Pratique du yoga au bord de l'eau. Photo : Pixabay
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Geneviève, j’ai 65 ans et je vis en campagne près d’Apt, une petite ville du Vaucluse au pied du Luberon, où je suis enseignante de yoga depuis 1984. J’exerce en profession libérale chez moi. Ma salle de yoga ayant été aménagée dans une partie restaurée de mon domicile et je donne des cours matin et soir toute la semaine. J’aime travailler avec des petits groupes de 7-8 personnes maximum pour accompagner chacun au plus près de ses possibilités et de ses difficultés et en essayant de composer des groupes suffisamment homogènes pour pouvoir avancer ensemble.
Comment présenteriez-vous le yoga ?
Le yoga c’est d’abord une discipline qui demande de l’engagement et de la régularité pour produire ses effets.
C’est une discipline qui vise en premier lieu à reprendre contact avec son corps, de façon respectueuse, pacifique, en apprenant à l’écouter d’instant en instant plutôt qu’à le pousser au-delà de ses limites. Une discipline qui assouplit, qui détend, mais à savoir que la détente est obtenue après avoir tout de même bien "travaillé". C’est une discipline qui demande de l’effort et qui renforce, physiquement et psychiquement, qui requiert de la patience et qui apprend la patience et le recul, une grande école de présence. Des qualités qui peuvent tout à fait être transposées en dehors de la salle de yoga, dans la vie quotidienne.
Je m’appelle Geneviève, j’ai 65 ans et je vis en campagne près d’Apt, une petite ville du Vaucluse au pied du Luberon, où je suis enseignante de yoga depuis 1984. J’exerce en profession libérale chez moi. Ma salle de yoga ayant été aménagée dans une partie restaurée de mon domicile et je donne des cours matin et soir toute la semaine. J’aime travailler avec des petits groupes de 7-8 personnes maximum pour accompagner chacun au plus près de ses possibilités et de ses difficultés et en essayant de composer des groupes suffisamment homogènes pour pouvoir avancer ensemble.
Comment présenteriez-vous le yoga ?
Le yoga c’est d’abord une discipline qui demande de l’engagement et de la régularité pour produire ses effets.
C’est une discipline qui vise en premier lieu à reprendre contact avec son corps, de façon respectueuse, pacifique, en apprenant à l’écouter d’instant en instant plutôt qu’à le pousser au-delà de ses limites. Une discipline qui assouplit, qui détend, mais à savoir que la détente est obtenue après avoir tout de même bien "travaillé". C’est une discipline qui demande de l’effort et qui renforce, physiquement et psychiquement, qui requiert de la patience et qui apprend la patience et le recul, une grande école de présence. Des qualités qui peuvent tout à fait être transposées en dehors de la salle de yoga, dans la vie quotidienne.
Dans quelle circonstance avez-vous découvert le yoga ? Et qu’est-ce qui vous a amené à vouloir l’étudier puis l’enseigner ?
À la base, je n’étais pas du tout destinée à cette profession puisqu’après un bac littéraire j’ai fait une école de commerce, Sup de Co à Marseille. J’ai exercé comme agent d’assurances et agent de voyages pendant quelques années, mais cela ne me satisfaisait pas vraiment. Je me suis mariée et j’ai eu trois enfants.
Dans les années 70, le yoga arrivait en France dans un grand vent de nouveautés et d’expériences nouvelles. À cette époque-là, j’étais en 1ère puis en terminale. Très studieuse, je ne sortais pas le nez de mes bouquins. Et afin de "m’aérer un peu", mes parents m’ont proposé de me joindre à un cours de yoga dont un couple d’amis leur avait parlé en bien et qui avait lieu chez un kiné, gage de sérieux. C’est comme cela que j’ai commencé. Je n’ai pas alors vraiment compris tout ce que pouvait m’apporter le yoga, mais je me souviens que j’en ressortais complètement détendue. Par la suite étudiante à Marseille, j’ai laissé tomber après être allée une fois dans une sorte de gymnase sur le campus, où le prof faisait son cours sur une table devant une centaine de personnes. Mais après la naissance de mon deuxième enfant, j’ai fait une sorte de dépression et une amie m’a entraînée au yoga. Là, je me suis souvenue et j’ai "raccroché" tout de suite. Je me suis mise alors à pratiquer pour moi 1 à 2 heures par jour en plus de mes cours hebdomadaires. Si bien que, au bout d’un an, mon enseignante m’a demandé de guider à sa place un tout petit cours de débutants. J’entends encore son "Tu peux le faire !". Simultanément j’ai commencé une formation certifiante de la FNEY (Fédération Nationale des Enseignants de Yoga) qui s’est étalée sur 4 ans. Là, j’y ai suivi des cours d’anatomie, de physio, de psycho, d’étude des textes fondateurs du yoga, l’étude des grandes catégories de postures, et la pédagogie. Car pratique personnelle et enseignement ne sont pas la même chose.
