La justice sociale est le fondement de la prospérité mondiale


Par CP Rédigé le 19/03/2011 (dernière modification le 19/03/2011)

Au moins 80% de la population mondiale ne bénéficie pas d'une protection sociale convenable et les femmes sont particulièrement vulnérables. Plus de 200 millions de personnes dans le monde sont sans emploi, dont près de 80 millions de jeunes, des chiffres qui atteignent, des sommets historiques. Sans compter le nombre de travailleurs en situation d'emploi vulnérable - 1,5 milliard - et les 630 millions de travailleurs pauvres qui vivent eux et leurs familles avec 1,25 dollar ou moins par jour voient leur nombre augmenter.


Selon l'ONU, la mise en place d'une protection sociale minimale a un objectif clair : faire en sorte que personne ne vive au-dessous d'un certain seuil de revenu et que chacun ait accès à des services publics essentiels, tels que l'eau et l'assainissement, la santé et l'éducation.
D'après de nombreuses études, cette protection sociale minimale est financièrement possible au niveau mondial. L'Organisation internationale du Travail (OIT) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont publié un rapport, dans lequel sont répertoriées 18 politiques innovantes de protection sociale minimale dans les pays en développement. Lors de la dernière session de la Commission du développement social, les États Membres ont estimé que les régimes de protection sociale constituaient un moyen de lutter contre les inégalités et l'exclusion sociale, et
contribuaient ainsi à la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

"Alors que nous continuons à nous battre contre les retombées de la crise financière et économique mondiale, il est plus important que jamais de relever ce défi. Pour les dizaines de millions de personnes qui ont perdu leur emploi depuis le début de la crise, la récession mondiale est loin
d'appartenir au passé. C'est l'une des raisons pour lesquelles le système des Nations Unies a réagi en lançant une initiative qui prévoit la mise en place d'une protection sociale minimale
", a dit Ban Ki-moon. "La quête de la justice sociale est essentielle; elle permet de favoriser une croissance placée sous le signe de l'équité et de réduire au minimum les risques de troubles sociaux. Ensemble, relevons le défi et veillons à ce que les efforts que nous avons engagés en faveur du développement durable débouchent aussi sur la justice sociale pour tous".

Le Directeur général du BIT, Juan Somavia, a pour sa part plaidé pour l'instauration d'une nouvelle ère de justice sociale fondée sur le travail décent: "Les événements récents diffusés sur les écrans de télévision du monde entier ont mis en exergue des revendications demeurées jusque là enfouies dans les cœurs des populations: l'aspiration à mener une vie décente et le désir d'obtenir un avenir décent fondé sur la justice sociale. (...) Pour les hommes et les femmes qui sont sans emploi ni moyens de subsistance, peu importe que leur économie connaisse un taux de croissance de 3, 5% ou 10% par an si cette croissance les marginalise et les prive de protection. Ils sont concernés par la capacité de leurs dirigeants et leurs sociétés à promouvoir des politiques porteuses d'emploi et de justice, de pain et de dignité, des politiques qui leur laissent la liberté d'exprimer leurs besoins, leurs espoirs et leurs rêves et la latitude suffisante pour élaborer des solutions pratiques où ils ne seront pas exploités".

Le Directeur du BIT a décliné cinq grands axes qui devraient être mis en œuvre pour améliorer la situation:
premièrement, il faudrait reconnaître que le travail n'est pas une marchandise et qu'il est source de dignité personnelle, de stabilité familiale et de paix au sein des communautés;
deuxièmement, faire des objectifs de création d'emplois une composante essentielle des priorités de
politique macro-économique au même titre que la maîtrise de l'inflation et l'assainissement des comptes publics;
troisièmement, il est nécessaire de procurer une protection sociale durable sur le plan budgétaire aux 80% de personnes qui, aujourd'hui dans le monde, sont privées de toute forme de sécurité sociale; quatrièmement, reconnaître que les droits fondamentaux au travail et le dialogue social qui relèvent du domaine de la liberté et de la dignité de l'homme sont aussi les instruments d'une meilleure productivité et d'un développement équilibré;
cinquièmement, encourager l'investissement et les investisseurs dans les petites entreprises pour favoriser les marchés du travail et la formation qualifiante.





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