Marche pour Didace Namujimbo à Bukavu


Par Lech Walassa Mulondani Rédigé le 06/12/2008 (dernière modification le 06/12/2008)

Un millier de personnes dans les rues de Bukavu vendredi 5 décembre pour dénoncer la guerre au Nord Kivu et l'assassinat le 21 novembre 2008 du journaliste de radio Okapi Didace Namujimbo. A l’appel de la Société Civile du Congo, la marche avait pour objectif d'interpeller les pouvoirs publics pour "mettre fin à la souffrance du peuple congolais et rechercher et condamner les auteurs du crime contre le journaliste Didace Namujimbo."


Sur certains calicots on pouvait lire "Non à la guerre au Nord Kivu, Oui aux démarches du gouvernement pour l'arrêt du conflit. Non aux multinationales qui soutiennent Nkunda dans sa guerre injustifiée au Nord Kivu. Non à l'impunité des auteurs des crimes contre l'humanité au Congo."

Dans une déclaration faite à l'issue de la marche, le rapporteur de la société civile du Congo M François-Xavier CIKURU a fustigé le comportement des autorités congolaises qui ne prennent pas des mesures pour sécuriser la population. Et envers la communauté internationale M Cikuru a dénoncé la position des États Unis et de la Grande Bretagne qui s'opposent à l'envoi d'une force européenne au Congo. "La société civile du Congo demande aux autorités de sécuriser la population par tous les moyens à sa disposition. Nous dénonçons les assassinats ciblés de paisibles citoyens par des hommes armés. Les enquêtes sur l'assassinat du journaliste Didace Namujimbo doivent être accélérées pour connaître les auteurs et les commanditaires. La société civile du Congo ne comprend pas pourquoi la Mission des Nations Unies au Congo MONUC qui est là pour protéger la population ne puisse pas protéger même les journalistes qui travaillent pour elle. A la communauté internationale, nous demandons la protection de nos frères du Nord Kivu obligés à fuir les combats. A ce sujet, nous dénonçons la position des États Unis d'Amérique et de la Grande Bretagne qui s'opposent à l'envoi des troupes supplémentaires pour appuyer la MONUC au Nord Kivu. Nous nous posons la question de savoir pourquoi ces deux pays refusent ce que les autres pays demandent pour aider les Congolais."

Transfert du dossier Namujimbo à l’auditorat militaire

Le parquet de Bukavu a annoncé cette semaine le transfert du dossier judiciaire sur l'assassinat du journaliste Didace Namujimbo à l'auditorat militaire de Bukavu. L'instruction de ce dossier par cette instance judiciaire a démarré en effet depuis le 22 novembre dernier au lendemain même du crime perpétré par des inconnus armés. A part les raisons juridiques qui mettent en cause l'utilisation d'une arme de guerre, le procureur général de Bukavu évoque aussi des raisons techniques. M Jacques MELI MELI : "Les éléments juridiques du code de justice militaire disposent que toutes les infractions commises avec une arme de guerre quelque soit l'auteur sont de la compétence de la justice militaire. Nous avons ramassé sur le lieu du crime la douille et la douille appartenait à une kalachnikov et la kalachnikov est une arme de guerre et donc sur ce point de vue-là toute juridique, le transfert s'imposait. La seconde raison est technique. En effet, ce sont nos collègues magistrats militaires qui sont formés pour la balistique. Or, nous les magistrats civils nous n'avons pas de formation en matière de balistique."
Les enquêtes sont toujours secrètes sur cet assassinat et vont se poursuivre au niveau de l'auditorat militaire.





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