Et pourtant, les sacs en plastiques sont dangereux pour l'environnement
L'utilisation abusive des sachets par les femmes béninoises est une réalité. Photo (c) Alain Tossounon
"Les sachets plastique sont plus praticables et il est facile de se déplacer avec", raconte Mme Loko, rencontrée au marché Saint-Michel, venue faire le marché avec plusieurs sachets à la main. À l'intérieur de ses sacs en plastique, tout y est. Des tomates au riz, en passant par des boîtes de conserve. Même l'huile, qui hier, avait sa place dans un bidon, est aujourd'hui transportée par le sachet. Visiblement, cette pratique a encore de beaux jours devant elle. Car, les femmes, dans leur grande majorité l'approuvent. Et les arguments ne manquent pas. "Je peux quitter le boulot et faire rapidement un tour au marché, faire mes achats sans passer par la maison chercher un panier", signale cette jeune fonctionnaire de l’État. En plus de leur praticabilité, elle soutient que les sachets, mieux que les paniers, sont disponibles partout. "Des fois, on ne les achète même pas. On nous les donne gratuitement", renchérit-elle. Mieux, dame Victoire qui trouve le panier encombrant, ajoute une autre raison en faveur du sachet noir. "Tu peux mettre tout ce que tu as acheté dans les sachets noirs sans que personne ne sache ce que tu as payé. C'est un avantage pour les femmes", soutient-elle.
C'est donc clair. L'usage des sachets plastiques est devenu un effet de mode. Pour les femmes contemporaines, tous les arguments militent en faveur de leur utilisation. Mais, dans le lot de ces femmes rencontrées au détour des marchés Saint Michel, Gbégamey, Sainte Rita et Tokpa, seule la vieille vendeuse à Tokpa, la cinquantaine, désapprouve ce comportement mondain. Aussitôt approchée, elle réagit violemment pour condamner cette pratique. "Quand on utilisait les paniers pour aller au marché, la ville était propre", souligne-telle. Mais, elle va plus loin. "Contrairement au sachets plastiques, le panier est propre et hygiénique. Ces sachets peuvent nous donner des maladies", s'exclame-t-elle avant d'inviter les "femmes d'aujourd'hui", à retourner au panier. "Une pratique qui autrefois faisait la fierté des femmes", ajoute-t-elle.
Mais, pour l'heure, elle prêche dans le vide. Et, elle aura du mal à avoir des fidèles. Car, selon la sociologue Emilienne Awessou, avec l'évolution que connaissent les modes de transport et parce que le sachet est "beaucoup plus pratique", les femmes ne sont pas prêtes à abandonner son usage. Difficile d'expliquer que la pratique ne relève pas "forcément de la mode".
C'est donc clair. L'usage des sachets plastiques est devenu un effet de mode. Pour les femmes contemporaines, tous les arguments militent en faveur de leur utilisation. Mais, dans le lot de ces femmes rencontrées au détour des marchés Saint Michel, Gbégamey, Sainte Rita et Tokpa, seule la vieille vendeuse à Tokpa, la cinquantaine, désapprouve ce comportement mondain. Aussitôt approchée, elle réagit violemment pour condamner cette pratique. "Quand on utilisait les paniers pour aller au marché, la ville était propre", souligne-telle. Mais, elle va plus loin. "Contrairement au sachets plastiques, le panier est propre et hygiénique. Ces sachets peuvent nous donner des maladies", s'exclame-t-elle avant d'inviter les "femmes d'aujourd'hui", à retourner au panier. "Une pratique qui autrefois faisait la fierté des femmes", ajoute-t-elle.
Mais, pour l'heure, elle prêche dans le vide. Et, elle aura du mal à avoir des fidèles. Car, selon la sociologue Emilienne Awessou, avec l'évolution que connaissent les modes de transport et parce que le sachet est "beaucoup plus pratique", les femmes ne sont pas prêtes à abandonner son usage. Difficile d'expliquer que la pratique ne relève pas "forcément de la mode".
