"The Mine", "Kaivos" en finnois, "A bánya" en hongrois, sans entracte, est chanté en finnois avec des surtitres hongrois et anglais. C'est le premier opéra d'Einojuhani Rautavaara, mort à Helsinki le 27 juillet 2016 à l'âge de 87 ans, et considéré comme le plus grand compositeur finlandais depuis Jean Sibelius dont il avait reçu très tôt le soutien. Rautavaara lui-même n'hésitait pas à considérer "The Mine" comme son meilleur opéra. Il en avait aussi écrit le livret. L’œuvre fut composée en 1957-58, revue en 1963 et retransmise cette même année par la télévision finlandaise. Le 24 septembre 2010, la maison finlandaise de disques Ondine l'enregistrait en direct à l’Opéra de Tampere et a vu sa nomination aux Grammy Award comme meilleur enregistrement d'opéra en 2012. En tout cas, "The Mine" n'avait jamais fait l'objet d'une représentation scénique, aussi Einojuhani Rautavaara avait-il prévu de se rendre à Budapest pour cette création. C'est le seul opéra qui traite de ce sujet.
Il s'agit de la grève et de la révolte d'ouvriers miséreux et exploités au fond d’une mine. On n'a pu s'empêcher d'y voir une ressemblance avec les tragiques événements survenus en Hongrie en 1956. Si l'on en croit d'ailleurs Einojuhani Rautavaara, le sujet s'imposa à lui en 1957 après qu'il eut rencontré des Hongrois réfugiés en Suisse où il était allé parfaire sa formation. Il avait aussi entendu parler de mineurs pris au piège à la suite d'un éboulement. "Moses und Aron" a inspiré cette partition d’environ une heure et demie, le compositeur avait découvert l'opéra en trois actes d'Arnold Schönberg lors de sa création mondiale à Zurich le 6 juin 1957 en version scénique. La représentation de Budapest est le fruit d'une collaboration entre l'Opéra d’État et FinnAgora, l'Institut culturel finlandais de la capitale hongroise. Collaboration qui s'étend aussi à une partie de la distribution. Finlandaise pour la mise en scène, les costumes et les décors, respectivement avec Vilppu Kiljunen, Piia Rinne et Antti Mattila. Quant au chef, le Hongrois Tibor Bogányi, il longtemps vécu en Finlande et dirigé de nombreux orchestres. Le baryton Tommi Hakala a fait le déplacement pour interpréter le rôle de Simon. Vilppu Kiljunen a aussi mis en scène Love avec une grande intensité dramatique et la même sobriété.
Love est un opéra en un acte, chanté en hongrois, avec des surtitres hongrois et anglais. Judit Varga, née le 12 janvier 1979 à Györ, a remporté le concours de l'Opéra de Budapest qui avait commandé une œuvre inspirée du film "Szerelem" de Károly Makk. Sur un scénario de Péter Bacsó, lui-même adaptation de deux nouvelles de l'écrivain Tibor Déry qui eut à subir les rigueurs du régime communiste, "Szerelem" de 1956 et "Két asszony" de 1962. A Cannes, en 1971, le film avait reçu le Prix du Jury que présidait alors Michèle Morgan et une Mention spéciale - Un certain regard. Le sujet est simple, János est fait prisonnier politique lors des purges suivant la mort de Staline en 1953, sa femme Luca rend visite chaque jour à sa belle-mère alitée. Elle lui a caché la situation de son fils et lui apporte des lettres prétendument venues des États-Unis pour faire croire à la malade que son fils y tourne un film. Il reviendra après la mort de sa mère. La mezzo Éva Balatoni dans le rôle de la vieille dame et la soprano Gabriella Fodor dans celui de sa belle-fille Luca recréent à la perfection pendant une heure l'atmosphère dramatique que Lili Darvas et Mari Törőcsik avaient donnée au film.
Dans le cadre de cet anniversaire, on peut aussi signaler une comédie musicale "56 Drops of Blood" de Tamás Mihály, collaboration de l'Opéra de Budapest avec le Théâtre Vörösmarty de Székesfehérvár. L’œuvre a été donnée les 23 et 31 octobre 2016 au Théâtre Erkel qui fut au centre de combats sanglants le 30 octobre 1956.
