Au-delà du constat, c’est un signe d’alarme qui exprime de façon insistante tout le dépit et le désarroi qu’inspire chaque jour un peu plus le culte de l’extravagance qui se développe autour de nous et à tous égards. Cette extravagance ou, disons-le, cette démesure qui s’est emparée de nos mœurs, au plan vestimentaire, culinaire, politique, culturel et cultuel. L’excès, le tape à l’œil, le maximalisme et le fanatisme en toutes choses sont en passe de devenir, chez nous, si ce n’est déjà fait, des critères de visibilité, des indicateurs de notoriété.
La crise du sens est passée par là, ôtant à un trop grand nombre de citoyens toute Rationalité, toute Bienséance, y compris le sens du Bien et du Vrai. Cette crise du sens s’illustre à travers nombre de gestes et attitudes, ambitions et fantasmes, qui vont de l’accumulation effrénée de biens à la folie des grandeurs, en passant par la course au pouvoir et la volonté de puissance. Tel le cas de ce quidam qui se fait bâtir un château sur plusieurs dizaines d’hectares pour y vivre et peut-être y mourir seul.
L’obsession de certaines personnes à engranger des biens au-delà de tout entendement et à conquérir par tous les moyens, des positions dominantes, ne résiste à aucune justification, si ce n’est l’expression d’un déficit de bon sens. N’est-ce pas encore ce même bon sens qui déserte le forum lorsque, sous l’emprise d’intérêts égoïstes et inavoués, certains esprits s’obstinent à devenir plus royalistes que le roi, à se considérer comme le nombril de la terre et à vouloir faire le bonheur de leurs subordonnés contre leur gré?
Et comment ne pas appeler au bon sens, une jeunesse précocement délurée, effrontée et perverse dans ses modèles vestimentaires et communicationnels, qui défient la pudeur? Comment laisser faire des administrations de plus en plus permissives, laxistes et corrompues, qui laissent l’incompétence et le népotisme dicter leurs lois? Comment laisser prospérer, dans une nation, l’affairisme, l’arrivisme, l’impunité et accorder quotidiennement des primes à l’incurie? Faute de bon sens, les décideurs ne mesurent pas assez les menaces qu’ils font peser sur l’avenir des nations en prenant tant de plaisir à chérir la médiocrité et à flétrir l’excellence en programmant parfois des taux de réussite absurdes de 99% aux examens des enseignements primaire et secondaire.
Quoiqu’elle puisse paraître abstraite, elle est là et partout, cette crise du bon sens. Aussi bien dans la cupidité morbide de géniteurs qui s’adonnent au trafic de leurs propres enfants, que dans le snobisme aveugle de la jeune fille qui, sous prétexte de charmer, offre sa nudité en pâture. Elle est omniprésente, cette crise du sens: aussi bien dans l’expression tapageuse et agressive de la foi que dans le comportement de l’homme politique en disgrâce et endetté à l’extrême et qui, à la faveur d’une compétition électorale, promet la lune à ses concitoyens.
Cette crise du sens, toujours elle, vous la retrouvez dans les manoeuvres de l’entrepreneur en faillite, en rupture de paiement, qui multiplie des opérations de mécénat tous azimuts. Et que dire du père de famille qui affame sa progéniture pour convoler en cinquième noce? Lui aussi tombe sous le coup d’une atteinte au bon sens, autant que l’automobiliste qui, à peine sorti de son domicile, en est déjà à la cinquième vitesse de son véhicule avant d’avoir franchi le premier carrefour de sa rue. La crise du sens, c’est entre autres choses, l’absurdité telle qu’on peut la découvrir chez celui qui se plaint d’étouffement et de sudation excessive tout en s’imposant le supplice de la veste et de la cravate sous une chaleur de plomb. Et, enfin, comment créditer de bon sens celui-là qui, un an avant terme, réduit l’horizon de ses objectifs, de sa pensée, de son discours, de ses réflexes, de ses investissements et de sa vie à une échéance électorale au détriment de toutes les urgences du quotidien?
