Le monde d'après est devant nous, mais personne ne regarde dans la même direction. Le radeau de la Méduse. (c) jean louis mazieres sur Foter.com / CC BY-NC-SA
"Plus rien ne sera comme avant", "Le monde d’après sera différent", ou même "Plus jamais ça" ; la crise du Coronavirus a entraîné une série de déclarations péremptoires indiquant que cette pandémie marquera une rupture. Le Président de la République l’a lui-même souligné, lors de son allocution télévisée du 13 avril, en appelant chacun en particulier ("moi le premier") et la société en général à se réinventer.
Toutefois, quand il s’agit de décrire ce que devrait être ce monde d’après l’épidémie, il apparaît que chacun l’imagine conforme à ses obsessions…du monde d’avant.
Les écologistes expliquent que la dégradation de la biosphère provoquera inévitablement, si elle n‘est pas jugulée, une multiplication des attaques virales. Certains soulignent que le Covid-19, en mettant les économies à l’arrêt, a déjà eu un impact positif sur la pollution de la planète.
La gauche dite radicale voit dans la situation actuelle la conséquence tragique du capitalisme mondialisé. Le monde d’avant était individualiste, concurrentiel et placé sous l’égide du commerce ; le monde d’après devra être altruiste, coopératif et orienté vers le bien commun.
Les libéraux considèrent que la crise valide leurs théories puisque, remarquent-ils, l’Allemagne dispose d’importantes marges de manœuvres financières grâce à l’équilibre budgétaire auquel elle s’est astreinte depuis fort longtemps. D’aucuns, emportés par leur enthousiasme, s’opposent même ardemment aux mesures de confinement au nom de la préservation de la croissance économique.
L’extrême droite célèbre les vertus de la frontière et fustige l’inaction de l’Union européenne. Elle en profite pour saluer ses héros habituels, M. Orban en Hongrie ou M. Trump aux Etats-Unis. Le monde d’après devra retrouver les vertus salvatrices de l’entre-soi.
Ces réactions sont assez inquiétantes car elles semblent témoigner d’une incapacité chronique à penser la nouveauté. Certes, les épidémies en elles-mêmes ne sont pas un phénomène original. Mais la question est de savoir ce que révèle la crise actuelle, ce qu’elle nous dit du monde tel qu’il est. Plaquer une grille de lecture préexistante sur n‘importe quel fait qui se présente est une réaction bien compréhensible. Face au réel qui surgit, l’être humain a besoin de se rassurer. Mais ce besoin psychologique peut nuire grandement à la nécessité de comprendre.
Avant de nous projeter inconsidérément dans un "monde d’après" hypothétique, nous devrions peut-être nous astreindre humblement à l’étude scrupuleuse de ce qui est en train d’advenir.
Toutefois, quand il s’agit de décrire ce que devrait être ce monde d’après l’épidémie, il apparaît que chacun l’imagine conforme à ses obsessions…du monde d’avant.
Les écologistes expliquent que la dégradation de la biosphère provoquera inévitablement, si elle n‘est pas jugulée, une multiplication des attaques virales. Certains soulignent que le Covid-19, en mettant les économies à l’arrêt, a déjà eu un impact positif sur la pollution de la planète.
La gauche dite radicale voit dans la situation actuelle la conséquence tragique du capitalisme mondialisé. Le monde d’avant était individualiste, concurrentiel et placé sous l’égide du commerce ; le monde d’après devra être altruiste, coopératif et orienté vers le bien commun.
Les libéraux considèrent que la crise valide leurs théories puisque, remarquent-ils, l’Allemagne dispose d’importantes marges de manœuvres financières grâce à l’équilibre budgétaire auquel elle s’est astreinte depuis fort longtemps. D’aucuns, emportés par leur enthousiasme, s’opposent même ardemment aux mesures de confinement au nom de la préservation de la croissance économique.
L’extrême droite célèbre les vertus de la frontière et fustige l’inaction de l’Union européenne. Elle en profite pour saluer ses héros habituels, M. Orban en Hongrie ou M. Trump aux Etats-Unis. Le monde d’après devra retrouver les vertus salvatrices de l’entre-soi.
Ces réactions sont assez inquiétantes car elles semblent témoigner d’une incapacité chronique à penser la nouveauté. Certes, les épidémies en elles-mêmes ne sont pas un phénomène original. Mais la question est de savoir ce que révèle la crise actuelle, ce qu’elle nous dit du monde tel qu’il est. Plaquer une grille de lecture préexistante sur n‘importe quel fait qui se présente est une réaction bien compréhensible. Face au réel qui surgit, l’être humain a besoin de se rassurer. Mais ce besoin psychologique peut nuire grandement à la nécessité de comprendre.
Avant de nous projeter inconsidérément dans un "monde d’après" hypothétique, nous devrions peut-être nous astreindre humblement à l’étude scrupuleuse de ce qui est en train d’advenir.