Patinage: les couples français en or



Le couple de danseur sur glace français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron a remporté pour la quatrième fois d'affilée la médaille d'or des championnats d'Europe qui se déroulaient à Moscou du 15 au 21 janvier 2018, à trois semaines des J.O.


Gabrielle Papadakis et Guillaume Cizeron, champions d'Europe 2018. Photo (c) Olivier Brajon, publiée avec son autorisation.

Patinage.mp3  (764.61 Ko)

C'est sur la glace du Megamall Sport Arena de Moscou que les patineurs champions de France ont réalisé deux programmes parfaits et battu le record du monde de points qui leur appartenait. Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron ont en effet remporté les championnats d'Europe avec un total de 203.16 de points en addition des points du programme imposé (81.29) et du programme libre (121.87). Il devance ainsi les couples russes Ekaterina Bobrova et Dmitri Solovie qui remporte la médaille d'argent avec 187.13 points et Alexandra Stepanova et Ivan Bukin qui obtiennent la médaille de bronze avec un total de 184.86 points. Les Français ont réalisé un sans faute depuis le début de la saison, ils ont remporté deux grands prix Internationaux ainsi que la finale de ces grands prix, qui regroupe les meilleurs patineurs de la saison dont Tessa Virtuel et Scott Moir, le couple de danseurs canadiens champion olympique 2010 et vice champion olympique 2014 qui ont remporté la médaille d'argent lors de cette finale.

Au Canada, Gabriella et Guillaume s'entraînent avec leurs entraîneurs Romain Hagueneur et Marie-France Dubreuil. Alors tout juste arrivés dans la catégorie senior après avoir remporté les championnats du monde junior en 2014, ils gagnent leur premier championnat d'Europe et du monde en 2015. Par la suite, leur niveau technique et artistique n'a cessé de progresser et d'évoluer de telle façon qu'il deviennent les détenteurs du record du monde de points encore jamais réalisé en 2017 à la compétition internationale de la Coupe de Chine avant de la dépasser à Moscou.

Dans la catégorie patinage couple, les Français Vanessa James et Morgan Ciprès, qui s'entraînent aux États-Unis avec John Zimmerman, ont remporté le programme court avec un contenu technique époustouflant avec un total de 75.52 de points malgré la réussite d'un quadruple salchow lancé sur le programme libre, une erreur sur le deuxième porté du programme et sur leur saut parallèle leur a valu une 4e place au combiné des deux programmes. Ces résultats se présentent très positifs pour les couples du patinage français qui s'entraînent respectivement au Canada et aux États-Unis. Depuis le début de la saison, leurs résultats sur les grands prix ISU, leur contenu de programmes, et leur nombre de points leur permettent de se placer parmi les cinq meilleurs patineurs mondiaux. C'est avec impatience que nous pourrons les retrouver dans trois semaines avec des opportunités de médailles olympiques à la clé.


Mieux comprendre le patinage artistique

Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron sur le programme imposé. Photo (c) Olivier Brajon, publiée avec son autorisation.
Contrairement aux idées reçues, le patinage artistique n'est pas nommé comme tel car c'est de "l'art" mais parce que les éléments techniques réalisés sont effectués de manière esthétique, élégante, précise et avec émotion puisque le but des programmes en compétitions est de raconter une histoire où de faire passer une émotion aux juges. C'est en effet un sport alliant motricité et mental des patineurs qui sont mis à l'épreuve en même temps. Du point de vue de la préparation physique, le patinage requiert en premier lieu l'engagement de la tonicité du haut du corps (essentiellement, c'est un travail de gainage, d'abdominaux, de contrôle de la coordination entre le carré épaules et hanches qui est demandé), de puissance au niveau des jambes et d'endurance car, réaliser un programme de patinage, c'est comme effectuer un enchaînement de sprints et de retour au calme alterné sur 4 minutes et 30 secondes. En second lieu, il demande de la souplesse et de la flexibilité au niveau du dos.

Enfin, d'un point de vue psychologique, il est demandé à un patineur de savoir faire preuve de stratégie pour assurer dans tous les cas de figure, même en plein milieu d'une performance. D'avoir une certaine connaissances sur sa proprioception (connaitre son corps et ses limite), et de savoir, tenir la pression des entrainements et des compétitions qui engendre des contraintes et de la discipline sur son style de vie et son alimentation. Ce sport regroupe quatre disciplines, le patinage artistique solo homme et femme qui comporte des sauts et pirouettes, le couple artistique qui contient les éléments précédent avec en plus des sauts lancés où le patineur homme aide sa partenaire à réaliser un saut, des portés situés au dessus de l'épaule, un saut nommé le "twist" et une spirale sur glace appelée "spirale de la mort". Et, il y a la discipline de la danse sur glace, en couple également, avec des pirouettes et des portées qui ne doivent pas être effectués au-dessus des épaules. Cette dernière discipline est celle qui s'apparente le plus à la danse de salon.

Le système de jugement

Durant une compétition, deux programmes sont exécutés. Le programme court appelé également programme imposé, est celui où les patineurs doivent réaliser des éléments imposés par le règlement de la fédération internationale de patinage (ISU) et un programme libre où les patineurs choisissent les éléments techniques qu'ils souhaitent placer dans leur programme, tout en respectant les normes du règlement ISU. Depuis 2015, le système de jugement ISU 6.0 a évolué en système de points calculé par un programme informatique établit. Le but du sport est donc de réaliser le plus grands nombre de points possible, et pour cela les patineurs devront choisir puis exécuter les éléments qui valent le plus de points. Un programme est évalué selon deux notes comme avec le système 6.0 mais en plus complexe car différents paramètres sont venus s'ajouter pour rendre encore plus précis les jugements. Il y a la note technique d'une part, où chaque éléments réalisés (c'est-à dire-sauts, pirouettes, portées, etc) valent un certain nombre de points en fonction de leur nature (par exemple un triple Axel vaudra plus de point qu'un double Salchow, mais un quadruple Salchow vaudra plus de points qu'un triple Axel). Chaque juge détermine pour chaque élément un niveau d'exécution (GoE pour "Grade of Execution") allant de -3 à +3. C'est en quelque sorte des points de bonus si par exemple un saut est exécuté avec rapidité, précision, hauteur, si l'arrivée du saut est élégante et innovante. Mais, c'est aussi un point de pénalité si un déséquilibre est commis, si il y a une chute, si il y a un déséquilibre, un retournement sur le saut ou si l'arrivée n'est pas nette. De plus en ce qui concerne les pirouettes, les portés et les enchaînements de pas dans un programmes sont eux-même classés en sous catégories de niveaux allant de 1 à 4. Plus la pirouette par exemple est complexe, plus elle augmente le niveau. Il est de l'entraîneur et du patineur de choisir qu'elles sont les meilleures variations de positions sur la pirouette ou le porté à travailler pour obtenir le meilleur niveau possible.

Et d'autre part, il y a la note artistique appelée "composants" qui juge de l'habileté de patinage, des transitions, de la qualité d'exécution, de la chorégraphie et de l'interprétation entre des notes données de 1 à 10 par les juges. L'addition des points techniques et composants donnera les points totaux du programme. À la télévision, la petite boîte encadrée que vous pouvez voir en haut à gauche de votre écran donne l'évolution du programme en terme de points et en live. Si vous voyez indiqué GoE négatif en rouge après un élément effectué vous comprendrez donc qu'il a fait une erreur, et vice versa avec un GoE en vert!






Autres articles dans la même rubrique ou dossier: