Le gouvernement français partisan du Made in France ne se réjouira guère et souffrira que ces innovations nous viennent, une fois de plus, des États-Unis, où elles ont fait cependant un bon bout de chemin. Le service de diffusion de films et séries TV en illimité, Netflix, s'est en effet développé au début des années 2000, marquant le déclin des vidéoclubs traditionnels. Son initiateur, Reed Hastings, a d'ailleurs eu cette idée après avoir eu la déconvenue de devoir payer de lourdes pénalités pour avoir rendu trop tard un film loué. Répandu en Amérique du Nord et au Royaume-Uni, le service s'est en outre étendu à près de 40 millions d'abonnés dans 40 pays en un peu plus de dix ans. La plate-forme fera son entrée en France par la grande porte à la mi-septembre. Une offre sera annoncée dans les prochains jours, mais on parle déjà d'un catalogue de plus 1.000 films et séries TV en streaming, visualisables en illimité sur écrans multiples, consoles de jeux, smartphones et tablettes, pour environ 10 euros mensuels. De quoi venir un peu plus secouer le cocotier du système français. L'arrivée de Netflix va indéniablement mettre la pression aux groupes tels que Canal+ dont les recettes d'abonnement sont promises à l'érosion. Ces acteurs sont ainsi soumis à un vrai défi de compétitivité, et il est clair qu'à moyen terme il faudra rebattre les cartes du financement du cinéma et de la télévision en France. Pour autant, la ministre de la Culture Fleur Pellerin se montre optimiste et table sur "un certain nombre d'annonces de la part des diffuseurs français dans les prochaines semaines", en réponse à l'arrivée de Netflix.
Le thermostat connecté Nest
Les autres produits phare du moment sont le thermostat et le détecteur de fumée connectés de la société Nest, fondée par d'anciens salariés d'Apple, et actuellement propriété de Google. Ces appareils marquent le sceau d'une transition vers une génération de domotique intelligente et connectée aux réseaux. Là encore, ils sont déjà répandus en Amérique du Nord, et arriveront aux Pays-Bas, en Belgique, et France et en Irlande dans le courant du mois de septembre. Doté d'un design et de fonctionnalités insolites pour ce genre d'instrument, le thermostat Nest pourra être relié à divers systèmes de chauffage, dont il régulera lui-même la température en fonctions de données météorologiques reçues par Internet en Wi-Fi. Ceci devrait permettre d'économiser en 10% et 15% d'énergie par une réactivité accrue aux conditions ambiantes. Par ailleurs, le détecteur de fumée et de monoxyde de carbone qui, rappelons-le, sera obligatoire dans tous les foyers en France au printemps 2015, possède en l'occurrence une forme de communication originale par voix et couleurs. Il ne faudra pas s'attendre à des bips répétés et insupportables en cas d'alarme, mais à des messages vocaux et des signaux visuels. Mais l'appareil sera en outre couplé au thermostat Nest pour couper le système de chauffage en cas de nécessité. Les spécialistes affichent d'ores et déjà un certain scepticisme sur les aspects sécuritaires, en particulier en ce qui concerne la connectivité à Internet et le point d'accès au réseau local. Mais le commun des usagers, pour peu qu'il consente à débourser autour de 250 euros, devrait y trouver son compte et profiter des avantages modernes pourvus par ce système. Appel du pied est fait pour la propagation de la domotique à d'autres univers de l'électroménager.