Le gouvernement de l’espoir
Alpha Condé et le nouveau gouvernement guinéen. Photo (c) La cellule de communication du Gouvernement
Par le décret du 26 mai 2018, 33 ministères structurent le nouveau gouvernement dont 15 ministres entrants. Le reste est composé de ministres du gouvernement démissionnaire, confirmés ou déplacés. A la tête le célèbre Ibrahima Kassory Fofana, nouveau Premier ministre, chef du gouvernement, un cadre chevronné qui a fait ses preuves dans les gouvernements précédents. Aimé de la population pour avoir fait "la promotion des cadres guinéens et avoir permis à plusieurs jeunes d’intégrer la fonction publique", il est réputé avoir "fait beaucoup de cadres et d’éminents politiques actuels". Des Guinéens espèrent que l’insalubrité, le chômage des jeunes, les coupures intempestives du courant, la pénurie d’eau,… seront bientôt un lointain souvenir. Toutefois, à condition qu’il soit "libre" dans la prise des décisions et dans l’exécution de celles-ci. D’où découle le scepticisme des uns face à un Pouvoir qui l’a nommé et qui, par conséquent, peut le révoquer en cas d’"insubordination".
Le malaise des autres
Le nouveau gouvernement était supposé contenir une "majorité entrante" et non la "permutation ou la confirmation d’anciens ministres égoïstes, cupides et corrompus", à la tête une personne sur laquelle pèse un lourd soupçon de détournement. Kassory Fofana est accusé (sans preuves) d’avoir détourné 274. 000.000.000 GNF sous le régime Conté avant de prendre son envol pour les États-Unis et ne revenir qu’en 2010 à l’occasion de sa candidature présidentielle sous les couleurs de son parti "GPT" (Guinée Pour Tous). Kourouma Aly, footballeur, voit son arrivée à la tête du gouvernement pour "une cause personnelle" ou "un objectif du pouvoir". Ce dernier point fait allusion à l’éventualité d’un troisième mandat du président Condé. "C’est la routine; les mêmes têtes avec les mêmes idées", regrette Kaba Souleymane. Comme ce jeune diplômé en droit, nombreux sont ceux qui demandent le "départ du gouvernement" au profit "d’une nouvelle classe politique" à expérimenter.