Un des bâtiments qui abritent BBC à Londres. Photo (c) Panhard
Intitulé "Rwanda’s untold story (L’histoire du Rwanda jamais contée)", ce documentaire avait été diffusé le 1er octobre 2014. Il impliquait le président Paul Kagame dans une série de crimes: attentat contre l'avion du président Habyarimana en 1994, massacres au Congo et assassinats politiques de dissidents. Un documentaire critiqué par l'association de rescapés Ibuka, mais salué par plusieurs partis d'opposition et organisations de la société civile en exil. Les détracteurs du régime rwandais estimaient que ce film permettait l'ouverture d'un dialogue sur l'histoire du Rwanda.
Au départ, suspendus de manière temporaire en octobre 2014, les programmes en langue locale de la BBC, très populaires dans le pays, ont été arrêtés définitivement le 29 mai 2015. Les autorités rwandaises avaient conclu que la diffusion de ce documentaire constituait un abus de la liberté de la presse et d'expression, violait les propres lignes éditoriales de la BBC... transgressait les normes journalistiques et violait les lois rwandaises particulièrement celle relative à la négation du génocide et le révisionnisme ainsi que celle portant sur l'incitation à la haine et la division parmi les Rwandais. Ces précisions ont été données par le Major Patrick Nyirishema, le directeur de l'autorité étatique de régulation des médias.
Au départ, suspendus de manière temporaire en octobre 2014, les programmes en langue locale de la BBC, très populaires dans le pays, ont été arrêtés définitivement le 29 mai 2015. Les autorités rwandaises avaient conclu que la diffusion de ce documentaire constituait un abus de la liberté de la presse et d'expression, violait les propres lignes éditoriales de la BBC... transgressait les normes journalistiques et violait les lois rwandaises particulièrement celle relative à la négation du génocide et le révisionnisme ainsi que celle portant sur l'incitation à la haine et la division parmi les Rwandais. Ces précisions ont été données par le Major Patrick Nyirishema, le directeur de l'autorité étatique de régulation des médias.
Une action en justice?
Le Major Patrick Nyirishema avait ajouté que les infractions identifiées seraient transmises au procureur général pour examen et actions, mais depuis, aucune action en justice n’a été entreprise. Les plus grands partenaires comme donneurs d’aide au Rwanda, les États-Unis et la Grande-Bretagne se sont dits très inquiets après la suspension au Rwanda de la BBC en Kinyarwanda.
Le porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères a rappelé que promouvoir des médias libres et correctement réglementés était un aspect essentiel de la bonne gouvernance. Les deux grandes organisations de défense de la liberté de la presse, CPJ (Commitee to protect journalists) et RSF (Reporters sans frontières), avaient également estimé que s'en prendre à la BBC en Kinyarwanda, et pas à la télévision qui avait diffusé ce documentaire, le tout sans le consentement de la RMC (Rwanda media commission), était une atteinte à la liberté d'expression.
Le porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères a rappelé que promouvoir des médias libres et correctement réglementés était un aspect essentiel de la bonne gouvernance. Les deux grandes organisations de défense de la liberté de la presse, CPJ (Commitee to protect journalists) et RSF (Reporters sans frontières), avaient également estimé que s'en prendre à la BBC en Kinyarwanda, et pas à la télévision qui avait diffusé ce documentaire, le tout sans le consentement de la RMC (Rwanda media commission), était une atteinte à la liberté d'expression.
Conditions difficiles pour les journalistes locaux
La RMC, la commission rwandaise d'autorégulation des médias, avait qualifié la décision de suspendre la BBC en Kinyarwanda d'illégale et qu'elle ne respectait pas les procédures. Cette position avait valu des ennuis à Fred Muvunyi qui était alors président de cette commission. Par la suite, à cause des menaces, Muvunyi s’était vu obligé de fuir son pays, et demandé l’asile politique en Belgique.
La BBC n’est pas le seul média à avoir été suspendu définitivement. En 2010, les journaux Umuseso et Umuvugizi ont été également suspendus et la plus part des journalistes de ces deux médias ont pris le chemin de l’exil. Durant cette même année, le journaliste Jean-Léonard Rugambage a été assassiné au Rwanda. En 2011, Agnès Uwimana directrice du journal Umurabyo et Saidath Mukakibibi du même journal, avait été condamnées respectivement de 17 ans et 7 ans d’emprisonnement. Leur peine avait été réduite par la Cour suprême de quatre ans et trois ans. Actuellement, on compte plus de 35 journalistes rwandais en exil. Rien qu’en France, il y en a au moins huit.
La BBC n’est pas le seul média à avoir été suspendu définitivement. En 2010, les journaux Umuseso et Umuvugizi ont été également suspendus et la plus part des journalistes de ces deux médias ont pris le chemin de l’exil. Durant cette même année, le journaliste Jean-Léonard Rugambage a été assassiné au Rwanda. En 2011, Agnès Uwimana directrice du journal Umurabyo et Saidath Mukakibibi du même journal, avait été condamnées respectivement de 17 ans et 7 ans d’emprisonnement. Leur peine avait été réduite par la Cour suprême de quatre ans et trois ans. Actuellement, on compte plus de 35 journalistes rwandais en exil. Rien qu’en France, il y en a au moins huit.