Laurence Fischer transmet sans retenues aux femmes victimes de violences, sa force mentale acquise par des années d'entrainement et de compétitions © Guillaume Malheiro
C’est officiel, la championne du monde de karaté Laurence Fischer et fondatrice de "Fight For Dignity" est nommée ambassadeur du Sport.
Elle prendra ses fonctions en juillet selon un décret daté du 30 avril. Placée sous l'autorité du ministère des Affaires étrangères et du ministère des Sports, la karatéka qui a été ambassadrice des Jeux de Paris 2024 aura pour mission de faire rayonner le sport Français sur tous les continents. Nul doute qu'elle remplira ses nouvelles prérogatives avec succès. Qu’il s’agisse de son engagement sportif ou humanitaire, Laurence Fischer est une championne toute catégorie. La discipline, le dépassement de soi enseignés par son père féru de karaté et son potentiel hors du commun l’ont conduite à remporter 3 titres mondiaux et 7 européens. La jeune retraitée transmet sans retenues aux femmes victimes de violences, sa force mentale acquise par des années d'entrainement et de compétitions.
Adolescente, la marseillaise est déjà sensible à la cause des femmes. Elle a forgé en partie sa personnalité et ses convictions grâce à des artistes de pointe comme Nina Simone "elle a été l’une des premières à dénoncer la condition des femmes à travers ses chansons". En 2005 au cours d’un voyage en Afghanistan organisé par "Sport sans Frontières" (renommé depuis "Play International"), l’athlète y découvre avec effroi les libertés restreintes accordées aux femmes. D’après un classement publié par la Fondation Thomson Reuters, ce pays figure au 7 ème rang mondial des pays "dangereux pour les femmes". Selon l’étude, elles ont le pire accès aux soins de santé au monde, subissent le plus d’agressions sexuelles, de violences physiques et verbales. Invitée pour y entraîner une équipe afghane de karaté, l’athlète se rappelle qu’"elles profitaient du sport pour s’affirmer et s’émanciper".
Elle prendra ses fonctions en juillet selon un décret daté du 30 avril. Placée sous l'autorité du ministère des Affaires étrangères et du ministère des Sports, la karatéka qui a été ambassadrice des Jeux de Paris 2024 aura pour mission de faire rayonner le sport Français sur tous les continents. Nul doute qu'elle remplira ses nouvelles prérogatives avec succès. Qu’il s’agisse de son engagement sportif ou humanitaire, Laurence Fischer est une championne toute catégorie. La discipline, le dépassement de soi enseignés par son père féru de karaté et son potentiel hors du commun l’ont conduite à remporter 3 titres mondiaux et 7 européens. La jeune retraitée transmet sans retenues aux femmes victimes de violences, sa force mentale acquise par des années d'entrainement et de compétitions.
Adolescente, la marseillaise est déjà sensible à la cause des femmes. Elle a forgé en partie sa personnalité et ses convictions grâce à des artistes de pointe comme Nina Simone "elle a été l’une des premières à dénoncer la condition des femmes à travers ses chansons". En 2005 au cours d’un voyage en Afghanistan organisé par "Sport sans Frontières" (renommé depuis "Play International"), l’athlète y découvre avec effroi les libertés restreintes accordées aux femmes. D’après un classement publié par la Fondation Thomson Reuters, ce pays figure au 7 ème rang mondial des pays "dangereux pour les femmes". Selon l’étude, elles ont le pire accès aux soins de santé au monde, subissent le plus d’agressions sexuelles, de violences physiques et verbales. Invitée pour y entraîner une équipe afghane de karaté, l’athlète se rappelle qu’"elles profitaient du sport pour s’affirmer et s’émanciper".
Ambassadeur de la guérison par le sport
Des voyages et des rencontres à travers le monde ont façonné son engagement humanitaire. Mais le véritable tournant s’est manifesté en 2013 lors d'un Forum mondial des femmes francophones. La sportive de haut niveau fait la connaissance du gynécologue congolais Denis Mukwege surnommé "l’homme qui répare les femmes". Son récit bouleversant, l’incite à suivre les pas de celui qui est devenu en 2018 Prix Nobel de la Paix "j’ignorais que le viol de masse était utilisé comme une arme de guerre". Cet acte criminel est commis pour terroriser les populations et transmettre délibérément le VIH. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 45 % des femmes en Afrique sont la cible "de violence sexuelle exercée par d’autres que le partenaire".
Bien qu’elle ne soit pas médecin, elle se rend en 2014 sur les rives du lac Kivu de la République démocratique du Congo pour soigner par le karaté les blessures psychologiques et physiques des femmes abandonnées à leur triste sort. Pour officialiser et pérenniser son action, la triple championne du monde décide en 2017 en RDC de créer "Fight For Dignity". Pour sa présidente, la pratique du sport doit placer au centre d’un processus de résilience le corps des jeunes filles et des femmes violées, atteintes du sida ou enceintes de leurs agresseurs. "On leur offre des séances de karaté pour se défendre mais l’idée c’était surtout de les aider à se réapproprier leur corps. Le fait de lâcher leurs cris en donnant des coups leur permettait de faire sortir leur colère, leur honte, tout ce qu’elles gardaient profondément enfoui en elles".
