Premières rides du parc nucléaire français: les risques d’accident augmentent


Par Rédigé le 16/09/2013 (dernière modification le 16/09/2013)

Vendredi 6 septembre, le quotidien belge De Morgen indique que l’Association des autorités de sûreté nucléaire agences de contrôle nucléaire d’Europe de l’Ouest recommande à ses membres de réviser toutes les cuves de leurs centrales nucléaires.


La centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace). Photo (c) Rémi Stosskopf

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La France, qui fait partie de cette association, compte 58 réacteurs nucléaires répartis dans 19 centrales. Aujourd’hui, beaucoup de ces réacteurs doivent faire face à un problème nouveau: le vieillissement. Un enjeu de taille pour le secteur nucléaire qui fournit 75% de l’électricité du pays et emploie 40.000 personnes.

C’est une dame au teint gris de 35 ans, installée sur les bords du Grand canal d’Alsace depuis 1977. La centrale nucléaire de Fessenheim est la plus vieille de France. Elle cristallise aujourd’hui toutes les inquiétudes sur le vieillissement des réacteurs nucléaires.

Le parc nucléaire français fait pourtant figure de jeune homme sur la scène mondiale. Alors que ses réacteurs sont âgés de 26 ans en moyenne, la plupart des réacteurs anglais et américains ont déjà soufflé leurs 30 bougies.

Mais une majorité des centrales atteint bientôt l’âge limite prévu lors de la construction. Alors qu’EDF, qui exploite la totalité des réacteurs français, assure qu’ils peuvent aller jusqu’à l’âge de 60 ans, de nombreuses associations s’inquiètent des conséquences de ce vieillissement.


Des normes de sécurité qui ne sont pas respectées

"Des phénomènes d’endommagement inattendus des réacteurs se produisent. Dans d'autres cas, l’endommagement est plus rapide que prévu", constate l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire.

Le vieillissement des centrales est à l’origine de leur usure. L’enveloppe de béton où est confiné le réacteur devient ainsi moins étanche et moins résistante. Cela augmente les risques que les substances radioactives dégagées par l’uranium s’échappent de la centrale.

Autre difficulté pour ces centrales vieillissantes: faire face à l’évolution du secteur nucléaire. Certaines technologies, utilisées lors de la conception des réacteurs, ne sont plus enseignées aujourd’hui. Il devient alors difficile de trouver du personnel compétent pour utiliser ou contrôler ce matériel.

Le secteur est également marqué par de nouvelles normes de sécurité (en matière notamment de prévention des risques sismiques, de terrorisme aérien). Or les réacteurs ne sont pas conformes à cette règlementation et peinent à s’adapter aux nouvelles exigences.

"La vieillesse est la seule maladie dont on ne peut espérer guérir"
, disait Orson Welles. Face au vieillissement de ses centrales, EDF se tourne déjà vers la prochaine génération de réacteurs: les EPR… jusqu’à ce qu’ils vieillissent à leur tour.





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