Le retour de Scarlett O’Hara


Par Rédigé le 11/06/2020 (dernière modification le 11/06/2020)

Le 11 juin, un événement notable a lieu dans le monde de l’édition. La parution d’une nouvelle traduction du roman mythique de Margaret Mitchell datant de 1936 "Autant en emporte le vent".


Un film inoubliable (c) DR
Prix Pulitzer 1937, immortalisé par le film de Victor Fleming sorti en 1939, le roman s’est vendu à 2 millions d’exemplaires en France. C’est la première fois qu’une nouvelle traduction est proposée après celle de Pierre-François Caillé parue en 1939 chez Gallimard et qui fut récompensée par le Prix Halpérine-Kaminsky.

Pour cette seconde traduction, il n’a naturellement pas été question de changer le titre de l'oeuvre, il restera bien "Autant en emporte le vent". A la parution en France, s’était posée la question de la traduction du titre anglais "Gone with the Wind". Tout le monde chez l’éditeur s’y était mis, on proposa entre autres "Soufflé par le vent", "Après le vent", "En allé au vent ». Le seul titre faisant l’unanimité fut celui proposé par l’éditeur Jean Paulhan, directeur de la NRF "Autant en emporte le vent".

Gallimard détenait les droits exclusifs du livre jusqu’au 1er janvier dernier, date à laquelle il était tombé dans le domaine public. L'éditeur soutient que la traduction de Pierre-François Caillé "continue de ravir par son charme et d’impressionner par sa rigueur". Il ajoute cependant "Bien qu’étant indéniablement un produit de son temps, au même titre que le roman".

Ce même jeudi 11 juin où paraît la nouvelle version du roman, Gallimard publie dans sa collection de poche Folio, une nouvelle édition en deux volumes de l'oeuvre de Margaret Mitchell. On y retrouvera la traduction de Pierre-François Caillé et les lecteurs découvriront aussi une partie de la correspondance inédite échangée entre le traducteur français et la romancière américaine.

La nouvelle traduction de Josette Chicheportiche paraît aux éditions Gallmeister fondées en 2005, deux volumes de 720 pages chacun, en format de poche. C’est le résultat d’un an de travail et de nombreuses recherches. La traductrice s’est efforcée d’être plus fidèle au texte original que son prédécesseur. Oliver Gallmeister déclare "Dans les années 30, 40 ou 50, le traducteur réécrivait le texte, il l'expliquait au lecteur, analyse, on a maintenant des traductions beaucoup plus proches de l'original et qui, du coup, font passer plus d'émotions".  Josette Chicheportiche a dû affronter la délicate question des rapports entre Blancs et Noirs dans le Sud esclavagiste, laquelle ne se posait pas de la même manière en 1939 que de nos jours. Dans sa traduction "historique" par exemple, Pierre-François Caillé faisait parler les Noirs de la plantation de façon caricaturale, Il suffit de lire ces quelques lignes d'une lettre de Margaret Mitchell écrite le 16 mars 1939 au Français pour comprendre combien Josette Chicheportiche a dû choisir ses mots "Bien sûr, la première chose que j’ai regardée était le dialecte nègre, car vos lettres m’avaient beaucoup intéressée à ce sujet. Je crois que votre traduction est la seule traduction étrangère de mon livre dans laquelle les personnages nègres parlent en dialecte". 

Jusqu’à maintenant, on peut considérer que le roman échappe à toute forme de censure, il n’en est pas de même pour le film qu’il a inspiré. En effet, on apprend que la plate-forme de streaming HBO Max l'a retiré de son catalogue. Un porte-parole explique ainsi ce retrait "Autant en emporte le vent est le produit de son époque et dépeint des préjugés racistes qui étaient communs dans la société américaine". La plate-forme n’exclut cependant pas de remettre le film en ligne mais assorti d’une contextualisation. De son côté, la plate-forme du groupe WarnerMedia indique maintenir "Autant en emporte le vent" dans son catalogue et explique que "sans explication et dénonciation de cette représentation aurait été irresponsable".

Quelques nouvelles des prix littéraires 3020

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L’Académie Goncourt qui décerne chaque automne le prix littéraire le plus prestigieux du monde francophone, vient d’annoncer qu’elle reportait sa première sélection au 15 septembre, elle était initialement prévue au tout début du mois mais la Covid 19 a perturbé bien des choses. L’Académie présidée par Didier Decoin précise que "Les romans parus jusqu’à cette date pourront ainsi figurer dans cette sélection". La deuxième sélection, qui réduit la liste des romans de 15 à huit, ou même neuf titres, aura lieu le mardi 6 octobre. Quant aux quatre finalistes, ils seront proclamés le mardi 27 octobre. Le prix Goncourt 2020 sera attribué comme toujours au restaurant Drouant, le mercredi 4 novembre.

Le Grand prix du roman de l’Académie française sera décerné le 29 octobre. L’Académie française établira sa première sélection en vue de l’attribution du Grand Prix du roman le jeudi 1er octobre prochain, et sa seconde sélection le jeudi 15 octobre. Le prix sera décerné le jeudi 29 octobre 2020.

Quelques prix ont été annulés. Ainsi le prix des Romancières 2020 le 23 avril, le prix Ouest-France Etonnants Voyageurs 2020 en juin et le prix de la Revue des Deux Mondes 2020 le 26 mai.





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