À la base, je n’étais pas du tout destinée à cette profession puisqu’après un bac littéraire j’ai fait une école de commerce, Sup de Co à Marseille. J’ai exercé comme agent d’assurances et agent de voyages pendant quelques années, mais cela ne me satisfaisait pas vraiment. Je me suis mariée et j’ai eu trois enfants.
Dans les années 70, le yoga arrivait en France dans un grand vent de nouveautés et d’expériences nouvelles. À cette époque-là, j’étais en 1ère puis en terminale. Très studieuse, je ne sortais pas le nez de mes bouquins. Et afin de "m’aérer un peu", mes parents m’ont proposé de me joindre à un cours de yoga dont un couple d’amis leur avait parlé en bien et qui avait lieu chez un kiné, gage de sérieux. C’est comme cela que j’ai commencé. Je n’ai pas alors vraiment compris tout ce que pouvait m’apporter le yoga, mais je me souviens que j’en ressortais complètement détendue. Par la suite étudiante à Marseille, j’ai laissé tomber après être allée une fois dans une sorte de gymnase sur le campus, où le prof faisait son cours sur une table devant une centaine de personnes. Mais après la naissance de mon deuxième enfant, j’ai fait une sorte de dépression et une amie m’a entraînée au yoga. Là, je me suis souvenue et j’ai "raccroché" tout de suite. Je me suis mise alors à pratiquer pour moi 1 à 2 heures par jour en plus de mes cours hebdomadaires. Si bien que, au bout d’un an, mon enseignante m’a demandé de guider à sa place un tout petit cours de débutants. J’entends encore son "Tu peux le faire !". Simultanément j’ai commencé une formation certifiante de la FNEY (Fédération Nationale des Enseignants de Yoga) qui s’est étalée sur 4 ans. Là, j’y ai suivi des cours d’anatomie, de physio, de psycho, d’étude des textes fondateurs du yoga, l’étude des grandes catégories de postures, et la pédagogie. Car pratique personnelle et enseignement ne sont pas la même chose.
Quel type de pratique de yoga pratiquez-vous ? Et pourquoi ?
Je pratique et enseigne un yoga ancré dans la tradition, l’hatha-yoga, qui permet de travailler sur tous les aspects de la personne. L’accent est mis sur la précision dans les postures, les alignements respectant la biomécanique corporelle, la coordination des mouvements corporels et de la respiration, une respiration consciente, contrôlée et régulière, enchaînements et postures statiques alternant avec de courtes périodes de relaxation-observation. La séance se termine souvent par un temps de méditation. De nos jours, il y a de très nombreux styles de yoga, certains sont plus physiques que d’autres, plus acrobatiques. Notre époque a vu se développer des yogas de toutes sortes, des yogas qui font la place belle à la performance et au spectaculaire, ou des yogas plus ou moins ludiques. Des yogas qui, en fait, ressemblent à notre monde d’aujourd’hui. Comme le dit Eva Ruchpaul, qui est une grande dame du yoga âgée de 90 ans, "Ce n’est pas grave ! Ça s’estompera et le yoga sera toujours là ! Je lui fais confiance". L’hatha-yoga traditionnel sera toujours là.
Quels sont les différents apports possibles d’une pratique régulière du yoga pour le corps et l’esprit ?
La pratique régulière amène en priorité une plus grande vitalité, qui passe par de meilleures circulations intérieures d’énergie et un "nettoyage" musculaire et articulaire. Lentement parfois mais assurément, les pratiquants ressentent moins de résistances dans leur corps, un plus d’aisance, un plus de souplesse. Bien sûr toutes les douleurs ne disparaissent pas mais on apprend au moins à mieux les gérer.
Le yoga, et c’est essentiel, conduit à une meilleure connaissance de soi. De ce fait, c’est une voie de transformation, un cheminement qui ouvre à une conscience plus large de ce que l’on ressent, de qui l’on est, et de ce qui est. Par l’expérience intérieure, il permet de développer petit à petit un discernement, une intelligence autre que l’intelligence réflexive. Il permet d’être plus libre de ses conditionnements et de ses émotions, ou au moins d’avoir des outils pour vivre mieux avec.
