Illustration. Image du domaine public.
"Les poètes sont encore vivants"*. La formule sonne comme une incantation. Elle résonne comme un ultime appel lancé pour ranimer un art inerte. Le temps serait-il venu en 2018 de prononcer l’acte de décès de la poésie? L’art du vers a-t-il besoin de renaître auprès de son public?
Pour Xavier Gayan, réalisateur du documentaire "Les poètes sont encore vivants" (2016), "il est important de faire venir le public à la poésie, de le faire s’élever à elle notamment en le sensibilisant aux poètes et aux genres d’aujourd’hui. Plus que jamais, la poésie doit s’adresser au plus grand nombre". Son long-métrage donne la parole à 14 poètes contemporains. Ils se confient sur leur parcours, leurs sources d’inspiration, leur pratique de leur art. A l’occasion du Printemps des Poètes, qui s’est déroulé du 3 au 19 mars 2018, Xavier Gayan était en visite le 9 mars à Malestroit, en Bretagne, à l’espace culturel Le Pass’temps où son documentaire était projeté.
"On doit pouvoir parler de la poésie toute l’année, pas seulement le temps d’une manifestation de deux semaines par an", poursuit Xavier Gayan. Des paroles qui font écho à celles de Jacques Bonnaffé, lors de la conférence de presse d’ouverture du Printemps des Poètes organisée par le ministère de la Culture à Paris. Le comédien avait alors lancé: "Mais elle est où, mais elle est où la poésie?" devant une assemblée médusée. Cette sortie lui avait même valu d’être écarté de la conférence de presse. Il n’en fallait pas tant pour raviver un vif débat dans le monde de la poésie.
Pour Xavier Gayan, réalisateur du documentaire "Les poètes sont encore vivants" (2016), "il est important de faire venir le public à la poésie, de le faire s’élever à elle notamment en le sensibilisant aux poètes et aux genres d’aujourd’hui. Plus que jamais, la poésie doit s’adresser au plus grand nombre". Son long-métrage donne la parole à 14 poètes contemporains. Ils se confient sur leur parcours, leurs sources d’inspiration, leur pratique de leur art. A l’occasion du Printemps des Poètes, qui s’est déroulé du 3 au 19 mars 2018, Xavier Gayan était en visite le 9 mars à Malestroit, en Bretagne, à l’espace culturel Le Pass’temps où son documentaire était projeté.
"On doit pouvoir parler de la poésie toute l’année, pas seulement le temps d’une manifestation de deux semaines par an", poursuit Xavier Gayan. Des paroles qui font écho à celles de Jacques Bonnaffé, lors de la conférence de presse d’ouverture du Printemps des Poètes organisée par le ministère de la Culture à Paris. Le comédien avait alors lancé: "Mais elle est où, mais elle est où la poésie?" devant une assemblée médusée. Cette sortie lui avait même valu d’être écarté de la conférence de presse. Il n’en fallait pas tant pour raviver un vif débat dans le monde de la poésie.
La poésie, prisonnière de son passé?
Le milieu semble partagé entre deux courants a priori inconciliables: d’un côté, les défenseurs de la splendeur de la poésie française, aux ressorts culturels élitistes et confidentiels, et de l’autre, les partisans d’une diffusion plus large de cet art, à même de s’insérer dans la culture populaire. Parler au plus grand nombre et exister dans les consciences, c’est bien le challenge que doit relever la poésie contemporaine. Car l’art du vers reste marginalisé, victime d’une indifférence et souffrant d’une image passéiste qui le fait passer au second plan.
Comment lui permettre alors de se réinventer? Pour Xavier Gayan, le renouveau passe par l’oralité. "La poésie est plus accessible quand elle est récitée. Elle est alors susceptible d’émouvoir profondément l’auditeur". Or, le sérail goûte peu cette poésie qualifiée de "spectacle" par ses détracteurs. "Mon film a été critiqué pour avoir montré et mélangé plusieurs genres poétiques qui pourtant font partie de la poésie aujourd’hui comme le slam, la poésie sonore… Mais dans certains milieux, ça ne passe pas", ajoute le réalisateur.
Et qui dit oralité, dit langage. "Les poètes sont encore vivants" permet de découvrir combien la langue façonne et à quel point les poètes permettent de l’éclairer et de la transformer. La poétesse Édith Azam confie ainsi à quel point la langue la "ligote" et combien la poésie lui permet de se "libérer de son emprisonnement." Un des nombreux témoignages saisissants. Au fait, qui a dit que la poésie était agonisante?
Comment lui permettre alors de se réinventer? Pour Xavier Gayan, le renouveau passe par l’oralité. "La poésie est plus accessible quand elle est récitée. Elle est alors susceptible d’émouvoir profondément l’auditeur". Or, le sérail goûte peu cette poésie qualifiée de "spectacle" par ses détracteurs. "Mon film a été critiqué pour avoir montré et mélangé plusieurs genres poétiques qui pourtant font partie de la poésie aujourd’hui comme le slam, la poésie sonore… Mais dans certains milieux, ça ne passe pas", ajoute le réalisateur.
Et qui dit oralité, dit langage. "Les poètes sont encore vivants" permet de découvrir combien la langue façonne et à quel point les poètes permettent de l’éclairer et de la transformer. La poétesse Édith Azam confie ainsi à quel point la langue la "ligote" et combien la poésie lui permet de se "libérer de son emprisonnement." Un des nombreux témoignages saisissants. Au fait, qui a dit que la poésie était agonisante?
* Cliquez ici pour commander le dvd "Les poètes sont encore vivants" (2016), documentaire de Xavier Gayan (1h10)