Entre la lecture et les réseaux sociaux, les Français ont parfois eu du mal à équilibrer les deux durant le confinement. (c)Pixabay License
Si la période du confinement est terminée depuis désormais quelques jours, il est le temps de revenir sur cette période complexe pour beaucoup, et qui a bouleversé radicalement nos habitudes de vies. Le confinement, période propice à la découverte de temps pour soi, de la lecture, du temps en famille, ne l’a finalement pas tant été. Si un Français sur dix aurait, selon une étude, commencé à écrire un livre pendant le confinement, la communauté des lecteurs a été beaucoup moins active.
Un manque de temps
"Je n’ai pas ouvert un seul livre pendant toute la période du confinement, en temps normal je lis un à deux romans par semaine", nous confie Isabelle professeur d’anglais. Une période qu’elle déclare "Trop stressante, trop hors du temps", finalement lorsque la lecture est une pratique quotidienne qui permet de prendre du temps et de s’évader, cela a-t-il du sens dans un moment où le temps libre nous est servi sur un plateau d’argent ?
En réalité, pour beaucoup de lecteurs le problème ne vient pas du trop-plein de temps libre, mais davantage du manque de temps. Entre les obligations familiales, les enfants qui ont dû être suivis scolairement par leurs parents et le télétravail, la frontière entre obligations et temps libre a été difficile à cerner pour beaucoup. C’est le cas de Daphnée "Avoir deux adolescents pendant le confinement, à suivre constamment au niveau devoir, ça a été compliqué surtout quand il faut enchainer sur son propre travail ensuite", une vie dans laquelle les journées sont difficilement rythmée et le temps pour soi considérablement réduit par le manque d’horaire.
En réalité, pour beaucoup de lecteurs le problème ne vient pas du trop-plein de temps libre, mais davantage du manque de temps. Entre les obligations familiales, les enfants qui ont dû être suivis scolairement par leurs parents et le télétravail, la frontière entre obligations et temps libre a été difficile à cerner pour beaucoup. C’est le cas de Daphnée "Avoir deux adolescents pendant le confinement, à suivre constamment au niveau devoir, ça a été compliqué surtout quand il faut enchainer sur son propre travail ensuite", une vie dans laquelle les journées sont difficilement rythmée et le temps pour soi considérablement réduit par le manque d’horaire.
La peur du virus et la surinformation
Pour d’autres, c’est le stress de la situation et la surinformation qui a pris le pas sur le plaisir de la lecture. "Chaque information, chaque article, chaque minute du journal est dédiée au Coronavirus et à la maladie" nous déclare Gilbert, lecteur habitué aux romans, "Je pense que j’étais trop stressé pour lire". La difficulté de lâcher-prise dans une situation aussi inédite que celle de la pandémie globale et du confinement, est une des raisons qui pousse les lecteurs habitués à ne plus lire, par stress, par manque de confiance en la situation. "Entre les chiffres et les courbes, j’avais envie de tout comprendre. Tout le monde parlait du virus, alors je cherchais constamment à comprendre, à regarder des vidéos de vulgarisation parce que tout le monde partage son avis. Alors au lieu de lire des livres je passais beaucoup de temps sur les réseaux [sociaux] à comprendre ce qui se passait", étudiante de 22 ans, Lise met le doigt sur un problème qui a touché également les lecteurs. Face à cette situation chacun cherche des réponses quitte à oublier parfois les pratiques quotidiennes, voire à délaisser le monde de l’imaginaire.
Finalement, malgré la multiplication des articles de presse relayant les meilleures ventes de livres et une injonction globale à utiliser au mieux son temps en période de confinement, beaucoup de Français ont délaissé cette pratique. Espérons que le déconfinement permettra à chacun de se ré-approprier ces habitudes qui autrefois, était un plaisir.