Femmes enceintes au travail
L'employée enceinte, victime de discrimination ? (c) Daniel Reche
Lorsqu’une femme devient mère, tout va se bousculer dans sa vie personnelle. Et tout peut basculer dans sa vie professionnelle. Si dans les beaux discours, la grossesse est toujours merveilleusement envisagée, dans les faits, il en est tout autrement.
Combien de femmes enceintes n’ont pas senti un pincement à la gorge et la boule au ventre à l’annonce de leur grossesse au travail ? Combien n’ont pas pris peur et ne se sont pas demandées si elles devaient choisir entre carrière professionnelle et vie personnelle ?
Car oui, pour les employeurs les nouvelles obligations familiales de l’employée enceinte, et future maman peuvent être perçues comme de multiples contraintes. La grossesse, l’arrivée de l’enfant, le congé maternité, l’organisation post-accouchement, etc... sont autant de raisons qui laissent penser à l’employeur que la salariée ne sera plus si performante qu’avant. L’employée enceinte victime de discrimination ?
Combien de femmes enceintes n’ont pas senti un pincement à la gorge et la boule au ventre à l’annonce de leur grossesse au travail ? Combien n’ont pas pris peur et ne se sont pas demandées si elles devaient choisir entre carrière professionnelle et vie personnelle ?
Car oui, pour les employeurs les nouvelles obligations familiales de l’employée enceinte, et future maman peuvent être perçues comme de multiples contraintes. La grossesse, l’arrivée de l’enfant, le congé maternité, l’organisation post-accouchement, etc... sont autant de raisons qui laissent penser à l’employeur que la salariée ne sera plus si performante qu’avant. L’employée enceinte victime de discrimination ?
La discrimination en quelques chiffres
En France, le taux d’activité en temps partiel est 4 fois plus fréquent chez les femmes (30,4%) que les hommes (7,9%). Les femmes à temps complet travaillent 8% de moins que les hommes (1578 heures chez les femmes au lieu de 1707 heures pour les hommes). Le taux d’activité des femmes est aussi plus faible que celui des hommes avec 68% de femmes actives contre 76,1% d’hommes. Ces chiffres nous rappellent que les femmes travaillent en moyenne moins que les hommes. Les femmes seraient-elles plus faignantes ? A n’en pas douter, la réponse est non. Creusons la question.
En Europe, une étude* fait plusieurs constats alarmants. Il existe un écart de taux d’emploi de plus de 10% entre les femmes sans enfant et celles ayant un enfant de moins de 6 ans et alors que les hommes voient leur taux d’emploi augmenter avec la paternité. De plus, les femmes européennes passent environ 17 heures de plus par semaine que les hommes à effectuer des tâches domestiques et familiales. Autre discrimination : leur temps de travail rémunéré par semaine est inférieur à celui des hommes équivalent à 7h travaillées en moins (European Commission 2009).
D’après l’étude « ces chiffres font état de l’inégale répartition des rôles dans la plupart des pays européens ». Ce sont les femmes qui sont désavantagées face aux responsabilités familiales par rapport aux hommes et engendre « une discrimination indirecte fondée sur le sexe. » L’auteure y explique que la principale raison à cela reste l’inadéquation du mode de garde proposé aux parents à temps complet. Les parents se trouvant dans l’incapacité des faire garder les enfants tôt et tard, doivent faire le choix de réduire leur temps de travail. Et c’est la mère qui s’y colle.
* La conciliation de la vie professionnelle, privée et familiale. L'approche juridique de l'Union Européenne. Susanne Burri.
En Europe, une étude* fait plusieurs constats alarmants. Il existe un écart de taux d’emploi de plus de 10% entre les femmes sans enfant et celles ayant un enfant de moins de 6 ans et alors que les hommes voient leur taux d’emploi augmenter avec la paternité. De plus, les femmes européennes passent environ 17 heures de plus par semaine que les hommes à effectuer des tâches domestiques et familiales. Autre discrimination : leur temps de travail rémunéré par semaine est inférieur à celui des hommes équivalent à 7h travaillées en moins (European Commission 2009).
D’après l’étude « ces chiffres font état de l’inégale répartition des rôles dans la plupart des pays européens ». Ce sont les femmes qui sont désavantagées face aux responsabilités familiales par rapport aux hommes et engendre « une discrimination indirecte fondée sur le sexe. » L’auteure y explique que la principale raison à cela reste l’inadéquation du mode de garde proposé aux parents à temps complet. Les parents se trouvant dans l’incapacité des faire garder les enfants tôt et tard, doivent faire le choix de réduire leur temps de travail. Et c’est la mère qui s’y colle.
* La conciliation de la vie professionnelle, privée et familiale. L'approche juridique de l'Union Européenne. Susanne Burri.