A l’évidence, de telles dénégations aussi flagrantes du bon sens ne peuvent perdurer sans porter atteinte à nos chances de développement, mais aussi à l’image collective de notre société qui, au-delà de toutes les crises qu’elle a appris à gérer, est aujourd’hui interpellée par une autre crise, d’un genre nouveau et combien préoccupant: la crise du sens. Elle est d’autant plus désespérante (même s’il ne faut jamais désespérer de l’homme) que nul hôpital, nulle clinique, ne sait la prendre en charge. Preuve que nous avons plutôt affaire à une pathologie civilisationnelle.
Hélas aussi, le caractère si trépident du train-train quotidien laisse peu de place au devoir de réflexion et à l’exigence du recul critique auxquels sont pourtant astreints les éducateurs, gardiens en d’autres circonstances de la bienséance et de la vertu, mais aujourd’hui démissionnaires, sinon complices passifs des dérives d’une société en déconfiture.
Comment ne pas s’y attarder: la crise du sens se perçoit dans toute sa gravité à travers l’attachement excessif des hommes politiques aux «choses» et leur insatiabilité morbide face aux délices du pouvoir, usant parfois des manœuvres les plus iniques pour s’y perpétuer envers et contre tous (révision de la Constitution, louvoiements et marchandages électoraux, etc.). Heureusement, certains ont encore la chance et un peu de temps devant eux pour se remettre de toute illusion quant à la relativité de leur puissance devant l’implacable sentence de l’Eternel.
Alors que les fonctionnaires, dans leur grande majorité, se lassent de trente (30) années de carrière administrative, les dirigeants politiques, eux, en re-demandent, même au-delà de 75 ans! Preuve qu’il y a là, au cœur du pouvoir politique, quelque chose d’énigmatique et d’irrésistible, qui n’a rien à voir avec l’amour du travail et le goût du service. La leçon est pourtant simple: tout finira par finir, et ce n’est pas être fataliste que de se préoccuper de finitude, tout en étant au faîte de la plénitude.
La crise du sens est passée par là, ôtant à un trop grand nombre de citoyens toute Rationalité, toute Bienséance, y compris le sens du Bien et du Vrai. Cette crise du sens s’illustre à travers nombre de gestes et attitudes, ambitions et fantasmes, qui vont de l’accumulation effrénée de biens à la folie des grandeurs, en passant par la course au pouvoir et la volonté de puissance. Tel le cas de ce quidam qui se fait bâtir un château sur plusieurs dizaines d’hectares pour y vivre et peut-être y mourir seul.
L’obsession de certaines personnes à engranger des biens au-delà de tout entendement et à conquérir par tous les moyens, des positions dominantes, ne résiste à aucune justification, si ce n’est l’expression d’un déficit de bon sens. N’est-ce pas encore ce même bon sens qui déserte le forum lorsque, sous l’emprise d’intérêts égoïstes et inavoués, certains esprits s’obstinent à devenir plus royalistes que le roi, à se considérer comme le nombril de la terre et à vouloir faire le bonheur de leurs subordonnés contre leur gré?
Et comment ne pas appeler au bon sens, une jeunesse précocement délurée, effrontée et perverse dans ses modèles vestimentaires et communicationnels, qui défient la pudeur? Comment laisser faire des administrations de plus en plus permissives, laxistes et corrompues, qui laissent l’incompétence et le népotisme dicter leurs lois? Comment laisser prospérer, dans une nation, l’affairisme, l’arrivisme, l’impunité et accorder quotidiennement des primes à l’incurie? Faute de bon sens, les décideurs ne mesurent pas assez les menaces qu’ils font peser sur l’avenir des nations en prenant tant de plaisir à chérir la médiocrité et à flétrir l’excellence en programmant parfois des taux de réussite absurdes de 99% aux examens des enseignements primaire et secondaire.
