QUATRE PÊCHEURS SOURDS-MUETS PARMI LES LAUREATS DU CONCOURS ADIE MAYOTTE 2010


Par Emmanuel Tusevo–Diasamvu Rédigé le 18/02/2011 (dernière modification le 18/02/2011)

La 3e édition du concours ADIE Mayotte, avec au palmarès des lauréats, quatre pêcheurs sourds-muets, aura été un des événements marquants des activités de cette association pour le développement de l’initiative économique en 2010.


Les bénéficiaires des micro crédits au siège de l’ADIE Mayotte (c) Photos ADIE
Couveuse des micro–entreprises, l’ADIE Mayotte entend renforcer ses programmes d’accompagnement des porteurs des projets en 2011. Le cérémonial est immuable depuis trois ans. Un après–midi, des nombreux micro–entrepreneurs, en majorité des femmes, déferlent vers la grande salle de la MJC, maison des jeunes de Ngombani à Mamoudzou, chef– lieu de la collectivité départementale française de Mayotte dans l’océan indien. Accueillis par l’équipe de l’ADIE, ces bénéficiaires des micro–crédits viennent assister à la proclamation des projets primés dans le cadre du concours ADIE.
Quatre pêcheurs sourds–muets ont été primés parmi les lauréats de ce concours auquel ont participé 17 candidats (agriculteurs, commerçants, artisans) pour l’édition 2010. Dans le contexte actuel de l’île de Mayotte appelée à être le 101e département français en mars 2011 mais dépourvue de nombreuses structures d’insertion économique et sociale existantes en France métropolitaine et dans les autres départements de l’outre mer français, la reconnaissance du travail de ces pêcheurs sourds–muets constitue une contribution importante de l’ADIE Mayotte dans la lutte contre l’exclusion des handicapés. "Nous organisons ce concours pour valoriser le travail réalisé par les bénéficiaires des micro–crédits. Nous avons récompensé ces quatre pêcheurs sourds–muets pour leur courage. Malgré leur handicap, ils réussissent à exercer leur métier, à aller à la pêche,à gagner leur vie. C’est une admirable leçon de vie pour beaucoup de gens valides, déclare DASSAMI FAHARIDINE, déléguée régionale de l’ADIE Mayotte". Elle souligne, d’ autre part, la portée psychologique d’une obtention d’un crédit. "Le crédit est aussi un acte psychologique… Quand nous octroyons un crédit aux gens, pour eux, c’est une marque de confiance qu’on leur témoigne, ils se sentent valorisés… précise encore Dassami Faharidine".
L’AGEFIP doit être installé prochainement à Mayotte et c’est tout récemment que la maison des handicapés y a ouvert ses portes. La revalorisation de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) devait être effectuée en 2010. Il existe à ce jour, les allocations familiales, l’allocation spéciale pour les personnes âgées ( ASPA ), l’allocation de logement familial. Il est prévu, pour pour 2012, l’instauration des prestations sociales qui n’existent pas encore à des (départements d’outre–mer), pour progresser pendant une période d’environ 20 ans, selon les indications du rapport 2010 de l’Institut d’Emission des Départements d’Outre–Mer (IEDOM).C’est dire que sans vivre dans un pays sous–développé comme certaines régions de l’Inde où est né le principe du micro–crédit à l’initiative du prix nobel de la paix,Younnous, une grande frange de la population de Mayotte trouve le salut financier auprès de l’ADIE. Présente dans l’île depuis dix ans, celle–ci accorde des micro–crédits à ceux qui ne peuvent pas en bénéficier dans les circuits bancaires classiques.La seule restriction est de ne pas être interdit bancaire.

ADIE MAYOTTE, COUVEUSE DES MICRO–ENTREPRISES

Madame Dassami Faharidine, déléguée régionale de l’ADIE Mayotte (c) Photos ADIE
Tout en prenant une part active dans l’insertion sociale et économique des handicapés, ADIE Mayotte entend poursuivre et pérenniser en 2011 ses programmes d’accompagnement des créateurs d’entreprises. Une manière de suppléer aux missions des chambres de commerce et des métiers dont de nombreuses structures sont encore embryonnaires. Ces services de l’ADIE Mayotte sont gratuits. "Nos programmes d’accompagnement individuel et collectif sont adaptés aux besoins de chaque porteur de projet. Ils comportent différents modules : bien démarrer, gagner du temps, gagner des clients, gagner de l’argent, différencier le budget personnel du budget de l’entreprise, indique MADI OILI DAYRANI, conseiller d’accompagnement".
Ce dernier souligne les multiples changements qui vont intervenir dans le statut des micro–entrepreneurs avec le droit commun et la départementalisation de Mayotte en 2011. "Nous leur faisons prendre conscience de l’intérêt d’avoir un cahier des comptes bien tenu. Nous insistons sur l’immatriculation de l’entreprise, la régularisation d’activités, une comptabilité et une gestion rigoureuses, le respect du code de la consommation, ajoute Madi Oili Dayrani".
De nombreux bénéficiaires de ces formations se réjouissent des liens étroits qu’ils entretiennent avec ADIE Mayotte depuis la gestation de leur projet jusqu’à sa concrétisation. "Je trouve que l’accompagnement ADIE est une bonne idée. J’ai pu mûrir mon projet, faire le tour des différents commerces de l’île et j’ai choisi de me spécialiser dans la vente, des lingeries et sous–vêtements aux prix abordables pour tout public, témoigne avec satisfaction, MOHAMED FATIMA , jeune femme de 27 ans qui a ouvert sa boutique LES COQUINES".





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