"Los Modernos. Dialogues France Mexique" a conservé le principe de l’exposition mexicaine, mettre face à face deux aspects de l’art moderne entre 1900 et 1960, à travers deux collections. Celle du musée des Beaux-Arts de Lyon et celle du MUNAL, sans compter les prêts d’autres prestigieuses institutions européennes et mexicaines ainsi que de collections privées. Plus de trois cents œuvres sont ainsi présentes dont une centaine de photographies.
A Lyon, l’exposition comporte aussi une section consacrée à Diego Rivera et aux liens qu’il a entretenus avec le milieu artistique parisien, en particulier avec les cubistes. Il n’a pas toujours été le célèbre peintre muraliste que l’on connaît. Établi à Paris en 1911, il est d’abord néo-impressionniste, en attestent "Toits de Paris" en1914 ou "Plaza de toros de Madrid" en 1915. Puis, il rejoint les cubistes. On peut s’en rendre compte avec "L’Architecte Jesús T. Acevedo" de 1915-1916, auquel fait face "L’Éditeur Eugène Figuière" d’Albert Gleizes daté de 1913. En 1921, il retourne au Mexique et participe à l’aventure du muralisme aux côtés de David Alfaro Siqueiros et José Clemente Orozco. Leur objectif est de mettre l’art à la portée de tous, en rejetant la peinture traditionnelle jugée élitiste. Octavio Paz, prix Nobel de littérature 1990, précise en 1983 dans "Rire et pénitence": "La révolution avait découvert le peuple mexicain et ses arts traditionnels; de leur côté, les gouvernements révolutionnaires avaient besoin, pour ainsi dire, d’une consécration par les artistes. Pourtant, le phénomène essentiel fut l’apparition d’un groupe de peintres qui vit la réalité avec d’autres yeux, un regard neuf et non avec celui de l’art académique. (...) La peinture mexicaine moderne est le point de convergence de deux révolutions: la révolution sociale mexicaine et la révolution artistique de l’Occident". Rivera réalisera à l’École nationale d’architecture de Chapingo ses fresques sur les paysans mexicains.
Une autre partie montre la fascination qu’exerça le Mexique sur artistes, critiques, photographes, écrivains, poètes français proches du surréalisme. Antonin Artaud et André Breton y séjournent. Le premier en 1936, il écrira la même année dans "Le Mexique et la civilisation", Les Tarahumaras: "C’est peut-être une idée baroque pour un Européen, que d’aller chercher au Mexique les bases vivantes d’une culture dont la notion semble s’effriter ici; mais j’avoue que cette idée m’obsède; il y a au Mexique, liée au sol, perdue dans les coulées de lave volcanique, vibrante dans le sang indien, la réalité magique d’une culture, dont il faudrait peu de chose sans doute pour rallumer matériellement les feux". Quant à André Breton arrivé en 1938, il est fasciné par l’art précolombien et les objets d’art populaire, il rencontre Frida Kahlo et exposera ses peintures à Paris en 1939. Au début du XXe siècle, "le Mexique fascinait les avant-gardes européennes", précise Sylvie Ramond, directrice du musée, commissaire de l’exposition.
Une troisième partie est consacrée à la photographie mexicaine dans la première moitié du XXe siècle et à l’interaction entre photographes mexicains, américains et français, tels Henri Cartier-Bresson qui s’y rend en 1934, Bernard Plossu en 1965 ou Tina Modotti vers 1920.
Dans les années 1950, la Ruptura désigne un groupe d’artistes souhaitant s’affranchir de l’art des muralistes. Certains se rattachent à l’art abstrait, d’autres à l’art figuratif, Alberto Gironella, Vicente Rojo, Manuel Felguérez ou José Luis Cuevas.