Quoiqu’elle puisse paraître abstraite, elle est là et partout, cette crise du bon sens. Aussi bien dans la cupidité morbide de géniteurs qui s’adonnent au trafic de leurs propres enfants, que dans le snobisme aveugle de la jeune fille qui, sous prétexte de charmer, offre sa nudité en pâture. Elle est omniprésente, cette crise du sens: aussi bien dans l’expression tapageuse et agressive de la foi que dans le comportement de l’homme politique en disgrâce et endetté à l’extrême et qui, à la faveur d’une compétition électorale, promet la lune à ses concitoyens.
Cette crise du sens, toujours elle, vous la retrouvez dans les manoeuvres de l’entrepreneur en faillite, en rupture de paiement, qui multiplie des opérations de mécénat tous azimuts. Et que dire du père de famille qui affame sa progéniture pour convoler en cinquième noce? Lui aussi tombe sous le coup d’une atteinte au bon sens, autant que l’automobiliste qui, à peine sorti de son domicile, en est déjà à la cinquième vitesse de son véhicule avant d’avoir franchi le premier carrefour de sa rue. La crise du sens, c’est entre autres choses, l’absurdité telle qu’on peut la découvrir chez celui qui se plaint d’étouffement et de sudation excessive tout en s’imposant le supplice de la veste et de la cravate sous une chaleur de plomb. Et, enfin, comment créditer de bon sens celui-là qui, un an avant terme, réduit l’horizon de ses objectifs, de sa pensée, de son discours, de ses réflexes, de ses investissements et de sa vie à une échéance électorale au détriment de toutes les urgences du quotidien?
A l’évidence, de telles dénégations aussi flagrantes du bon sens ne peuvent perdurer sans porter atteinte à nos chances de développement, mais aussi à l’image collective de notre société qui, au-delà de toutes les crises qu’elle a appris à gérer, est aujourd’hui interpellée par une autre crise, d’un genre nouveau et combien préoccupant: la crise du sens. Elle est d’autant plus désespérante (même s’il ne faut jamais désespérer de l’homme) que nul hôpital, nulle clinique, ne sait la prendre en charge. Preuve que nous avons plutôt affaire à une pathologie civilisationnelle.
Hélas aussi, le caractère si trépident du train-train quotidien laisse peu de place au devoir de réflexion et à l’exigence du recul critique auxquels sont pourtant astreints les éducateurs, gardiens en d’autres circonstances de la bienséance et de la vertu, mais aujourd’hui démissionnaires, sinon complices passifs des dérives d’une société en déconfiture.
Comment ne pas s’y attarder: la crise du sens se perçoit dans toute sa gravité à travers l’attachement excessif des hommes politiques aux «choses» et leur insatiabilité morbide face aux délices du pouvoir, usant parfois des manœuvres les plus iniques pour s’y perpétuer envers et contre tous (révision de la Constitution, louvoiements et marchandages électoraux, etc.). Heureusement, certains ont encore la chance et un peu de temps devant eux pour se remettre de toute illusion quant à la relativité de leur puissance devant l’implacable sentence de l’Eternel.
Alors que les fonctionnaires, dans leur grande majorité, se lassent de trente (30) années de carrière administrative, les dirigeants politiques, eux, en re-demandent, même au-delà de 75 ans! Preuve qu’il y a là, au cœur du pouvoir politique, quelque chose d’énigmatique et d’irrésistible, qui n’a rien à voir avec l’amour du travail et le goût du service. La leçon est pourtant simple: tout finira par finir, et ce n’est pas être fataliste que de se préoccuper de finitude, tout en étant au faîte de la plénitude.
Citation
Descartes par Moncornet
"Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée; car chacun pense en être si bien pourvu que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont. En quoi il n'est pas vraisemblable que tous se trompent; mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien."
Descartes, dans son Discours de la méthode.