Dimanche 25 février, on apprenait que le journaliste slovaque Jan Kubiac avait été assassiné avec sa compagne, encore une fois au cœur de l’Europe, encore une fois parce qu’il faisait son métier. Son métier, c’est-à-dire enquêter sur des faits de corruption, entre des élites politiques et économiques et la mafia italienne. Encore une fois parce qu’il y a peu, rappelez-vous, c’était à Malte qu’on tuait aussi une journaliste d’investigation.
Le 16 octobre 2017, Daphne Caruana Galizia mourait brûlée dans sa voiture où avait été placée une bombe. En décembre, dans le cadre de l’enquête, 10 personnes avaient été interpellées. Et depuis plus rien. Où en sont les investigations menées conjointement par la police maltaise, secondée par le FBI et leurs collègues finlandais? En Slovaquie comme à Malte, certains se réjouissent de la disparition de ceux qui les accusaient de corruption. A La Valette, le Premier ministre, celui-là même qui aujourd’hui s’est engagé personnellement à faire en sorte que les commanditaires et les auteurs de ce crime soient jugés, était visé avec son épouse, entre autres, par la journaliste assassinée.
A Bratislava, trois proches collaborateurs du Premier ministre Robert Fico ont déjà démissionné. Jan Kubiac les soupçonnait d’entretenir des liens avec un homme d’affaires en collusion avec la Mafia. L’article que se préparait à publier le journaliste a évidemment été publié. Ne restent par conséquent que l’intimidation et la peur pour décourager les journalistes de faire leur travail. Mais ces meurtres sont aussi devenus possibles à cause de cette guerre incessante que livrent de nombreux hommes et femmes politiques en France et ailleurs contre les journalistes. Pas une semaine, où un homme ou une femme politique ne dénonce le comportement des médias, responsables de tous les maux. L’affaire Wauquiez en est un bel exemple. Ce dernier ne tient pas sa langue, ses propos sont rapportés dans les médias – certainement de façon excessive par rapport à l’intérêt du sujet, il est vrai – et de bavard il passe à l’état de victime. Et il s’agit là d’un exemple parmi beaucoup d’autres. Pas une semaine sans que les journalistes ne soient menacés, donnant ainsi inconsciemment l’autorisation de les attaquer.
Jan Kuciak et Daphné Caruana Galizia enquêtaient tous les deux sur "des pratiques délictueuses de responsables politiques slovaques" et maltais. Ils en sont morts. Depuis, 10 ans, c’est le cinquième journaliste tué en Europe. Les médias occidentaux dénoncent régulièrement les assassinats de journalistes au Mexique ou en Syrie, les emprisonnements en Turquie, en Chine ou encore en Egypte, et ils font bien. Mais nous devons aussi nous préoccuper sérieusement de ce qu’il se passe en Europe, terre de démocratie. Comme quoi, quels qu’ils soient, les droits ne sont jamais inaliénables ni éternels. Les acquérir est une chose, les conserver en est une autre.
Les femmes sont bien placées pour le savoir. Elles qui vont encore avoir leur journée annuelle pour défendre leurs droits. Lesquels sont loin d’être réels pour certains. Nous en voulons pour preuve un débat sur le port d’un ruban blanc par des personnalités du spectacle, ceci afin de dénoncer les violences faites aux femmes. Le célèbre agent des stars du cinéma français, Dominique Besnehard, a cru bon de commenter le retrait des réseaux sociaux d’une féministe non moins connue, Caroline de Haas. Elle y est victime d’une campagne extrêmement violente. Besnehard tient à rappeler qu’il aime les femmes, mais pas toutes manifestement, puisque cette féministe-là, il la giflerait bien! Et pour soutenir son camarade, l’inoxydable journaliste Jean-Pierre Elkabbach, quelque expérimenté qu’il soit, s’est cru obligé de rajouter qu’il n’était pas impossible qu’il ne soit pas le seul… Pour inaugurer la journée des droits de la femme, on ne peut mieux faire…
Les mots ont du poids surtout s’ils sont dits dans les médias par des hommes ou des femmes connus qui, inconsciemment, pouvons-nous l’espérer encore, cautionnent ainsi une forme certaine de violence.
