PNUE : 2 % du PIB mondial peut assurer la transition vers une économie verte


Par J.E. Rédigé le 15/03/2011 (dernière modification le 15/03/2011)

Investir 2% du Produit intérieur brut (PIB) mondial, dans dix secteurs clés, mènera à la transition vers une économie verte, caractérisée par de faibles émissions de carbone et l'utilisation efficace des ressources. C'est la conclusion du nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE).


Le Directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner a expliqué: "L'économie verte présentée et illustrée dans le rapport du PNUE se veut une évaluation ciblée et pragmatique des premiers pas des pays, des communautés et des entreprises vers un schéma plus durable de consommation et de production. Ancré dans les principes de développement durable convenus à Rio en 1992, ce document reconnaît que les signaux fondamentaux qui pilotent nos économies doivent évoluer en termes de politiques publiques et de réponses des marchés."

"Les nations ont repris le chemin de Rio, mais dans un monde très différent de celui de 1992. (...) L'épuisement rapide des ressources naturelles et l'accélération du changement environnemental, depuis la perte des récifs coralliens et des forêts jusqu'à la pénurie croissante de terres productives, la nécessité urgente de nourrir les populations et d'alimenter les économies nationales en combustibles et en carburant et les impacts probables d'un changement climatique non maîtrisé constituent la toile de fond de Rio 2012,"
a-t-il précisé.

Les conclusions remettent totalement en cause le "mythe de l'arbitrage entre investissements environnementaux et croissance économique et pointent du doigt la mauvaise allocation flagrante
des capitaux actuelle".

Le rapport cite plusieurs cas concrets, par exemple l'Inde dont le National Rural Employment Guarantee Act, un programme assurant au moins 100 jours de travail rémunéré aux ménages ruraux, investit plus de 80 % des 8 milliards de sa dotation dans des activités liées à la conservation de l'eau, l'irrigation et le développement foncier. Ce programme a généré trois milliards de jours de travail dont ont profité près de 60 millions de ménages. Par contre, le Cambodge, l'Indonésie, les Philippines et le Vietnam perdent aujourd'hui 2 % de leur PIB combiné du fait des maladies d'origine hydrique dues à la mauvaise qualité de l'assainissement.

Les experts estiment que la transition globale vers une économie verte dégagerait des revenus par habitant supérieurs à ceux des modèles économiques actuels et réduirait l'empreinte écologique de près de 50 % en 2050. Le développement durable passerait inévitablement par des pertes d'emploi
dans certains secteurs, tels que la pêche. Pour assurer une transition équitable et socialement acceptable, les gouvernements pourraient investir dans "la formation et l'acquisition de nouvelles connaissances pour certains secteurs de la main d'œuvre mondiale. Le nombre d'emplois nouveaux et décents créés ainsi dans des secteurs allant des énergies renouvelables à une agriculture plus durable, compensera les pertes."





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