UN ENREGISTREMENT AUX SORTILÈGES INFERNAUX
Tant de raffinement, de couleurs et de subtilités d'orchestrations en plus d’une heure de musique ... bref… que du bonheur. Quelle claque aussi cet orchestre de Monte-Carlo - parfaitement mis en place - dont on n’arrête pas de découvrir les qualités ! Les cordes offrent des moments de poésie inégalés car généreuses, féériques… peut-être aurait-on sans doute préféré des 'tempi' encore plus fous dans la danse générale, mais l'ensemble est de grandiose tenue.
On sait que "Daphnis et Chloé" est l’unique ballet de Maurice Ravel, commande des Ballets Russes de Serge de Diaghilev. Voilà sans doute une des plus belles histoires d’amour de la mythologie grecque dans un foisonnement de couleurs et de rythmes, exubérance, une imagination débordante, bref, romanesque, bourrée de rêves, pareil à un feu d’artifices musical. Outre un effectif instrumental pléthorique – dont une rarissime "machine à vent" dans le pupitre de percussions – Ravel y a adjoint un chœur sans paroles, dans la lignée des "Sirènes" de Debussy : son utilisation est donc plus instrumentale que vocale. Ici, le Rundfunkchor de Berlin se montre au top de sa forme. La création en 1912 n’avait pas suscité l’enthousiasme des danseurs dirigés par Michel Fokine, qui trouvaient cette musique trop compliquée… Pierre Monteux, chef d’orchestre de cette première, ne fut pas de cet avis, et l’avenir lui a donné raison : "Daphnis et Chloé" est une des œuvres phares de l’esthétique du XXe siècle, au même titre que "Le Sacre" de Stravinsky ou "Le Château de Barbe-Bleue" de Bartok.
Cette même délicatesse, cette même sensualité, on la retrouve dans "L'Après-midi d'un faune", où sans parti pris narratif, Claude Debussy réalise une sorte de rêve orchestral peuplé de péripéties aux couleurs sans cesse changeantes. Ce commentaire musical, infiniment libre et subtil, qui illustre le thème de la sensualité qui commande à toute vie de la nature, trouve sous la baguette magique de Yakov Kreizberg un éclairage nouveau, des teintes douces, feutrées, inouïes de tendresse, qui donnent raison à Boulez qui disait que la musique moderne s’éveille avec cette courte partition aux sortilèges infinis.
On sait que "Daphnis et Chloé" est l’unique ballet de Maurice Ravel, commande des Ballets Russes de Serge de Diaghilev. Voilà sans doute une des plus belles histoires d’amour de la mythologie grecque dans un foisonnement de couleurs et de rythmes, exubérance, une imagination débordante, bref, romanesque, bourrée de rêves, pareil à un feu d’artifices musical. Outre un effectif instrumental pléthorique – dont une rarissime "machine à vent" dans le pupitre de percussions – Ravel y a adjoint un chœur sans paroles, dans la lignée des "Sirènes" de Debussy : son utilisation est donc plus instrumentale que vocale. Ici, le Rundfunkchor de Berlin se montre au top de sa forme. La création en 1912 n’avait pas suscité l’enthousiasme des danseurs dirigés par Michel Fokine, qui trouvaient cette musique trop compliquée… Pierre Monteux, chef d’orchestre de cette première, ne fut pas de cet avis, et l’avenir lui a donné raison : "Daphnis et Chloé" est une des œuvres phares de l’esthétique du XXe siècle, au même titre que "Le Sacre" de Stravinsky ou "Le Château de Barbe-Bleue" de Bartok.
Cette même délicatesse, cette même sensualité, on la retrouve dans "L'Après-midi d'un faune", où sans parti pris narratif, Claude Debussy réalise une sorte de rêve orchestral peuplé de péripéties aux couleurs sans cesse changeantes. Ce commentaire musical, infiniment libre et subtil, qui illustre le thème de la sensualité qui commande à toute vie de la nature, trouve sous la baguette magique de Yakov Kreizberg un éclairage nouveau, des teintes douces, feutrées, inouïes de tendresse, qui donnent raison à Boulez qui disait que la musique moderne s’éveille avec cette courte partition aux sortilèges infinis.