A Lyon, l’exposition comporte aussi une section consacrée à Diego Rivera et aux liens qu’il a entretenus avec le milieu artistique parisien, en particulier avec les cubistes. Il n’a pas toujours été le célèbre peintre muraliste que l’on connaît. Établi à Paris en 1911, il est d’abord néo-impressionniste, en attestent "Toits de Paris" en1914 ou "Plaza de toros de Madrid" en 1915. Puis, il rejoint les cubistes. On peut s’en rendre compte avec "L’Architecte Jesús T. Acevedo" de 1915-1916, auquel fait face "L’Éditeur Eugène Figuière" d’Albert Gleizes daté de 1913. En 1921, il retourne au Mexique et participe à l’aventure du muralisme aux côtés de David Alfaro Siqueiros et José Clemente Orozco. Leur objectif est de mettre l’art à la portée de tous, en rejetant la peinture traditionnelle jugée élitiste. Octavio Paz, prix Nobel de littérature 1990, précise en 1983 dans "Rire et pénitence": "La révolution avait découvert le peuple mexicain et ses arts traditionnels; de leur côté, les gouvernements révolutionnaires avaient besoin, pour ainsi dire, d’une consécration par les artistes. Pourtant, le phénomène essentiel fut l’apparition d’un groupe de peintres qui vit la réalité avec d’autres yeux, un regard neuf et non avec celui de l’art académique. (...) La peinture mexicaine moderne est le point de convergence de deux révolutions: la révolution sociale mexicaine et la révolution artistique de l’Occident". Rivera réalisera à l’École nationale d’architecture de Chapingo ses fresques sur les paysans mexicains.
Une autre partie montre la fascination qu’exerça le Mexique sur artistes, critiques, photographes, écrivains, poètes français proches du surréalisme. Antonin Artaud et André Breton y séjournent. Le premier en 1936, il écrira la même année dans "Le Mexique et la civilisation", Les Tarahumaras: "C’est peut-être une idée baroque pour un Européen, que d’aller chercher au Mexique les bases vivantes d’une culture dont la notion semble s’effriter ici; mais j’avoue que cette idée m’obsède; il y a au Mexique, liée au sol, perdue dans les coulées de lave volcanique, vibrante dans le sang indien, la réalité magique d’une culture, dont il faudrait peu de chose sans doute pour rallumer matériellement les feux". Quant à André Breton arrivé en 1938, il est fasciné par l’art précolombien et les objets d’art populaire, il rencontre Frida Kahlo et exposera ses peintures à Paris en 1939. Au début du XXe siècle, "le Mexique fascinait les avant-gardes européennes", précise Sylvie Ramond, directrice du musée, commissaire de l’exposition.
Une troisième partie est consacrée à la photographie mexicaine dans la première moitié du XXe siècle et à l’interaction entre photographes mexicains, américains et français, tels Henri Cartier-Bresson qui s’y rend en 1934, Bernard Plossu en 1965 ou Tina Modotti vers 1920.
Dans les années 1950, la Ruptura désigne un groupe d’artistes souhaitant s’affranchir de l’art des muralistes. Certains se rattachent à l’art abstrait, d’autres à l’art figuratif, Alberto Gironella, Vicente Rojo, Manuel Felguérez ou José Luis Cuevas.
"Mexique, aller-retour"
En complément de la visite au musée des Beaux-Arts, on peut se rendre à la galerie Le Réverbère, à quelques rues de là. Jusqu'au 3 mars 2018, l’exposition qu'elle présente est conçue en écho à "Los Modernos. Dialogues France Mexique". C'est d'ailleurs vraiment un aller-retour entre le musée et la galerie, entre les continents américain et européen, entre modernes et contemporains. Grâce surtout à trois photographes majeurs Pablo Ortíz Monasterio, Bernard Plossu et Denis Roche. Et Jacques Damez, commissaire de l’exposition et co-directeur de la galerie Le Réverbère, de citer Jack Kerouac qui dans son livre mythique "Sur la route" écrivait: "Juste de l’autre côté de la rue, le Mexique commençait. On regarda émerveillés. À notre étonnement, ça ressemblait au Mexique".