La 5e Assemblée générale de la déclaration de la conférence de Kigali à Alger
Lutte contre la violence faite aux femmes. Photo (c) Naima Ait Ahcene
Selon les statistiques de l’OMS, décembre 2015, "35% des femmes dans le monde sont victimes de violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire intime ou de la part de quelqu‘un d’autre au cours de leur vie". Sur le continent africain, le problème est plus critique dans la mesure où l’absence de statistiques fiables rend difficile l’évaluation de la situation globale.
Les pays africains n’ont d’autres choix que de se concerter pour combattre ce fléau qui menace les droits de la femme et la stabilité de leurs sociétés. C’est ainsi que la 5e assemblée générale de la déclaration de la conférence de Kigali sur le rôle des services de sécurité dans la lutte contre les violences faites aux femmes a réuni plus d’une vingtaine de chefs de police africains, les responsables de l’ONU femmes, du PNUD, de l’OMS, des experts africains et internationaux, avec la participation des représentants de la société civile. Cette rencontre a coïncidé avec la visite du secrétaire général des nations unies dans la région Ban Ki-Moon et qui avait lancé une campagne contre ce fléau en 2008.
Cet événement régional a permis aux participants de partager leurs expériences respectives dans ce domaine et l’adoption d’une déclaration commune dite plate-forme d’Alger qui s’articule autour de 14 recommandations pertinentes notamment "consolider l’engagement des Etats africains en matière de lutte contre la violence faite aux femmes et faire taire les armes sur le continent africain à l’horizon 2020", a déclaré Binta Diop, la représentante de l’Union africaine.
Aux termes des travaux de cette rencontre, Binta Diop a salué les efforts de l’Algérie dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes qui constituent "un bon exemple qui doit être pris en compte par l’ensemble des États africains".
Les pays africains n’ont d’autres choix que de se concerter pour combattre ce fléau qui menace les droits de la femme et la stabilité de leurs sociétés. C’est ainsi que la 5e assemblée générale de la déclaration de la conférence de Kigali sur le rôle des services de sécurité dans la lutte contre les violences faites aux femmes a réuni plus d’une vingtaine de chefs de police africains, les responsables de l’ONU femmes, du PNUD, de l’OMS, des experts africains et internationaux, avec la participation des représentants de la société civile. Cette rencontre a coïncidé avec la visite du secrétaire général des nations unies dans la région Ban Ki-Moon et qui avait lancé une campagne contre ce fléau en 2008.
Cet événement régional a permis aux participants de partager leurs expériences respectives dans ce domaine et l’adoption d’une déclaration commune dite plate-forme d’Alger qui s’articule autour de 14 recommandations pertinentes notamment "consolider l’engagement des Etats africains en matière de lutte contre la violence faite aux femmes et faire taire les armes sur le continent africain à l’horizon 2020", a déclaré Binta Diop, la représentante de l’Union africaine.
Aux termes des travaux de cette rencontre, Binta Diop a salué les efforts de l’Algérie dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes qui constituent "un bon exemple qui doit être pris en compte par l’ensemble des États africains".
Des chiffres inquiétants
L’Algérie est devenue le 2e pays maghrébin après la Tunisie à criminaliser la violence faite aux femmes, en adoptant la loi n°15/19 du code pénal, promulguée en décembre dernier. Si cette loi constitue une avancée dans le pays, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’insuffisance de cette mesure qui introduit la notion du "pardon de la victime" qui permet à l’agresseur d’échapper à la justice en mettant fin aux poursuites pénales ou d’alléger sa peine.
Durant l’année 2015, les services de police ont enregistré 9663 plaintes pour violences déposées par des femmes contre 9191 victimes en 2014. "Les femmes mariées sont beaucoup plus exposées aux agressions que les femmes célibataires, elles sont dans la majorité des cas battues par leurs époux", précise Kheira Messaoudène, commissaire divisionnaire, chef du bureau chargé des violences à l’égard des enfants et des femmes. "Nous axons notre travail sur le refus de toute impunité, puisque même si la victime décide de retirer sa plainte, la procédure reste engagée et c’est à la justice d’en décider", souligne Mme Messaoudène en regrettant que, durant l’année 2015, 34 femmes ont malheureusement été assassinées.
Durant l’année 2015, les services de police ont enregistré 9663 plaintes pour violences déposées par des femmes contre 9191 victimes en 2014. "Les femmes mariées sont beaucoup plus exposées aux agressions que les femmes célibataires, elles sont dans la majorité des cas battues par leurs époux", précise Kheira Messaoudène, commissaire divisionnaire, chef du bureau chargé des violences à l’égard des enfants et des femmes. "Nous axons notre travail sur le refus de toute impunité, puisque même si la victime décide de retirer sa plainte, la procédure reste engagée et c’est à la justice d’en décider", souligne Mme Messaoudène en regrettant que, durant l’année 2015, 34 femmes ont malheureusement été assassinées.
La situation actuelle en Algérie
Lorsqu’on considère la place de l’Algérie à l’échelle mondiale, on peut la classer dans les zones géographiques intermédiaires (Afrique du nord) dans la mesure où les femmes ne subissent pas trop de violences impunies (Afrique, Asie, Amérique latine) ou dans les zones où les femmes sont mieux protégées (pays scandinaves, Amérique du nord).
Cependant, l’Algérie peine à concrétiser les objectifs de sa politique de protection des droits de la femme. Les lois existent mais leur application réelle par le système judiciaire dominé par la mouvance islamiste conservatrice, reste problématique. De fait, en l’absence de sanctions dissuasives pour les agresseurs et les criminels, les statistiques des services de sécurités relatives aux violences faites aux femmes ne font que progresser d’année en année avec l’impuissance de pouvoir infléchir cette tendance gravissime à l’égard des femmes.
Il existe une multitude d’associations et d’organisations féminines qui s'activent et font un travail de proximité, de sensibilisation et de prise en charge des victimes mais avec des moyens limités. Il y a aussi le rôle important des médias qui sont présents sur le terrain et participent largement à la couverture des événements relatifs à l’atteinte des droits de la femme.
Enfin, pour arrêter la progression des violences à l’égard des femmes, seule une politique de prévention judicieuse avec tous les moyens de l’État, l’application des lois, la fermeté des pouvoirs judiciaires est en mesure d’apporter des résultats positifs.
Cependant, l’Algérie peine à concrétiser les objectifs de sa politique de protection des droits de la femme. Les lois existent mais leur application réelle par le système judiciaire dominé par la mouvance islamiste conservatrice, reste problématique. De fait, en l’absence de sanctions dissuasives pour les agresseurs et les criminels, les statistiques des services de sécurités relatives aux violences faites aux femmes ne font que progresser d’année en année avec l’impuissance de pouvoir infléchir cette tendance gravissime à l’égard des femmes.
Il existe une multitude d’associations et d’organisations féminines qui s'activent et font un travail de proximité, de sensibilisation et de prise en charge des victimes mais avec des moyens limités. Il y a aussi le rôle important des médias qui sont présents sur le terrain et participent largement à la couverture des événements relatifs à l’atteinte des droits de la femme.
Enfin, pour arrêter la progression des violences à l’égard des femmes, seule une politique de prévention judicieuse avec tous les moyens de l’État, l’application des lois, la fermeté des pouvoirs judiciaires est en mesure d’apporter des résultats positifs.