Un exemple de carte d'identité arrivée à expiration(c)Okaigne Henri
L’élection présidentielle est prévue pour le 31 octobre 2020. Avant cette date fatidique pour le choix du président de la République, les électeurs doivent être en possession de leur carte nationale d’identité. Selon les perspectives de la Banque Mondiale, ce sont environ 11 000 000 sur les 25 823 071 Ivoiriens qui iront aux urnes. Malheureusement, aucun d’entre eux n’a encore pu obtenir le renouvellement de ce fameux sésame. En tout cas, pour ceux dont la carte d’identité a expiré. Comme par extraordinaire, tous sont dans le cas. Selon le pouvoir d’Abidjan, des dispositions sont prises pour résoudre la situation dans les plus brefs délais. Ces dispositions suffisent-elles ?
Des bureaux d’enrôlement insuffisants
Le 17 février 2020, le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Sidiki Diakité a procédé au lancement du processus d’enrôlement, devant déboucher sur l’obtention de la carte nationale d’identité. A cet effet, 118 centres ont été ouverts sur toute l’étendue du territoire national. Pour ce faire, les détenteurs de cartes arrivées à expiration devaient s’identifier sur un site mis à leur disposition, avant l’enrôlement physique dans l’un des bureaux désignés ci-dessus. A ceux-là, s’ajoutent les nouveaux inscrits en âge de voter, les majeurs n’ayant pas la CNI et les personnes qui ont été naturalisées…etc. Cet ambitieux projet a connu une phase pilote initiée dans 10 régions.
Au regard de ces dispositions, d’un point de vue tant infrastructurel que logistique, c’est le déficit de centres et d’équipements qui est mis en avant du fait du nombre important de la population. Des perspectives, des difficultés qui préfigurent la bataille pour la gestion du scrutin en lui-même. Toutefois, une question de fond se pose. Si la CNI est obligatoire en Côte-d’Ivoire pour tout Ivoirien âgé d’au moins 16 ans, pourquoi doit-on forcement attendre l’élection pour lui délivrer ce document administratif que tout électeur est en droit d’avoir ?
Au regard de ces dispositions, d’un point de vue tant infrastructurel que logistique, c’est le déficit de centres et d’équipements qui est mis en avant du fait du nombre important de la population. Des perspectives, des difficultés qui préfigurent la bataille pour la gestion du scrutin en lui-même. Toutefois, une question de fond se pose. Si la CNI est obligatoire en Côte-d’Ivoire pour tout Ivoirien âgé d’au moins 16 ans, pourquoi doit-on forcement attendre l’élection pour lui délivrer ce document administratif que tout électeur est en droit d’avoir ?
La bataille pour le contrôle du scrutin
Le 16 février 2020, l’opposition a quitté la table des négociations relatives à l’organisation de l’élection. Celle-ci est sensée faire avancer les derniers points de discorde notamment celui de la réforme du code électoral en vue de les entériner par la suite. Partis d’opposition et le pouvoir ont dit tout. Sauf s’entendre sur les quatre derniers que comptait la liste de huit points qui posaient un problème. A l’issue de leur rencontre, rien n’y fait. Ils sont repartis comme ils sont venus. Aucun consensus n’ayant été trouvé. Pire, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a annoncé l’envoi de la réforme du code électoral au parlement. Il y a de quoi s’inquiéter davantage sur la tenue de cette présidentielle et ses conséquences.
Rappelons que l’élection présidentielle de 2010 s'est ouvert sur une crise qui a coûté la vie à plus de 3000 personnes.
Rappelons que l’élection présidentielle de 2010 s'est ouvert sur une crise qui a coûté la vie à plus de 3000 personnes.