Le Président Moubarak au Parlement


Par Chérik CHAFIK Rédigé le 01/12/2008 (dernière modification le 01/12/2008)

Le président a prononcé cette semaine son traditionnel discours de début de session parlementaire. Il a notamment abordé la lutte contre les effets de la crise financière mondiale et le développement de l'énergie nucléaire dans le pays.


Un discours rassurant

Devant une réunion conjointe des députés de l'Assemblée du peuple et du Conseil consultatif , le chef de l'Etat a prononcé cette semaine son traditionnel discours de début de la session parlementaire. Il a évoqué les questions d'ordre interne et externe et contexte oblige, le président Moubarak s'est ensuite centré sur les conséquences de la crise financière mondiale. Moubarak a estimé que les pays en voie de développement devraient avoir plus de droits au niveau des mesures mises en place pour enrayer la crise. « Les pays en voie de développement ont le droit de participer aux mesures qui seront prises, pour développer les institutions financières internationales », a déclaré le chef de l'État.

Le président n’a pas caché que la crise financière a mené à une récession qui a ralentit le taux de croissance et a fait que l’Egypte passe par des moments très difficiles. « L'économie égyptienne n’est pas très loin de ces moments difficiles. Notre économie a enregistré une croissance de 5,8 % au premier quart de cette année fiscale 2008, alors que cette croissance a enregistré 6,5 % l’année dernière dans la même période », a souligné le chef de l’Etat. Moubarak a demandé au gouvernement de prendre des mesures pour relever le taux de croissance. « Il faut appliquer une politique de réforme économique pour que le pays puisse affronter cette crise », a t-il demandé. Et d’ajouter que l'Egypte va affronter cette crise en augmentant les dépenses publiques, en soutenant le secteur privé et en encourageant les entreprises et les investissements. « J’ai demandé au gouvernement d’augmenter les dépenses publiques destinées à l'investissement qui doivent être dirigées aux infrastructures, au développement des ports et aux entreprises de drainages. (…) J'ai demandé au gouvernement de faire le nécessaire pour attirer les investissements arabes et étrangers, notamment ceux des pays du Golfe et les pays qui n’ont pas subi l'impact de la crise mondiale de manière importante comme l’Inde et la Chine », a expliqué le président Moubarak. Et pour affronter les impacts de cette crise mondiale, le chef de l’Etat a promis de lancer, au cours de cette session parlementaire, un projet de loi pour renforcer le rôle des organismes de contrôle sur les marchés financiers, ainsi que sur les assurances et les crédits mobiliers. En vertu de cette loi, un nouvel organisme chargé de contrôler ces secteurs d'activités sera crée.

Outre la crise financière, le programme nucléaire pacifique a été évoqué par le chef de l'Etat. Moubarak a affirmé avoir pris la responsabilité, en tant que président de la République, de construire des centrales nucléaires, afin de générer l'électricité. « Je tiens à ce projet nucléaire et au droit de l'Egypte de profiter de l'usage pacifique de cette énergie », a t-il expliqué. Et d'ajouter : « Je lancerai pendant cette session parlementaire un projet de loi qui a pour but d'organiser les activités nucléaires, afin que cette activité ait un cadre législatif », a t-il ajouté. En fait, le président a évoqué, durant son discours, l'intérêt accordé à la sécurité nationale. « Ma première responsabilité sera toujours la sécurité nationale. Cette sécurité a une dimension stratégique, politique et économique, dont nous tenons compte dans le cadre de notre politique étrangère de manière à servir nos intérêts », a déclaré Moubarak. Il a affirmé que la politique du gouvernement est de s'orienter vers les pays qui réalisent nos intérêts et qui respectent notre dignité. « Nous n'acceptons pas les pressions de quiconque », a fermement déclaré le chef de l'Etat.

A part les affaires internes, la politique étrangère a été également présente dans son discours devant les députés. Le chef de l'Etat a accordé une grande priorité au Soudan et à sa sécurité. En fait, le rais a visité le nord et le sud du Soudan ce mois-ci pour la première fois depuis 16 ans. Il a également évoqué la cause palestinienne qui est selon lui « La clé de tous les conflits au Proche-Orient ». Selon lui, la sécurité et le règlement de la cause palestinienne sont un problème stratégique. « L'Egypte ne perdra jamais l'espoir de la paix. Nous allons continuer à renforcer nos efforts, afin d'établir l'Etat palestinien et sa capitale Jérusalem », a t-il conclu.


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