"Une alliance contre les sargasses"
Les sargasses vivent en pleine mer et sont transportées par les courants marins de l’océan Atlantique. Patrice78500. Wikimedia commos.
Les sargasses vivent en pleine mer et sont transportées par les courants marins de l’océan Atlantique, jusque sur les côtes de la Martinique et la Guadeloupe. Après leur échouage massif sur les plages, elles meurent et rentrent en putréfaction et emplissent l'air d'une puanteur évoquant l'œuf pourri. Dès leur mort, elles dégagent du sulfure d’hydrogène H2S et de l’ammoniac NH3, des gaz qui peuvent provoquer des nuisances sanitaires, mais aussi économiques et touristiques. Les professionnels et la population ne cessent de se plaindre; "ça sent mauvais, on n’arrive plus à respirer", "j’ai perdu tout mon électro-ménager", "j’ai du fermer mon restaurant, je n’ai plus aucun client".
Face à ce phénomène récurrent, les habitants ainsi que les dirigeants tentent tant bien que mal de trouver des solutions pour palier à cette situation. Le Premier ministre Édouard Philippe, en Guadeloupe le 26 octobre dernier, dans le cadre de la clôture d'une conférence de presse consacrée aux sargasses "le but est d'augmenter la lutte contres ces algues devenues un réel danger environnemental". "L'accompagnement de l'État est très net(…)et il va se poursuivre dans la durée", a-t-ill déclaré. Plusieurs pays touchés par ce phénomène ont participé à cet évènement (Mexique, États-Unis, République dominicaine, Panama, Guatemala, Costa Rica…), avec l'intention d'intensifier leur coopération et de partager leurs connaissances et expériences, pour la détection, la prévention et l’amélioration des techniques de collecte ainsi que la valorisation de cette algue brune.
Ce sommet a débouché sur la création d'un programme caribéen sur les sargasses, et Édouard Philippe "a annoncé une enveloppe supplémentaire de 500 000 euros, qui vient s'ajouter aux 10 millions d'euros débloqués en 2018 (abondés pour moitié par l'Etat, et l'autre moitié par l'Union européenne et les collectivités).
Face à ce phénomène récurrent, les habitants ainsi que les dirigeants tentent tant bien que mal de trouver des solutions pour palier à cette situation. Le Premier ministre Édouard Philippe, en Guadeloupe le 26 octobre dernier, dans le cadre de la clôture d'une conférence de presse consacrée aux sargasses "le but est d'augmenter la lutte contres ces algues devenues un réel danger environnemental". "L'accompagnement de l'État est très net(…)et il va se poursuivre dans la durée", a-t-ill déclaré. Plusieurs pays touchés par ce phénomène ont participé à cet évènement (Mexique, États-Unis, République dominicaine, Panama, Guatemala, Costa Rica…), avec l'intention d'intensifier leur coopération et de partager leurs connaissances et expériences, pour la détection, la prévention et l’amélioration des techniques de collecte ainsi que la valorisation de cette algue brune.
Ce sommet a débouché sur la création d'un programme caribéen sur les sargasses, et Édouard Philippe "a annoncé une enveloppe supplémentaire de 500 000 euros, qui vient s'ajouter aux 10 millions d'euros débloqués en 2018 (abondés pour moitié par l'Etat, et l'autre moitié par l'Union européenne et les collectivités).
Quels dispositifs pour la collecte ?
Des dispositifs techniques de collecte et de prévention des échouages ont été mis en place. Capture d’écran, Facebook.
Des dispositifs techniques de collecte et de prévention des échouages ont été mis en place : collecte manuelle, collecte mécanisée sur plage et épandage (cribleuse de plage, godets et grappins adaptés, machine prototype à grande capacité). Les collectes se font différemment selon le lieu : depuis le rivage, collecte depuis la terre (pelle long bras, tapis convoyeur, amphibie porte-outils), la côte proche : bateaux collecteurs, dispositifs de pompage, barrages (en prévention), en pleine mer : drague aspiratrice en marche.
Mais comment détourner l’aspect néfaste de ces algues en un potentiel économique ?
En Martinique deux étudiants de l’université des Antilles, Priscilla Lambert et Christophe Germais, ont réussi à transformer les algues sargasses en une solution solide pour faire du carton et du bois après traitements chimiques. Ainsi que des chercheurs de cette même Université comme Sarah Gaspard qui, avec ses collègues travaillent sur la transformation des sargasses en charbon actif, celui-ci sera utilisé pour traiter l’eau aux Antilles.
La société Holdex environnement au François, lauréate d’un appel à manifestation d’intérêt lancé par l’ADEME (Agence de L'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie), a également trouvé la solution viable pour composter la sargasse fraîche, avec une initiative 100% développement durable, et ainsi proposer des produits fertilisants sans additifs chimiques. Son président Mike Bernus déclare : "Nous avons travaillé 5 ans pour élaborer ce projet afin de valoriser l’algue brune, nous produisons pour l’agriculture biologique sans additif chimique...nous sommes positionnés sur 30 000 tonnes d’algues par an sur le littoral, et ainsi nous soulagerons la population martiniquaise” .
L’ITT (Institut Technique Tropical) a aussi lancé un projet de valorisation agronomique de ces algues brunes en synchronisant les chantiers de ramassage avec le calendrier des essais et en prenant en considération leur teneur en sable, la pureté ainsi que leur degré de décomposition.
Les sargasses sont nocives certes, mais elles restent une ressource intéressante si on sait comment la traiter.
Toutes ces initiatives permettront-elles de transformer une catastrophe annoncée en aubaine économique ?
La société Holdex environnement au François, lauréate d’un appel à manifestation d’intérêt lancé par l’ADEME (Agence de L'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie), a également trouvé la solution viable pour composter la sargasse fraîche, avec une initiative 100% développement durable, et ainsi proposer des produits fertilisants sans additifs chimiques. Son président Mike Bernus déclare : "Nous avons travaillé 5 ans pour élaborer ce projet afin de valoriser l’algue brune, nous produisons pour l’agriculture biologique sans additif chimique...nous sommes positionnés sur 30 000 tonnes d’algues par an sur le littoral, et ainsi nous soulagerons la population martiniquaise” .
L’ITT (Institut Technique Tropical) a aussi lancé un projet de valorisation agronomique de ces algues brunes en synchronisant les chantiers de ramassage avec le calendrier des essais et en prenant en considération leur teneur en sable, la pureté ainsi que leur degré de décomposition.
Les sargasses sont nocives certes, mais elles restent une ressource intéressante si on sait comment la traiter.
Toutes ces initiatives permettront-elles de transformer une catastrophe annoncée en aubaine économique ?