La première concerne les relations avec la Russie. Les États-Unis ne peuvent ignorer les livraisons massives et récurrentes d’armes russes au régime syrien. Et accepter, sans broncher, de s’entendre en même temps avec Moscou pour promouvoir une conférence en vue d’une "issue politique" au conflit. Une ambiguïté nourrie par les tergiversations du Secrétaire d’État américain: au Kremlin le 7 mai, John Kerry reconnaît que les approches de la Russie et des États-Unis sur la question syrienne "n’ont jamais été vraiment différentes". Trois jours plus tard, le même affirme détenir "une preuve solide" de l’utilisation d’armes chimiques par Damas et appelle de ses vœux un "gouvernement de transition n'incluant pas le président Assad".
Un départ du président syrien dont Vladimir Poutine ne veut pas entendre parler mais dont le principe est néanmoins confirmé par Barack Obama au premier Ministre turc Erdogan dans leur conférence commune du 16 mai: "Nous sommes tous les deux d'accord sur le fait qu'Assad doit partir". Initiée par la Russie, la conférence internationale sur la Syrie ne risque-t-elle pas d’accorder à Damas une légitimité qu’il sera, ensuite, encore plus difficile de lui dénier? Moscou n’est-il pas en train de gagner son pari sur un pourrissement du conflit favorable à Bachar El-Assad, sur l’inévitable léthargie des occidentaux et sur l’inquiétude de ces derniers suscitée par l’infiltration djihadiste de l’opposition syrienne, conséquence de cette inaction?
Un départ du président syrien dont Vladimir Poutine ne veut pas entendre parler mais dont le principe est néanmoins confirmé par Barack Obama au premier Ministre turc Erdogan dans leur conférence commune du 16 mai: "Nous sommes tous les deux d'accord sur le fait qu'Assad doit partir". Initiée par la Russie, la conférence internationale sur la Syrie ne risque-t-elle pas d’accorder à Damas une légitimité qu’il sera, ensuite, encore plus difficile de lui dénier? Moscou n’est-il pas en train de gagner son pari sur un pourrissement du conflit favorable à Bachar El-Assad, sur l’inévitable léthargie des occidentaux et sur l’inquiétude de ces derniers suscitée par l’infiltration djihadiste de l’opposition syrienne, conséquence de cette inaction?
Washington veut ménager l'après présidentielle iranienne
Des contradictions qui portent aussi, selon les puissances européennes, sur le Hezbollah et l’Iran: le président américain a frisé le ridicule, le 20 mai, en appelant son homologue libanais pour s’inquiéter du "rôle croissant du Hezbollah en Syrie, qui combat au côté du régime Assad". Ridicule car chacun sait que la milice chiite ne tient aucun compte des structures de l’État libanais – ou de ce qu’il en subsiste en l’absence de gouvernement - pour mener ses activités militaires. Le virulent discours, samedi soir, de son Secrétaire général Hassan Nasrallah en témoigne mais au nord du Liban, Tripoli en paie le prix.
Pourquoi les États-Unis exigeraient-ils en outre des Européens qu’ils inscrivent le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes, eux qui rechignent à s’engager plus avant -et aux côtés d’Israël- contre son principal fournisseur et donneur d’ordre, l’Iran? Et ce, alors qu’un rapport de l’AIEA du 21 mai dévoile la mise en service de nouvelles centrifugeuses dans la centrale nucléaire de Natanz. Washington ne rejette même pas l’idée, soutenue par Moscou, de voir Téhéran siéger à la conférence de Genève. Il faut bien sûr ménager l’après présidentielle iranienne! Paradigme du genre, la diplomatie de Barack Obama consisterait-elle à dire aux uns et aux autres ce qu’ils ont envie d’entendre?
Pourquoi les États-Unis exigeraient-ils en outre des Européens qu’ils inscrivent le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes, eux qui rechignent à s’engager plus avant -et aux côtés d’Israël- contre son principal fournisseur et donneur d’ordre, l’Iran? Et ce, alors qu’un rapport de l’AIEA du 21 mai dévoile la mise en service de nouvelles centrifugeuses dans la centrale nucléaire de Natanz. Washington ne rejette même pas l’idée, soutenue par Moscou, de voir Téhéran siéger à la conférence de Genève. Il faut bien sûr ménager l’après présidentielle iranienne! Paradigme du genre, la diplomatie de Barack Obama consisterait-elle à dire aux uns et aux autres ce qu’ils ont envie d’entendre?