Le riz chinois ou les fleurs australiennes: le désordre politique du clan de Bouteflika


Par Omar Chaalal Rédigé le 07/10/2021 (dernière modification le 06/10/2021)

Pour justifier le titre de ce texte, je me réfère à un passage du document doctrine et information générale de Guy Francois "Le désordre renvoie à un imaginaire négatif: la division, l'incohérence, la désorganisation, l'erreur, la corruption, l'instabilité, l’incertitude, l’obsolescence... Dans chaque organisation - administration, entreprise, institution - on découvre un taux élevé de désordre, ou apparent, ou dissimulé, caché, souterrain, par suite inconnu: mais on préfère l'ignorer, puisque par construction une institution, une administration correspond à un certain ordre, il y a des règles, une hiérarchie, une police pour les faire respecter, des sanctions, des récompenses".


Introduction de l'entropie politique

Oran, autre grande et belle ville d'Algérie (c) DR
Dans ma carrière d’éducateur, j’ai toujours enseigné à mes élèves qu’il est dangereux d'écrire sur ce qu’ils ne connaissent pas et de commenter ce qu’ils ne comprennent pas. Montaigne nous avertit de même : Qui ne dirait que les gloses (commentaires) augmentent les doutes et l'ignorance, puisqu'il ne se voit aucun livre, soit humain, soit divin, auquel le monde s'embesogne, dont l'interprétation fasse tarir la difficulté ? Le centième commentaire le renvoie à son suivant, plus épineux et plus scabreux que le premier ne l’avait.
 
 
L’écran de monsieur critique ou monsieur commentaire dans les réseaux sociaux est confortable disait un de mes étudiants. Il est plus facile de se cacher derrière un pseudonyme pour semer le doute et les mensonges que de le faire sous son nom réel. Monsieur critique et monsieur commentaire sont payés pour semer le flou et l’incertitude sous forme de fake news. A titre d’exemple, un journal spécialisé dans les fake news, nous informe que ses valets dans le Parti (PT) ont tiré la sonnette d’alarme sur “l’explosion de la misère” en Algérie … drôle de mensonges et galéjades. Je me demande pourquoi ces valets ne nous ont jamais parlé de la misère noire déguisée en tourisme sexuel. Un tourisme réservé exclusivement aux vieux Européens de Marrakech. Ce commerce est halal chez le délégué d’Allah au Maroc puisque le dollar de ce business n’a pas d’odeur.
 

Le riz chinois ou les fleurs australiennes

Evitons, dans nos conversations, toute observation critique car il est plus facile de blesser les gens que de les corriger. Essayons de nous unir pour construire une nation respectée dans le monde et éliminons de notre discours politique les paroles inutiles qui mènent à comparer le riz chinois aux fleurs australiennes. Pour illustrer cette idée, j’utilise une anecdote rapportée par l’anthropologue Radcliffe-Brown. Un habitant du Queensland rencontre un Chinois qui portait un bol de riz cuit sur la tombe de son frère. L’Australien, en plaisantant, lui demanda s’il pensait que son frère viendrait le manger. Le Chinois répondit: non, nous offrons du riz aux morts pour exprimer notre amitié et notre affection. Mais, d’après votre question, je suppose qu’en Australie vous mettez des fleurs sur la tombe d’un mort parce que vous croyez qu’il aimera les regarder et en sentir le parfum. A chaque peuple ses coutumes, à chaque peuple ses croyances comme à chaque peuple les modèles de gestionnaire qu’il mérite!
 
Les sciences modernes (entropie, chaos et complexité) partent du rejet d’un concept mathématique poli, démythifiant et simpliste pour essayer de modéliser et voir la réalité complexe et rugueuse telle que nous la percevons. Tout ce qui s’oppose à la réalité n’est que néant ou illusionnisme. Nous avons vécu plus de trente ans dans l’illusion, l’erreur et le désordre politique. Personne ne peut nier que durant l’époque de l’illusionnisme et du désordre certains monstres sont devenus milliardaires en un  bref laps de temps. Plus clairement, l’illusionnisme politique a produit des monstres sans conscience et sans foi. Il est temps de faire face à cette réalité. Notre potentiel en forces honnêtes, intègres et compétentes existe. Il suffit d’avoir le courage de lui donner sa chance et de lui accorder notre confiance pur sa gestion. Le discours de président Tebboune à clarifié le rôle de ces forces honnêtes qui reflètent le bon gestionnaire.