Les sachets plastiques sont néfastes
La gestion des sachets plastique, un casse-tête pour le Bénin (c) Alain Tossounon
Affectionnés par les femmes aujourd'hui, les sachets plastiques constituent pour les spécialistes de l'environnement, un véritable danger. Constitués de matières d'emballages dans les marchés, les boutiques, les sacs en plastique qui décorent malheureusement nos villes, après usage, ont en effet, des effets néfastes sur le sol, l'eau, les animaux et l'environnement tout entier, y compris sur l'homme. Selon le Chef de Division des Politiques et Stratégies Environnementales à la Direction Générale de l'Environnement (MEHU), Dr. Akiyo Ruffin, les sachets plastiques, une fois devenus déchets plastiques après usage, constituent une source durable de pollution. Parce que tout simplement, le plastique est un produit synthétique constitué d'éléments chimiques dont l'incinération ou la combustion, peut avoir de graves conséquences sur la nature. Avec une durée de vie estimée à 200 ans voire 400 ans, les sacs en plastique, en dehors du fait qu'ils créent des gîtes à moustiques, salissent la nature, dégradent les sols lorsqu'ils sont enterrés. Limitant ou supprimant la porosité, ils peuvent accentuer les inondations en bouchant les canaux d'évacuation. Mais, les sacs en plastique, soutient Ruffin Akiyo, sont surtout connus pour être des ennemis des animaux. Parce que, chaque fois que par imprudence, ils se retrouvent coincés dans les boyaux des animaux, ils occasionnent la mort. Plus encore, en milieu marin, pour les dauphins et les oiseaux qui par maladresse, confondent les débris plastiques avec des méduses ou des algues, la mort n'est pas loin. Aujourd'hui, le Programme des Nations Unis pour l'Environnement (PNUE) signale la présence de particules de plastiques dans toutes les mers du monde. Ces particules constituent 80% des débris marins. Selon le PNUE, les débris plastiques causent également la mort de plus d'un million d'oiseaux marins chaque année, ainsi que celle de plus de 100.000 mammifères marins.
Absence de mesures efficaces
Si la prolifération des sacs en plastique est une réalité au Bénin, l'absence de mesures efficaces en est une autre. Face à l'évolution que connaît le phénomène, (7,8% des déchets solides ménagers en 2010 selon une étude de l'ONG BETHESDA), les pouvoirs publics hésitent encore à agir. Actuellement, s'il faut se féliciter du travail remarquable du centre Agriplas de l'ONG BETHESDA qui a opté pour le recyclage, de même que les femmes de l'ONG "Qui dit mieux", le Bénin est encore loin du bout du tunnel. Car, à ce jour, aucun texte ne réglemente de façon spécifique ce secteur. Résultat, les usines locales de production fleurissent et, avec le géant voisin, le Nigéria, le commerce du plastique connait un véritable essor. Interrogé sur la nécessité pour le Bénin d'agir comme les autres pays, le chef service de prévention des pollutions de la direction générale de l'environnement, argue que le "Bénin n'est pas seul sur une île" pour entreprendre des mesures qu'il faut. A l'heure actuelle, il soutient que le Bénin prône une action concertée au sein de l'UEMOA pour la mise en place d'une stratégie sous-régionale. Et en attendant, les Cotonois devront continuer par vivre le triste spectacle des sachets plastiques qui jonchent les abords de nos rues, encouragent les inondations, contribuent à la dégradation des sols et à la pollution des eaux. Pour l'heure, le pouvoir public a tout simplement démissionné.
Opération 'Zéro sachet plastique'
Le Rwanda a purement et simplement interdit l'usage des sachets plastiques. Le Mali ou le Gabon s'apprêtent à le faire. Le gouvernement burkinabé a lancé fin 2011, une opération "Zéro sachet plastique" destinée à nettoyer la capitale, Ouagadougou, des sachets plastiques abandonnés dans les rues. Pour encourager les vocations, le ministère de l'environnement et du développement durable offre 75FCFA (12 centimes d'euro) par kilogramme de sachets ramassés, qui sont ensuite triés et recyclés. Cette activité principalement confiée aux femmes, permet de les appuyer économiquement. Plusieurs pays africains ont pris des moyens similaires, comme le Togo en mai 2010. A quand le tour du Bénin?