Il est à craindre que la mort du jeune Clément Méric ne suscite pas la nécessaire prise de conscience – et les leçons tout aussi indispensables qu’il faudrait en tirer – sur la dissémination multiforme de la violence politique en France. Aussi dramatique et spectaculaire qu’elle puisse être, la sauvagerie physique actée est loin d’être la seule responsable de l’assassinat du jeune militant. L’affligeant spectacle de ces leaders politiques en campagne, de droite comme de gauche, se précipitant sur les lieux de la tragédie illustre, outre l’opportunisme extravagant et le profond mépris de ces élus pour l’humain, leur aveuglement sinon leur déni sur les raisons sous-jacentes de cette agressivité qu’ils prétendent combattre: la manière dont les uns et les autres ont été vertement accueillis sur place révèle, dans ce temps provisoire de la lucidité due à la colère, le néant de leur crédibilité.
Dans ces conditions de vacuité représentative, de déliquescence politique déjà soulignée dans un précédent éditorial, d’une parole qui se dédit, de promesses abandonnées sitôt formulées, comment la violence politique dans l’Hexagone ne ferait-elle pas effraction ailleurs et autrement? Un exemple: la reculade du chef de l’État sous la pression des parlementaires vidant de son contenu la loi sur la transparence du patrimoine des élus ne va-t-elle pas alimenter cette acrimonie envers un système en plaçant à sa marge, voire à l’extérieur de ce dernier par radicalisation, nombre d’acteurs de la société civile?
Dans ces conditions de vacuité représentative, de déliquescence politique déjà soulignée dans un précédent éditorial, d’une parole qui se dédit, de promesses abandonnées sitôt formulées, comment la violence politique dans l’Hexagone ne ferait-elle pas effraction ailleurs et autrement? Un exemple: la reculade du chef de l’État sous la pression des parlementaires vidant de son contenu la loi sur la transparence du patrimoine des élus ne va-t-elle pas alimenter cette acrimonie envers un système en plaçant à sa marge, voire à l’extérieur de ce dernier par radicalisation, nombre d’acteurs de la société civile?
L'impunité des dirigeants politiques conduit au rejet d'une démocratie qui les protège
Autre illustration: le Président directeur général d’Orange, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, se voit-il recommander par Arnaud Montebourg la démission en cas de mise en examen dans l’affaire Tapie? Il en appelle à la protection de l’Élysée! Faudra-t-il ensuite s’étonner du fait que ces formes revendiquées d’impunité, inadmissibles par leur outrance, induisent un rejet absolu de l’idée démocratique puisque cette dernière en couvre les agissements?
Lorsque Nathalie Kosciusko-Morizet, lors de la primaire chaotique visant à désigner le candidat de l’UMP pour Paris, accepte de laisser dire en son nom qu’elle ne viendra pas à la réunion de crise parce que "Blanche Neige ne discute pas avec les nains", cette arrogance ne rejoint-elle pas les tristes dérapages verbaux – sinon les insultes – lors des manifestations contre le mariage pour tous dont nous avions aussi souligné les questionnements qu’il adressait à la société française? Cliquez ici pour le lire
Les hommes politiques communiquent. Les extrémistes de tous bords ont donc le champ libre pour s'adonner à la politique.
Lorsque Nathalie Kosciusko-Morizet, lors de la primaire chaotique visant à désigner le candidat de l’UMP pour Paris, accepte de laisser dire en son nom qu’elle ne viendra pas à la réunion de crise parce que "Blanche Neige ne discute pas avec les nains", cette arrogance ne rejoint-elle pas les tristes dérapages verbaux – sinon les insultes – lors des manifestations contre le mariage pour tous dont nous avions aussi souligné les questionnements qu’il adressait à la société française? Cliquez ici pour le lire
Les hommes politiques communiquent. Les extrémistes de tous bords ont donc le champ libre pour s'adonner à la politique.