"Kádár’s Last Speech" s'est donné une dizaine de fois depuis le 23 octobre 2016 dans une des salles de l'Opéra, à 23h. Ce drame intense de Tamás Novák s'inspire de films et d'archives audio-visuelles.
Le film "Szerelem" de Károly Makk sera projeté à l'Institut hongrois de Paris le jeudi 10 novembre à 20h et il ressortira en salles à Budapest à partir du 21 décembre 2016. On ose espérer qu'il en sera de même en France...
Il s'agit de la grève et de la révolte d'ouvriers miséreux et exploités au fond d’une mine. On n'a pu s'empêcher d'y voir une ressemblance avec les tragiques événements survenus en Hongrie en 1956. Si l'on en croit d'ailleurs Einojuhani Rautavaara, le sujet s'imposa à lui en 1957 après qu'il eut rencontré des Hongrois réfugiés en Suisse où il était allé parfaire sa formation. Il avait aussi entendu parler de mineurs pris au piège à la suite d'un éboulement. "Moses und Aron" a inspiré cette partition d’environ une heure et demie, le compositeur avait découvert l'opéra en trois actes d'Arnold Schönberg lors de sa création mondiale à Zurich le 6 juin 1957 en version scénique. La représentation de Budapest est le fruit d'une collaboration entre l'Opéra d’État et FinnAgora, l'Institut culturel finlandais de la capitale hongroise. Collaboration qui s'étend aussi à une partie de la distribution. Finlandaise pour la mise en scène, les costumes et les décors, respectivement avec Vilppu Kiljunen, Piia Rinne et Antti Mattila. Quant au chef, le Hongrois Tibor Bogányi, il longtemps vécu en Finlande et dirigé de nombreux orchestres. Le baryton Tommi Hakala a fait le déplacement pour interpréter le rôle de Simon. Vilppu Kiljunen a aussi mis en scène Love avec une grande intensité dramatique et la même sobriété.
Love est un opéra en un acte, chanté en hongrois, avec des surtitres hongrois et anglais. Judit Varga, née le 12 janvier 1979 à Györ, a remporté le concours de l'Opéra de Budapest qui avait commandé une œuvre inspirée du film "Szerelem" de Károly Makk. Sur un scénario de Péter Bacsó, lui-même adaptation de deux nouvelles de l'écrivain Tibor Déry qui eut à subir les rigueurs du régime communiste, "Szerelem" de 1956 et "Két asszony" de 1962. A Cannes, en 1971, le film avait reçu le Prix du Jury que présidait alors Michèle Morgan et une Mention spéciale - Un certain regard. Le sujet est simple, János est fait prisonnier politique lors des purges suivant la mort de Staline en 1953, sa femme Luca rend visite chaque jour à sa belle-mère alitée. Elle lui a caché la situation de son fils et lui apporte des lettres prétendument venues des États-Unis pour faire croire à la malade que son fils y tourne un film. Il reviendra après la mort de sa mère. La mezzo Éva Balatoni dans le rôle de la vieille dame et la soprano Gabriella Fodor dans celui de sa belle-fille Luca recréent à la perfection pendant une heure l'atmosphère dramatique que Lili Darvas et Mari Törőcsik avaient donnée au film.
Dans le cadre de cet anniversaire, on peut aussi signaler une comédie musicale "56 Drops of Blood" de Tamás Mihály, collaboration de l'Opéra de Budapest avec le Théâtre Vörösmarty de Székesfehérvár. L’œuvre a été donnée les 23 et 31 octobre 2016 au Théâtre Erkel qui fut au centre de combats sanglants le 30 octobre 1956.
"Kádár’s Last Speech" s'est donné une dizaine de fois depuis le 23 octobre 2016 dans une des salles de l'Opéra, à 23h. Ce drame intense de Tamás Novák s'inspire de films et d'archives audio-visuelles.
Le film "Szerelem" de Károly Makk sera projeté à l'Institut hongrois de Paris le jeudi 10 novembre à 20h et il ressortira en salles à Budapest à partir du 21 décembre 2016. On ose espérer qu'il en sera de même en France...