ils n'oublient ces enseignants toutes leurs réussites dont on ne parle jamais, pour ne voir que cet échec. Ce n'est pas les représentants politiques de l’État qui auraient du défiler aux premiers rangs, cela aurait du être ces hommes et ces femmes qui tous les jours luttent pour porter haut et fort certaines valeurs qui font que nous pouvons tous vivre ensemble en se supportant dans nos différences. Je n'en reviens pas moi-même d'utiliser cette expression "vivre ensemble"... et pourtant, avons-nous un autre choix? Je ne le crois pas.
La seule chose que peuvent faire les politiciens c'est de leur donner plus de moyens pour qu'ils réussissent leur mission. Mais là, voyez-vous, vous ne m'en voudrez pas, je suis pessimiste. Soutenir et aider les héros du quotidien ce n'est pas porteur dans une carrière politique. C'est même antinomique. Le choc est peut-être là, non pas entre civilisation mais entre ceux qui œuvrent pour la communauté et ceux qui n’œuvrent que pour eux-mêmes, qu'ils soient politiciens ou religieux.
Pourtant, aujourd'hui, plusieurs jours plus tard, et après des échanges et des lectures, je ne peux nier que le rassemblement de ces hommes et femmes portés par un ou plusieurs sentiments... de quoi d'ailleurs... de fraternité, de tolérance, antiracistes, contre les antisémites, de courage, clamant qu'ils n'avaient pas peur, m'a impressionné. Le contraire n'aurait pu là aussi en être autrement. Le but était atteint.
Mais reprenons-nous et posons-nous les bonnes questions. Si ces gens ont cru nécessaire de crier qu'ils n'avaient pas peur, c'est que justement, ils sont effrayés. Et ils ont raison.
Car bien que le mot soit horrible, bien qu'il soit détestable de l'utiliser parce qu'avec un caractère grandiloquent qui ne semble plus vraiment rien dire aujourd'hui dans nos sociétés occidentales bien confortables, nous sommes en guerre. Voilà c'est dit. C'est écrit. Ce n'est pas que pour les autres, ceux que l'on voit sur les écrans, ceux qui sont loin. Non c'est désormais chez nous.
Nous avons raison d'avoir peur. Idéologie comme idéologie. Pas religion contre religion. Non, la religion là, est manipulée, politisée. Est-ce utile de préciser que c'est exactement où nos ennemis veulent nous conduire, c'est-à-dire, nous faire croire au choc des civilisations, des cultures.
Tout est dans l'interprétation des textes. Dans ceux qui se veulent les porte-paroles des écrits religieux, du dogme. S'ils veulent lire entre autres que les filles ne doivent pas aller à l'école, que les femmes doivent être soumises aux hommes, ils trouveront le bon texte. Quelle que soit la religion.
Plus inquiétant parce que plus sournois est l'état de notre propre société. Une société qui en son sein accueille des enfants qui en partie ne sont pas pris en charge.
Il est impressionnant depuis les événements d'il y a une semaine de voir, de lire, d'entendre l'inquiétude des enseignants. Ils se sentent en partie responsable. Ils sont inquiets. Ils ont raison encore une fois. Qui, à cette occasion, se remet plus en cause que cette profession? Pourtant, ils ne sont certainement pas les seuls responsables, mais ils se sentent particulièrement concernés. C'est tout à leur honneur. Ils savent qu'ils ont en partie failli à leur mission et l'on sent chez certains une réelle volonté de faire autrement. Ils ne savent pas encore comment, mais eux savent qu'au quotidien, ils sont confrontés aux citoyens de demain. Ils font pourtant déjà beaucoup. Qu'ils n'oublient ces enseignants toutes leurs réussites dont on ne parle jamais, pour ne voir que cet échec. Ce n'est pas les représentants politiques de l’État qui auraient du défiler aux premiers rangs, cela aurait du être ces hommes et ces femmes qui tous les jours luttent pour porter haut et fort certaines valeurs qui font que nous pouvons tous vivre ensemble en se supportant dans nos différences. Je n'en reviens pas moi-même d'utiliser cette expression "vivre ensemble"... et pourtant, avons-nous un autre choix? Je ne le crois pas.
La seule chose que peuvent faire les politiciens c'est de leur donner plus de moyens pour qu'ils réussissent leur mission. Mais là, voyez-vous, vous ne m'en voudrez pas, je suis pessimiste. Soutenir et aider les héros du quotidien ce n'est pas porteur dans une carrière politique. C'est même antinomique. Le choc est peut-être là, non pas entre civilisation mais entre ceux qui œuvrent pour la communauté et ceux qui n’œuvrent que pour eux-mêmes, qu'ils soient politiciens ou religieux.