Lisa Jackson : 'la Madame propre' de l'administration Obama


Par Lea Raso della Volta Rédigé le 09/12/2009 (dernière modification le 09/12/2009)

Quelques heures après l’ouverture de la conférence sur le climat de Copenhague et, alors que le débat fait rage sur la réalité de la responsabilité de l'homme dans le processus de réchauffement climatique, l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA), par la voix de sa directrice, Lisa Perez-Jackson vient de reconnaître que les émissions de gaz à effet de serre sont une menace pour la santé publique et le bien-être des Américains.


"Un petit pas pour l'homme, un grand bond pour l'humanité" avait dit Neil Amstrong en posant pour la première fois le pied sur la lune ; quarante ans après cette phrase prophétique les Américains viennent d’accomplir "ce petit pas en avant" qui pourrait bien sauver la planète ; en reconnaissant explicitement la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre …"Un petit pas "que l’on peut d’ores et déjà qualifier d’avancée historique dans un pays qui n'a jamais ratifié le protocole de Kyoto.

La directrice de l'EPA, Lisa Jackson a donc signé un décret selon lequel six gaz à effet de serre, dont le dioxyde de carbone, constituent une menace pour la santé publique tout en déclarant lors d’une conférence de presse : "L'EPA est maintenant autorisée, et obligée, à faire des efforts raisonnables pour réduire les polluants à effets de serre", avant d’ajouter "Ces conclusions attendues de longue date marquent une réelle avancée et resteront scellées à l'année 2009 où le gouvernement des Etats-Unis a commencé à s'atteler au défi des émissions polluantes liées aux gaz à effet de serre.

Le Cap-and-Trade à la rescousse de la planète ?

Cette déclaration pourrait bien être le prélude à la première réglementation américaine en faveur de l’environnement ; elle donne au président américain Barack Obama un levier supplémentaire pour respecter sa promesse faite en pleine élection et qui a abouti à The United States Carbon Cap-and-Trade Plan traduit en français par marché de négociations et d’échange de crédits d’émissions qui est un mécanisme visant à instaurer des titres de pollution facilement échangeables et destinés à lutter contre la pollution dans le monde.

Un plan appuyé par les sénateurs Barbara Boxer et John Kerry qui a estimé le 7 décembre dernier que : "le message envoyé au Congrès est clair comme de l'eau de roche: il faut bouger. Si le Congrès ne vote pas un texte sur le changement climatique, l'administration serait justement amenée à se servir de l'EPA pour imposer de nouvelles règlementations".

Un Plan qui, s’il ne fait pas l’unanimité a pourtant une chance de voir le jour car il utilise les mécanismes du marché et les rouages de l’EPA.

Barack Obama fera son apparition le 18 décembre prochain à Copenhague et renouvellera sa décision de réduire les émissions de CO2 aux Etats-Unis de 17% d'ici à 2020, avec ou sans l’accord du Congrès.

Le décret signé lundi 7 décembre devrait en effet permettre à l'EPA d’inciter les autorités américaines à édicter des règles sans passer par le Congrès, très divisé sur le sujet, où de nombreux élus sont originaires de régions productrices de charbon, une énergie très polluante à l'origine de 50% de la production d'électricité aux Etats-Unis.
Adopté en juin à la Chambre des représentants, le projet de loi démocrate qui prévoit de réduire les émissions de CO2 dans la proportion promise par Barack Obama ne doit pas être adopté au Sénat avant 2010.

Lisa Jackson a répondu à ces critiques en martelant qu'il y avait des "preuves accablantes" du réchauffement climatique ; une déclaration saluée par le gouverneur républicain de Californie, Arnold Schwarzenegger a jugé lundi que les conclusions de l'EPA constituaient "une bonne nouvelle".





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