Gérer par la récompense et la punition

Un bon manager sait que les techniques de motivation diffèrent d’un employé à l’autre. Un tel a besoin de gratitude, un autre est sensible à une récompense financière. Un troisième se tue pour décrocher d’une promotion, alors qu’un quatrième se mobilise durant toute une vie pour finir sa carrière en cadre intègre.
L’exercice du management nous enseigne que pour améliorer la vie d’un employé, pour l’aider à accomplir ses objectifs, il faut le motiver. Sans motivation, l’employé stagne et finit par devenir un fardeau pour l’administration. Son boulot se limite à de  tourner les pouces à longueur de journée. Il chate sur les réseaux sociaux pour passer son temps et fait tout pour ne pas travailler. Se rouler les pouces, converser au téléphone et raconter des blagues fait partie de son travail administratif quotidien. J’ai demandé à l’un de mes étudiants de me m’expliquer pourquoi notre administration n’est pas efficace. Il m’a répondu: tant que tous les employés touchent le même salaire à la fin du mois, il est impossible de parler d’une bonne administration. Il continue, il y a plusieurs techniques pour améliorer l’atmosphère du travail dans une administration comme il y a plusieurs méthodes pour épuiser les employés et créer un environnement de travail détestable. La récompense et la punition sont sans nul doute de meilleurs moyens.

Le discours du président Tebboune une réalité rugueuse et amère

Le président Tebboune (c) DR
J’ai suivi avec attention le discours du président Tebboune concernant les réformes à entreprendre. Ce discours était plein de bon sens et de logique. La sincérité de ce discours montrait la réalité telle que nous la percevons. Une réalité rugueuse et amère. Une réalité dépourvue de tout maquillage et d’esthétique trompeuse. Ses réflexions et ses analyses, précises, franches et implacables allaient droit au but. Le discours du président portait autant sur l’Algérie que sur les pays voisins ou même africains. Ce discours a permis aux citoyens conscients de mieux saisir ce que nous vivons actuellement. Le message du président est clair et nous oblige à nous préparer aux situations difficiles qui ne permettent aucune d’erreur de calcul dans la vision du lendemain. Le président a précisé qu’on ne peut pas bâtir un Etat fort et moderne sur les mensonges et a annoncé plusieurs décisions à caractère socioéconomique, dont le renforcement de l'arsenal juridique de lutte contre la corruption, tout en s'engageant à défendre les cadres responsables et intègres. Certes, la bataille contre la corruption est obligatoire. Mais encore faut-il savoir  contre qui la mener. Il faut avoir une bonne stratégie pour bien localiser où se trouve l'argent pillé et laisser la justice jouer son rôle. Les gens intelligents ne s’attaquent pas à des moulins à vent, à la manière d’un  Don Quichotte et font très attention aux gens malhonnêtes qui veulent se venger politiquement contre des idées gênantes. Le fait que le président parle des lettres anonymes démontre qu’il est conscient des désirs de vengeance au sein des clans politiques. Cette tâche n’est pas facile. Elle demande la participation de tout le peuple.
 
Le Président Tebboune a insisté sur la nécessité de mobiliser toutes les volontés clairvoyantes de changements dans le monde pour mener l'économie nationale à bon port. Ceci à travers la création d'emplois, le renforcement de la production nationale, la transformation du produit national et la création de richesses. Plus simplement, le président a touché aux souhaits des citoyens. Pour créer une Algérie nouvelle, nous devons croire aux nouvelles idées et cesser de critiquer sans preuve de connaissance et de savoir.

Conclusion

Serrons nos rangs et unissons-nous pour construire la nouvelle Algérie et retenons conseils de Jean Dutourd : "Le progrès matériel doit être lent, comme l'évolution des espèces. Sinon il produit des monstres". Nous, nous avons tous connu ces monstres qui ont dilapidé les deniers publics, accéléré la corruption dans la gestion des marchés publics. Ils se prenaient pour des dieux et se croyaient au-dessus les lois et de la justice de l’Etat ! Aujourd’hui, ils sont anéantis et dans les oubliettes.





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