Le regard décalé: Femme et pouvoir


Par Rédigé le 20/11/2013 (dernière modification le 20/11/2013)

La troisième réélection de la chancelière allemande Angela Merkel en septembre et les actuelles élections présidentielles chiliennes sont l'occasion de revenir sur les femmes à la tête d’État ou de gouvernement dans le monde.


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Relativisons tout de suite, sur les 200 États de la planète, dans seulement 7 d'entre eux on trouve une femme présidente et 10 autres à la tête de gouvernement. Tous les continents sont représentés.

L'Amérique latine, actuellement sous les projecteurs avec les élections chiliennes, a avec le Brésil - 6e économie mondiale -, une présidente, Dilma Rousseff. Son voisin, l'Argentine - pays qui le premier a eu une femme à sa tête - a encore une présidente qui en est à son deuxième mandat, Cristina Kirchner. Plus au nord, le Costa Rica est dirigée par Laura Chinchilla Miranda. N'oublions pas que de 1999 à 2004, le Panama a été quant à lui, présidée par Mireya Moscoso, tout comme le Nicaragua avec Violeta Chamorro, de 1990 à 1997. Parmi elles, il y a des femmes de gauche et des femmes de droite. Au Chili, la socialiste Michelle Bachelet tente de revenir au pouvoir après avoir déjà été présidente de son pays. Entre ces deux élections, elle a rappelons-le présidé l'ONU Femme de 2010 à 2013. Aujourd'hui, et il semble que ce soit une stratégie politique qui devient un nouveau fait de société, les partis politiques présentent deux femmes comme candidates. Face à Michelle Bachelet se trouve Evelyn Matthei, pas peu fière d'avoir obligée sa rivale socialiste donnée largement gagnante par les sondages à l'affronter lors d'un second tour. A n'en pas douter le continent sud-américain est celui qui a le plus fait confiance aux femmes en leur confiant régulièrement des mandats présidentiels.

Plus modestement, le continent africain est moins riche que le précédent en femmes dirigeantes. Seuls deux pays anglophones mais pas issus forcément de l'ancien empire britannique ont confié leurs destinées à des femmes. Au Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, prix Nobel de la Paix a été deux fois élue à la tête de ce pays d'Afrique de l'Ouest. Dans la partie australe du continent, le petit Malawi est aussi dirigé par une femme, Joyce Banda.

En Europe, parmi les anciennes démocraties, l'Allemagne est la seule a avoir confié les rênes du pouvoir à une femme. Mais cela fait d'Angela Merkel, une des femmes sinon la femme la plus puissante de la planète. Il faut ensuite regarder du côté de l'est et du nord de l'Europe pour trouver des femmes dirigeantes. Le Kosovo, nouvel État balkanique a donné sa chance à Atifete Jahjage. Depuis plus longtemps la Lituanie fait confiance à Dalia Grybauskaité. La Finlande, l'Islande, la Lettonie en leur temps ont élu des femmes. La liste n'est pas exhaustive mais l'Irlande, Malte plus au sud ont aussi eu des femmes chefs d’États et de gouvernement.

N'oublions pas l'Asie. Depuis février 2013, la Corée du Sud a élu Park Geun-hye. Rappelons que l'Inde, la Chine, l'Indonésie ou encore les Philippines ont à un moment où à un autre confié leur pays à une femme.

Ce récapitulatif rappelle que même si nous restons loin de l'équité hommes/femmes à la tête d’État et de gouvernement, rares sont aujourd'hui les pays qui n'ont jamais fait confiance à une femme. Pour certaines ce ne fut que par intérim, pour d'autres leurs mandats furent trop courts, mais force est de constater que de droite ou de gauche, dans les démocraties ou sous des régimes autoritaires, les femmes font doucement leurs chemins et prouvent ainsi leurs compétences ou leurs incompétences au même titre que les hommes. Aujourd'hui la situation est loin d'être satisfaisante mais il ne tient qu'à nous qu'elle progresse.





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