Je pratique et enseigne un yoga ancré dans la tradition, l’hatha-yoga, qui permet de travailler sur tous les aspects de la personne. L’accent est mis sur la précision dans les postures, les alignements respectant la biomécanique corporelle, la coordination des mouvements corporels et de la respiration, une respiration consciente, contrôlée et régulière, enchaînements et postures statiques alternant avec de courtes périodes de relaxation-observation. La séance se termine souvent par un temps de méditation. De nos jours, il y a de très nombreux styles de yoga, certains sont plus physiques que d’autres, plus acrobatiques. Notre époque a vu se développer des yogas de toutes sortes, des yogas qui font la place belle à la performance et au spectaculaire, ou des yogas plus ou moins ludiques. Des yogas qui, en fait, ressemblent à notre monde d’aujourd’hui. Comme le dit Eva Ruchpaul, qui est une grande dame du yoga âgée de 90 ans, "Ce n’est pas grave ! Ça s’estompera et le yoga sera toujours là ! Je lui fais confiance". L’hatha-yoga traditionnel sera toujours là.
Quels sont les différents apports possibles d’une pratique régulière du yoga pour le corps et l’esprit ?
La pratique régulière amène en priorité une plus grande vitalité, qui passe par de meilleures circulations intérieures d’énergie et un "nettoyage" musculaire et articulaire. Lentement parfois mais assurément, les pratiquants ressentent moins de résistances dans leur corps, un plus d’aisance, un plus de souplesse. Bien sûr toutes les douleurs ne disparaissent pas mais on apprend au moins à mieux les gérer.
Le yoga, et c’est essentiel, conduit à une meilleure connaissance de soi. De ce fait, c’est une voie de transformation, un cheminement qui ouvre à une conscience plus large de ce que l’on ressent, de qui l’on est, et de ce qui est. Par l’expérience intérieure, il permet de développer petit à petit un discernement, une intelligence autre que l’intelligence réflexive. Il permet d’être plus libre de ses conditionnements et de ses émotions, ou au moins d’avoir des outils pour vivre mieux avec.
À partir de quel âge et jusqu’à quand peut-on pratiquer le yoga ? Faudrait-il l’enseigner à l’école ? Si oui pourquoi?
Le yoga est bénéfique pour tous, il n’y a pas de limite d’âge à sa pratique. J’ai en cours des personnes de 80-85 ans, ma doyenne s’est arrêtée à 89 ans parce que la route pour venir lui faisait souci. Mais elle continue à pratiquer chez elle. Par contre toutes les formes de yoga ne sont pas pour tout le monde, et même dans un yoga doux, il y a des contre-indications à connaître, et des adaptations peuvent être nécessaires à n’importe quel âge d’ailleurs.
Les tout-petits, dès 3 ans environ, peuvent commencer le yoga dans des petites séances courtes et ludiques. Mes petits-enfants ont commencé avec moi et dans leur école avec leur institutrice à peu près à cet âge-là. C’est une très bonne chose, pour leur apprendre à se détendre et à se concentrer en apprenant à ramener leur attention sur leur respiration et à bien respirer. Ils adorent la relaxation, et ils en ont vraiment besoin. Il est selon moi très important qu’il soit ou qu’il continue à être enseigné à l’école car il peut vraiment être une source d’équilibre dans la vie telle qu’elle est aujourd’hui, souvent perturbante, et qui va toujours de plus en plus vite.
Le yoga est bénéfique pour tous, il n’y a pas de limite d’âge à sa pratique. J’ai en cours des personnes de 80-85 ans, ma doyenne s’est arrêtée à 89 ans parce que la route pour venir lui faisait souci. Mais elle continue à pratiquer chez elle. Par contre toutes les formes de yoga ne sont pas pour tout le monde, et même dans un yoga doux, il y a des contre-indications à connaître, et des adaptations peuvent être nécessaires à n’importe quel âge d’ailleurs.
Les tout-petits, dès 3 ans environ, peuvent commencer le yoga dans des petites séances courtes et ludiques. Mes petits-enfants ont commencé avec moi et dans leur école avec leur institutrice à peu près à cet âge-là. C’est une très bonne chose, pour leur apprendre à se détendre et à se concentrer en apprenant à ramener leur attention sur leur respiration et à bien respirer. Ils adorent la relaxation, et ils en ont vraiment besoin. Il est selon moi très important qu’il soit ou qu’il continue à être enseigné à l’école car il peut vraiment être une source d’équilibre dans la vie telle qu’elle est aujourd’hui, souvent perturbante, et qui va toujours de plus en plus vite.