Bien qu’elle ne soit pas médecin, elle se rend en 2014 sur les rives du lac Kivu de la République démocratique du Congo pour soigner par le karaté les blessures psychologiques et physiques des femmes abandonnées à leur triste sort. Pour officialiser et pérenniser son action, la triple championne du monde décide en 2017 en RDC de créer "Fight For Dignity". Pour sa présidente, la pratique du sport doit placer au centre d’un processus de résilience le corps des jeunes filles et des femmes violées, atteintes du sida ou enceintes de leurs agresseurs. "On leur offre des séances de karaté pour se défendre mais l’idée c’était surtout de les aider à se réapproprier leur corps. Le fait de lâcher leurs cris en donnant des coups leur permettait de faire sortir leur colère, leur honte, tout ce qu’elles gardaient profondément enfoui en elles".
Du karaté à la diplomatie
Son objectif développer "FFD" là où elle "peux aider". Pari tenu. La septuple championne d’Europe lance en France à l’occasion de la Journée internationale des Droits des femmes un programme qui concilie sport et santé. A la "Maison des Femmes de Saint-Denis" (Seine- Saint-Denis) Laurence y accueille des femmes mutilées, violées, battues. Chaque jeudi, elle leur propose d’enfiler le kimono pour pratiquer ce sport de combat aux pouvoirs de guérison insoupçonné.
1 milliard de femmes et de filles dans le monde sont victimes de violences selon l'"Organisation des Nations Unies" (ONU). Sur fightfordignity.net la philanthrope témoigne de l’urgence à développer sa méthode pour venir en aide au plus grand nombre de victimes. Mais sa structure manque de moyens financiers. Pour y remédier la présidente de l'association "Fight for the Dignity" lance sur le site un appel aux dons, encouragé par la ministre des Sports Roxana Maracineau. Des dizaines de milliers d’euros sont attendus pour soutenir la recherche scientifique qui mesurera les bienfaits thérapeutiques du karaté, élaborer des outils pédagogiques, former des éducatrices, développer le réseau "Fight For Dignity". "Nous avons énormément travaillé et agi pour sécuriser 90 000 euros de financements venant de partenaires et de mécènes. Mais il nous manque au moins 60 000 euros pour donner un impact beaucoup plus important à notre action". On ne peut que lui souhaiter un kiaï (cri de combat au karaté) de victoire lorsque le seuil espéré sera atteint.
Le 27 mai, la "karatéka-guérisseuse" délaisse quelques heures le tatami. Celle qui soigne l’esprit et le corps par le sport est aussi conférencière. Elle intervient lundi à un colloque international intitulé "combattre, grâce au sport, violences et stéréotypes de genre". Il est organisé par la Ville de Paris. Une opportunité qu’elle saisit pour dénoncer toutes les atrocités que subissent encore les femmes au 21 ème siècle. Laurence Fischer partagera dans les salons de l'Hôtel de Ville, son expérience de terrain sur un thème qu’elle maîtrise au carré comme le karaté "l’émancipation des filles à travers le sport". Devra t’elle interrompre un temps ses actions humanitaires afin de se consacrer à la diplomatie sportive ? Il ne fait pas l'ombre d'un doute qu'elles resteront au centre de ses priorités. Quant à "Fight For Dignity" et la "Team Laurence Fischer" de bénévoles, de thérapeutes et d'éducatrices-teurs, le cap est maintenu tant que les violences et les abominations exercées à l'encontre des jeunes filles et des femmes ne seront pas toutes condamnées et éradiquées.
1 milliard de femmes et de filles dans le monde sont victimes de violences selon l'"Organisation des Nations Unies" (ONU). Sur fightfordignity.net la philanthrope témoigne de l’urgence à développer sa méthode pour venir en aide au plus grand nombre de victimes. Mais sa structure manque de moyens financiers. Pour y remédier la présidente de l'association "Fight for the Dignity" lance sur le site un appel aux dons, encouragé par la ministre des Sports Roxana Maracineau. Des dizaines de milliers d’euros sont attendus pour soutenir la recherche scientifique qui mesurera les bienfaits thérapeutiques du karaté, élaborer des outils pédagogiques, former des éducatrices, développer le réseau "Fight For Dignity". "Nous avons énormément travaillé et agi pour sécuriser 90 000 euros de financements venant de partenaires et de mécènes. Mais il nous manque au moins 60 000 euros pour donner un impact beaucoup plus important à notre action". On ne peut que lui souhaiter un kiaï (cri de combat au karaté) de victoire lorsque le seuil espéré sera atteint.
Le 27 mai, la "karatéka-guérisseuse" délaisse quelques heures le tatami. Celle qui soigne l’esprit et le corps par le sport est aussi conférencière. Elle intervient lundi à un colloque international intitulé "combattre, grâce au sport, violences et stéréotypes de genre". Il est organisé par la Ville de Paris. Une opportunité qu’elle saisit pour dénoncer toutes les atrocités que subissent encore les femmes au 21 ème siècle. Laurence Fischer partagera dans les salons de l'Hôtel de Ville, son expérience de terrain sur un thème qu’elle maîtrise au carré comme le karaté "l’émancipation des filles à travers le sport". Devra t’elle interrompre un temps ses actions humanitaires afin de se consacrer à la diplomatie sportive ? Il ne fait pas l'ombre d'un doute qu'elles resteront au centre de ses priorités. Quant à "Fight For Dignity" et la "Team Laurence Fischer" de bénévoles, de thérapeutes et d'éducatrices-teurs, le cap est maintenu tant que les violences et les abominations exercées à l'encontre des jeunes filles et des femmes ne seront pas toutes condamnées et éradiquées.