Les "working-mums" prises en étau
Triple peine pour les femmes-mères qui travaillent. La première est de porter l’enfant et de s’arrêter de travailler pendant la grossesse. La seconde est la mauvaise perception de la grossesse par ses employeurs, et le risque de déclencher une méfiance sur sa future progéniture, car oui, elle peut "en avoir d’autres" ... enfants ! La troisième est la réduction de son temps de travail parce qu’elle doit s’occuper de la garde de ses enfants et des tâches domestiques. Le tout, concourt à la remise en cause de ses compétences au travail, parce qu’elle est moins disponible et jugée moins performante au boulot. Pourtant, la mère au travail est ultra efficace, et rapide ! Avis perso, bonjour !
Ces constats sont édifiants sur la considération de la place de la femme dans sa vie professionnelle et personnelle. Les femmes adaptent les horaires de leur boulot par contraintes, pour s’occuper des enfants et de la maison. Vision réductrice ? Non, regardez autour de vous ! Même si les chiffres évoluent et que beaucoup d’hommes parviennent à inverser les tendances, il n’en reste pas moins que les chiffres parlent : les femmes font encore passer leur carrière après leurs enfants et après celle de leur partenaire.
Alors quelles solutions ? Changer de partenaire ? Ne pas faire d’enfants ? Faire appel à des mères porteuses, et des nounous à vie ?
Ces constats sont édifiants sur la considération de la place de la femme dans sa vie professionnelle et personnelle. Les femmes adaptent les horaires de leur boulot par contraintes, pour s’occuper des enfants et de la maison. Vision réductrice ? Non, regardez autour de vous ! Même si les chiffres évoluent et que beaucoup d’hommes parviennent à inverser les tendances, il n’en reste pas moins que les chiffres parlent : les femmes font encore passer leur carrière après leurs enfants et après celle de leur partenaire.
Alors quelles solutions ? Changer de partenaire ? Ne pas faire d’enfants ? Faire appel à des mères porteuses, et des nounous à vie ?
Quelles solutions envisagées pour faire évoluer les mentalités ?
L'ensemble de la communauté professionnelle défendant les "working-mums", c'est possible ? (c) Free-Photos, Pixabay
Une carrière réussie n’est pas seulement possible pour les hommes assistés de leur femme, les femmes assistées de leurs hommes, ou les femmes célibataires. Elle l’est aussi pour les femmes avec enfants. Celles qui galèrent, mais qui réussissent ! Il faudrait juste alléger le poids qu’elle porte sur les épaules.
Et si ce n’était pas aux mères de s’adapter. Mais au système ? Pourquoi les nouveaux parents, n’auraient-ils pas le choix dès le début de la grossesse du congé parental ? En permettant aux pères de partager le congé « maternité » avec leurs femmes, cela leur permettrait de soulager la "peur" de leur absence au travail. Mais ça ne réglerait pas tout. Il faudrait, entre autres, que le temps partiel ne soit plus l'affaire des femmes, et soit accepté par les deux partenaires afin qu’ils puissent se partager les tâches quotidiennes.
L’ensemble de la communauté dans toutes les professions doit accepter que les femmes n’ont pas le choix dès leur naissance. Tomber enceinte n’est pas forcément un plaisir, comme on voudrait bien nous le faire penser, mais un passage obligé qui mène à la parentalité. Parentalité exercée par les deux sexes, homme et femme. A égalité des sexes, galère partagée ! Car si les hommes ne peuvent malheureusement pas porter la vie en eux, ils peuvent en partager les joies… et les contraintes.
Et si les employeurs, les responsables et les collègues défendaient la place des "working-mums", les mères ne seraient plus obligées de sacrifier leur carrière au profit de leur vie de famille, et pourraient enfin tout concilier !
Et si ce n’était pas aux mères de s’adapter. Mais au système ? Pourquoi les nouveaux parents, n’auraient-ils pas le choix dès le début de la grossesse du congé parental ? En permettant aux pères de partager le congé « maternité » avec leurs femmes, cela leur permettrait de soulager la "peur" de leur absence au travail. Mais ça ne réglerait pas tout. Il faudrait, entre autres, que le temps partiel ne soit plus l'affaire des femmes, et soit accepté par les deux partenaires afin qu’ils puissent se partager les tâches quotidiennes.
L’ensemble de la communauté dans toutes les professions doit accepter que les femmes n’ont pas le choix dès leur naissance. Tomber enceinte n’est pas forcément un plaisir, comme on voudrait bien nous le faire penser, mais un passage obligé qui mène à la parentalité. Parentalité exercée par les deux sexes, homme et femme. A égalité des sexes, galère partagée ! Car si les hommes ne peuvent malheureusement pas porter la vie en eux, ils peuvent en partager les joies… et les contraintes.
Et si les employeurs, les responsables et les collègues défendaient la place des "working-mums", les mères ne seraient plus obligées de sacrifier leur carrière au profit de leur vie de famille, et pourraient enfin tout concilier !