Malgré les accords, les négociations et l'intervention militaire française, la paix n'est pas revenue au Mali. (c) Nations Unies Photo sur Foter.com / CC BY-NC-ND
Le 18 août, un coup d'Etat militaire a déposé le président élu du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta. Ce coup de force a été le point d'orgue d'une contestation du président malien qui s'est d'abord exprimée dans les rues sous l'influence d'un imam salafiste, Mahmoud Dicko. Ibrahim Boubacar Keïta avait fait l'unanimité contre lui du fait de son incapacité à ramener l'ordre dans son pays toujours en proie à diverses rébellions armées régionalistes et islamistes. Ses rapports avec la France, dont l'armée est toujours présente au Mali, étaient mauvais et son soutien dans la population très faible. C'est pourquoi le mouvement de protestation populaire réclamant sa démission qui a débuté en juin dernier n'a guère surpris.
Ce mouvement a toutefois une caractéristique importante : il n'est pas dirigé par un politicien mais par l'imam du quartier de Badalabougou à Bamako, Mahmoud Dicko. Celui-ci s'est fait connaître en 2009 par son opposition virulente à un projet de réforme du code de la famille visant à accorder plus de droits aux femmes. Il a aussi lancé une croisade contre des manuels scolaires qui, selon lui faisait la "promotion de l'homosexualité". Depuis le coup d'Etat militaire, l'imam se fait discret mais reste en contact avec le chef de la junte militaire, le colonel Assimi Goïta. Pour l'instant, il est difficile de savoir si les deux hommes travaillent ensemble ou si les militaires ont simplement profité de l'agitation provoquée par Mahmoud Dicko pendant l'été.
Le cas du Mali est un nouvel exemple du dilemme auquel sont confrontés les pays européens en général et la France en particulier. La lutte contre l'islamisme est un objectif majeur de politique étrangère pour les autorités françaises. Mais dans un certain nombre de pays, en Afrique comme au Moyen-Orient, une partie importante de la population est acquise aux thèses de l'islamisme. L'imam Dicko est un salafiste dit quiétiste, c'est-à-dire un religieux intégriste qui ne soutient cependant pas les actions armées et le terrorisme. Il n'en reste pas moins que la France et l'Union européenne ne pourraient pas voir d'un bon œil un fondamentaliste islamiste inspirer la politique du Mali. Or, il y a fort à parier que l'imam Dicko va continuer à exercer une pression importante sur le gouvernement malien, que celui-ci soit à l'avenir militaire ou civil. Une situation qui risque une nouvelle fois de placer les autorités françaises face à un choix périlleux entre leurs intérêts et leurs valeurs démocratiques.
Ce mouvement a toutefois une caractéristique importante : il n'est pas dirigé par un politicien mais par l'imam du quartier de Badalabougou à Bamako, Mahmoud Dicko. Celui-ci s'est fait connaître en 2009 par son opposition virulente à un projet de réforme du code de la famille visant à accorder plus de droits aux femmes. Il a aussi lancé une croisade contre des manuels scolaires qui, selon lui faisait la "promotion de l'homosexualité". Depuis le coup d'Etat militaire, l'imam se fait discret mais reste en contact avec le chef de la junte militaire, le colonel Assimi Goïta. Pour l'instant, il est difficile de savoir si les deux hommes travaillent ensemble ou si les militaires ont simplement profité de l'agitation provoquée par Mahmoud Dicko pendant l'été.
Le cas du Mali est un nouvel exemple du dilemme auquel sont confrontés les pays européens en général et la France en particulier. La lutte contre l'islamisme est un objectif majeur de politique étrangère pour les autorités françaises. Mais dans un certain nombre de pays, en Afrique comme au Moyen-Orient, une partie importante de la population est acquise aux thèses de l'islamisme. L'imam Dicko est un salafiste dit quiétiste, c'est-à-dire un religieux intégriste qui ne soutient cependant pas les actions armées et le terrorisme. Il n'en reste pas moins que la France et l'Union européenne ne pourraient pas voir d'un bon œil un fondamentaliste islamiste inspirer la politique du Mali. Or, il y a fort à parier que l'imam Dicko va continuer à exercer une pression importante sur le gouvernement malien, que celui-ci soit à l'avenir militaire ou civil. Une situation qui risque une nouvelle fois de placer les autorités françaises face à un choix périlleux entre leurs intérêts et leurs valeurs démocratiques.