L'art interdit autorisé ? (c) ce Inst.
Le Musée de l'Art interdit ou Museu de l'Art Prohibit en catalan, le premier au monde, a ouvert ses portes le 26 octobre dernier dans la Casa Garriga Nogués, un édifice moderniste du début du XXe siècle, tout près du Passeig de Gràcia et de la Casa Batlló et La Pedrera, chefs-d’oeuvre architecturaux de Antoni Gaudí.
Le projet en est dû au journaliste; homme d’affaires et collectionneur catalan Josep Maria Benet Ferran appelé plus couramment Tatxo Benet. Celui-ci explique "Il y a des œuvres qui n’ont peut-être pas une grande valeur artistique mais leur histoire mérite une place au musée. C’est ce que ces œuvres ont en commun et cela montre que la censure a échoué, car ici vous pouvez les voir. C’est un triomphe de la liberté d’expression".
En février 2018, Tatxo Benet commence une collection baptisée Censored. Cette année-là, lors de l’ARCO, foire internationale d'art contemporain de Madrid, il achète une œuvre de l’artiste espagnol Santiago Sierra intitulée "Prisonniers politiques de l’Espagne contemporaine", ensemble de 24 photographies en noir et blanc de captifs, surtout des activistes de gauche. Pour éviter le scandale prêt à éclater, le président de l’Ifema, Instituto ferial de Madrid, entité chargée de l'organisation de foires, demande que l’on retire les photographies en question. Tatxo Benet les achète donc. Ce qui lui donne l’idée d’offrir un cadre aux oeuvres refusées par les institutions officielles et qui méritent une seconde chance. "Le Musée de l'Art interdit est né avec la volonté d'être un espace de liberté créative et un laboratoire pour aborder les actes de censure dans l’art".
42 œuvres sont exposées sur les 200 qui composent la collection de Tatxo Benet, Warhol, Picasso, Goya, Banksy, Gustav Klimt, Miquel Barceló, Haring ou Mapplethorpe, entre autres.
On remarque un portrait du dissident chinois Ai Weiwei. "Filippo Strozzi in Lego", cette création représente le banquier florentin de la Renaissance entièrement constituée de Lego. En 2015, le fabricant danois avait refusé de livrer les pièces destinées à constituer cette œuvre qu’elle jugeait "politique". Celle-ci avait finalement pu être réalisée grâce à une collecte de pièces organisée par l’artiste lui-même. On trouve aussi "Raphaël et la Fornarina VII : Le Pape est là assis" de Pablo Picasso, "La Révolution" de l’artiste mexicain Fabián Chairez, une sculpture qui représente le général Franco dans un réfrigérateur, des dessins faits par des prisonniers de Guantanamo ou "Silence Rouge et Bleu" de l'artiste franco-algérienne Zoulikha Bouadbdellah, composée de "30 tapis de prière, chacun orné d'une paire de stillettos à paillettes". L’oeuvre avait fait partie d'une exposition à Clichy dans les Hauts-de-Seine mais la pression d'une association de musulmans locale avait obligé l'artiste à retirer l’oeuvre de l’exposition.
L’objectif de Tatxo Benet est d’éduquer les visiteurs à propos de la censure. Il pense que "venir dans ce musée augmentera le niveau de tolérance des visiteurs". C’est pourquoi chaque oeuvre est accompagnée d’informations précisant comment et pourquoi les autorités religieuses ou culturelles ont demandé son retrait.
Le projet en est dû au journaliste; homme d’affaires et collectionneur catalan Josep Maria Benet Ferran appelé plus couramment Tatxo Benet. Celui-ci explique "Il y a des œuvres qui n’ont peut-être pas une grande valeur artistique mais leur histoire mérite une place au musée. C’est ce que ces œuvres ont en commun et cela montre que la censure a échoué, car ici vous pouvez les voir. C’est un triomphe de la liberté d’expression".
En février 2018, Tatxo Benet commence une collection baptisée Censored. Cette année-là, lors de l’ARCO, foire internationale d'art contemporain de Madrid, il achète une œuvre de l’artiste espagnol Santiago Sierra intitulée "Prisonniers politiques de l’Espagne contemporaine", ensemble de 24 photographies en noir et blanc de captifs, surtout des activistes de gauche. Pour éviter le scandale prêt à éclater, le président de l’Ifema, Instituto ferial de Madrid, entité chargée de l'organisation de foires, demande que l’on retire les photographies en question. Tatxo Benet les achète donc. Ce qui lui donne l’idée d’offrir un cadre aux oeuvres refusées par les institutions officielles et qui méritent une seconde chance. "Le Musée de l'Art interdit est né avec la volonté d'être un espace de liberté créative et un laboratoire pour aborder les actes de censure dans l’art".
42 œuvres sont exposées sur les 200 qui composent la collection de Tatxo Benet, Warhol, Picasso, Goya, Banksy, Gustav Klimt, Miquel Barceló, Haring ou Mapplethorpe, entre autres.
On remarque un portrait du dissident chinois Ai Weiwei. "Filippo Strozzi in Lego", cette création représente le banquier florentin de la Renaissance entièrement constituée de Lego. En 2015, le fabricant danois avait refusé de livrer les pièces destinées à constituer cette œuvre qu’elle jugeait "politique". Celle-ci avait finalement pu être réalisée grâce à une collecte de pièces organisée par l’artiste lui-même. On trouve aussi "Raphaël et la Fornarina VII : Le Pape est là assis" de Pablo Picasso, "La Révolution" de l’artiste mexicain Fabián Chairez, une sculpture qui représente le général Franco dans un réfrigérateur, des dessins faits par des prisonniers de Guantanamo ou "Silence Rouge et Bleu" de l'artiste franco-algérienne Zoulikha Bouadbdellah, composée de "30 tapis de prière, chacun orné d'une paire de stillettos à paillettes". L’oeuvre avait fait partie d'une exposition à Clichy dans les Hauts-de-Seine mais la pression d'une association de musulmans locale avait obligé l'artiste à retirer l’oeuvre de l’exposition.
L’objectif de Tatxo Benet est d’éduquer les visiteurs à propos de la censure. Il pense que "venir dans ce musée augmentera le niveau de tolérance des visiteurs". C’est pourquoi chaque oeuvre est accompagnée d’informations précisant comment et pourquoi les autorités religieuses ou culturelles ont demandé son retrait.