Instruction violée, presse relaxée
Lors de ses vœux à la presse, le Premier ministre Manuel Valls a assuré que le projet de loi sur la réforme du secret des sources des journalistes mènerait rapidement à une rédaction aboutie. Image du domaine public.
S’il n’existe pas de définition précise de l’intérêt national, on considère qu’il correspond à la sécurité du pays, sur le plan politique, économique et social. Est-ce que nos responsables politiques reflètent toute notre Nation? Quelle est la limite entre les intérêts des hommes politiques et les intérêts des Français? S’agit-il d’assurer la sécurité du pays ou les secrets illégaux de certains dirigeants? Si la liberté de la presse se doit de révéler la réalité sans entraver la sécurité de chacun, l’intérêt national ne doit pas être une excuse pour faire taire une vérité qui dérange. Au milieu des abus (violation du secret d’instruction, perquisitions abusives, sources révélées, etc), il faut rappeler que la liberté de la presse et la protection des sources ne font qu'un. Car si la source n’est pas protégée, elle est vouée à disparaître, emportant avec elle l’information.
Pour certains journalistes, une presse libre doit s’appuyer sur une transparence totale quitte à mettre en danger son intégrité ou pire, la sécurité d’autrui. En 1989, Roger Fressoz et Claude Roire, directeur de la publication du Canard Enchaîné et auteur de l’article sur l’évolution du salaire de Jacques Calvet, Président de Peugeot, n’ont pas hésité à utiliser des photocopies de ses relevés d’imposition pourtant protégés par le secret fiscal. D’abord condamnés à 10.000 francs d’amende pour recel de violation de secret, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a quant à elle condamné la France pour violation de l’article 10 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme, relatif à la liberté d’expression. Si la presse n’hésite pas à prendre des risques pour révéler des scandales, elle peut également porter préjudice à des innocents sous prétexte de transparence. En janvier 2015, lors des attentats du supermarché casher porte de Vincennes, BFMTV alors pris dans le tourbillon de l’immédiateté révélait en direct l’existence d’otages cachés, mettant ainsi leur vie en danger.
Pour certains journalistes, une presse libre doit s’appuyer sur une transparence totale quitte à mettre en danger son intégrité ou pire, la sécurité d’autrui. En 1989, Roger Fressoz et Claude Roire, directeur de la publication du Canard Enchaîné et auteur de l’article sur l’évolution du salaire de Jacques Calvet, Président de Peugeot, n’ont pas hésité à utiliser des photocopies de ses relevés d’imposition pourtant protégés par le secret fiscal. D’abord condamnés à 10.000 francs d’amende pour recel de violation de secret, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a quant à elle condamné la France pour violation de l’article 10 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme, relatif à la liberté d’expression. Si la presse n’hésite pas à prendre des risques pour révéler des scandales, elle peut également porter préjudice à des innocents sous prétexte de transparence. En janvier 2015, lors des attentats du supermarché casher porte de Vincennes, BFMTV alors pris dans le tourbillon de l’immédiateté révélait en direct l’existence d’otages cachés, mettant ainsi leur vie en danger.
Loi ignorée, vérité muselée
Violer le secret d’instruction ou mettre la sécurité d’individus en danger sont autant d’arguments aux détracteurs de la liberté de la presse. Eux qui utilisent l’intérêt national comme arme pour servir leurs intérêts personnels se délectent des écarts médiatiques dont la crédibilité baisse peu à peu.
Thévenoud, Bygmalion, Cahuzac, Sarkozy… Grâce à des médias tels que Mediapart ou le Monde, les Français ont découvert de nombreuses affaires politico-financières dont la révélation médiatique a parfois bousculé l’instruction. Pourtant, certains journalistes voient leur travail souillé et leurs sources violées comme les rédacteurs du Point et de L'Équipe, dont les bureaux ont été perquisitionnés le 13 janvier 2005, avant que les journalistes ne soient mis en examen dans le cadre de l’affaire Cofidis. Là encore, la CEDH a par la suite estimé que la France avait porté atteinte à la liberté de la presse. Sans ces journalistes, serions-nous au courant de toutes ces affaires qui nous touche bien souvent indirectement? Faut-il condamner un journaliste qui viole le secret d’instruction ou un dirigeant ayant escroqué des millions de Français? Faut-il poursuivre les lanceurs d’alertes tels que Edward Snowden ou Julian Assange ou condamner le gouvernement américain et ses excès?
En France, le projet de loi sur la réforme du secret des sources des journalistes n’a pas fini de faire écrire. Lors de ses vœux à la presse, le Premier ministre Manuel Valls a affirmé que "le gouvernement est prêt et qu’il poursuivra le débat entamé avec les parlementaires pour parvenir à une rédaction aboutie et le plus rapidement possible".
Thévenoud, Bygmalion, Cahuzac, Sarkozy… Grâce à des médias tels que Mediapart ou le Monde, les Français ont découvert de nombreuses affaires politico-financières dont la révélation médiatique a parfois bousculé l’instruction. Pourtant, certains journalistes voient leur travail souillé et leurs sources violées comme les rédacteurs du Point et de L'Équipe, dont les bureaux ont été perquisitionnés le 13 janvier 2005, avant que les journalistes ne soient mis en examen dans le cadre de l’affaire Cofidis. Là encore, la CEDH a par la suite estimé que la France avait porté atteinte à la liberté de la presse. Sans ces journalistes, serions-nous au courant de toutes ces affaires qui nous touche bien souvent indirectement? Faut-il condamner un journaliste qui viole le secret d’instruction ou un dirigeant ayant escroqué des millions de Français? Faut-il poursuivre les lanceurs d’alertes tels que Edward Snowden ou Julian Assange ou condamner le gouvernement américain et ses excès?
En France, le projet de loi sur la réforme du secret des sources des journalistes n’a pas fini de faire écrire. Lors de ses vœux à la presse, le Premier ministre Manuel Valls a affirmé que "le gouvernement est prêt et qu’il poursuivra le débat entamé avec les parlementaires pour parvenir à une rédaction aboutie et le plus rapidement possible".