Le 16 octobre 2017, Daphne Caruana Galizia mourait brûlée dans sa voiture où avait été placée une bombe. En décembre, dans le cadre de l’enquête, 10 personnes avaient été interpellées. Et depuis plus rien. Où en sont les investigations menées conjointement par la police maltaise, secondée par le FBI et leurs collègues finlandais? En Slovaquie comme à Malte, certains se réjouissent de la disparition de ceux qui les accusaient de corruption. A La Valette, le Premier ministre, celui-là même qui aujourd’hui s’est engagé personnellement à faire en sorte que les commanditaires et les auteurs de ce crime soient jugés, était visé avec son épouse, entre autres, par la journaliste assassinée.
A Bratislava, trois proches collaborateurs du Premier ministre Robert Fico ont déjà démissionné. Jan Kubiac les soupçonnait d’entretenir des liens avec un homme d’affaires en collusion avec la Mafia. L’article que se préparait à publier le journaliste a évidemment été publié. Ne restent par conséquent que l’intimidation et la peur pour décourager les journalistes de faire leur travail. Mais ces meurtres sont aussi devenus possibles à cause de cette guerre incessante que livrent de nombreux hommes et femmes politiques en France et ailleurs contre les journalistes. Pas une semaine, où un homme ou une femme politique ne dénonce le comportement des médias, responsables de tous les maux. L’affaire Wauquiez en est un bel exemple. Ce dernier ne tient pas sa langue, ses propos sont rapportés dans les médias – certainement de façon excessive par rapport à l’intérêt du sujet, il est vrai – et de bavard il passe à l’état de victime. Et il s’agit là d’un exemple parmi beaucoup d’autres. Pas une semaine sans que les journalistes ne soient menacés, donnant ainsi inconsciemment l’autorisation de les attaquer.
Jan Kuciak et Daphné Caruana Galizia enquêtaient tous les deux sur "des pratiques délictueuses de responsables politiques slovaques" et maltais. Ils en sont morts. Depuis, 10 ans, c’est le cinquième journaliste tué en Europe. Les médias occidentaux dénoncent régulièrement les assassinats de journalistes au Mexique ou en Syrie, les emprisonnements en Turquie, en Chine ou encore en Egypte, et ils font bien. Mais nous devons aussi nous préoccuper sérieusement de ce qu’il se passe en Europe, terre de démocratie. Comme quoi, quels qu’ils soient, les droits ne sont jamais inaliénables ni éternels. Les acquérir est une chose, les conserver en est une autre.
Les femmes sont bien placées pour le savoir. Elles qui vont encore avoir leur journée annuelle pour défendre leurs droits. Lesquels sont loin d’être réels pour certains. Nous en voulons pour preuve un débat sur le port d’un ruban blanc par des personnalités du spectacle, ceci afin de dénoncer les violences faites aux femmes. Le célèbre agent des stars du cinéma français, Dominique Besnehard, a cru bon de commenter le retrait des réseaux sociaux d’une féministe non moins connue, Caroline de Haas. Elle y est victime d’une campagne extrêmement violente. Besnehard tient à rappeler qu’il aime les femmes, mais pas toutes manifestement, puisque cette féministe-là, il la giflerait bien! Et pour soutenir son camarade, l’inoxydable journaliste Jean-Pierre Elkabbach, quelque expérimenté qu’il soit, s’est cru obligé de rajouter qu’il n’était pas impossible qu’il ne soit pas le seul… Pour inaugurer la journée des droits de la femme, on ne peut mieux faire…
Les mots ont du poids surtout s’ils sont dits dans les médias par des hommes ou des femmes connus qui, inconsciemment, pouvons-nous l’espérer encore, cautionnent ainsi une forme certaine de violence.