Les violences conjugales en hausse, une conséquence du confinement


Par Louise Guthauser Rédigé le 16/04/2020 (dernière modification le 15/04/2020)

Le jeudi 26 mars dernier, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner annonce une hausse importante des violences conjugales depuis le début du confinement. Pour lutter contre ces conséquences du confinement, l’Etat met en place de nombreux dispositifs et les associations prennent de nouvelles mesures.


La hausse des violences violences conjugales, une des conséquences du confinement

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Lors de son discours sur France 2 le jeudi 26 mars, Christophe Castaner annonce une hausse de 32% des violences conjugales en “zone gendarmerie” et une hausse de 36% en “zone de préfecture de police de Paris” en une semaine seulement. Il annonce également des efforts “pour que ce soit partout sur le territoire national un des moyens de protection” en collaboration avec Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité femmes-hommes.
 

Les associations de lutte contre les violences conjugales sont elles aussi inquiètes, en plus du ralentissement de leurs activités dû au confinement, les victimes de violences sont encore plus exposées au danger. Le confinement est également la cause de la baisse du nombre d’appels pour violences conjugales : “cela signifie qu’il est difficile de téléphoner quand vous êtes enfermé avec l’agresseur” mentionne Marlène Schiappa. Les associations et le gouvernement constatent une baisse des appels et appellent à la vigilance et à la solidarité. #NousToutes agit dès le début du confinement avec un message fort : “Il est déconseillé de sortir, il n’est pas interdit de fuir.”
 

En temps “normal”, on compte 219 000 femmes atteintes de violences conjugales par an, sans prendre en compte les violences psychologiques. Les enfants eux aussi sont atteints de violences, le gouvernement et les associations ont donc mis en place des mesures de soutien pour ces victimes.

 

Des prises de mesures par les administrations pour prévenir les violences conjugales

Le numéro 3919, Violences Femmes info est le numéro de référence pour les femmes atteintes de violence. Celui-ci est bien entendu maintenu pendant le confinement, ces horaires sont même élargis.

La secrétaire d’Etat insiste également sur le lancement d’une “campagne pour faire connaître la plateforme qui s’appelle arrêtonslesviolences.gouv.fr sur laquelle 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, vous avez des policiers et gendarmes formés qui prennent des signalements, qui lancent des enquêtes et des interventions en matière de violences conjugales”.
 

D’après l’annonce de Christophe Castaner, un dispositif d’aide aux victimes de violences conjugales a été mis en place avec l’Ordre des pharmaciens. Les pharmaciens connaissent le code d’alerte établi par le gouvernement “masque 19” : “dans une pharmacie, au moment où la femme qui peut être battue se rend sans son mari puisse donner l’alerte” ajoute le ministre de l’Intérieur. Ce système est également mis en place en Espagne et est utile pour de nombreuses femmes.
 

Marlène Schiappa annonce également l’installation de points d’accompagnement éphémères dans les centres commerciaux pour accueillir les femmes victimes de violences pendant le confinement. 
 

La mairie de Paris liste dix logements sociaux pour les femmes souhaitant quitter leur domicile : on peut leur attribuer des appartements de manière temporaire. De nombreuses associations demandent elles aussi des financements pour mettre à disposition de chambres d'hôtel pour ces femmes.
 

La garde des Sceaux Nicole Belloubet affirme que l’éviction du conjoint doit être la règle. Les avocats du barreau se mobilisent et proposent des consultations juridiques en ligne et des permanences téléphoniques gratuites. Le barreau a créé un formulaire en ligne pour que les victimes puissent solliciter les conseils d’un avocat bénévole, en partenariat avec la Fondation des Femmes. Des places supplémentaires en centre d'hébergement ont d’ailleurs été réservées aux auteurs de violences.
 

Les femmes ne sont pas les seules victimes d'agression chez elles, les enfants également sont touchés par des violences. Le numéro 119 fonctionne toujours et ses services ont été renforcés. Un service sur Whatsapp “Confinement et parentalité” a aussi été mis en place par l’association #NousToutes pour soutenir les parents et prévenir les violences intrafamiliales.

 





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